Fiction OrelxGringe - Petit ange.

Aurélien.

Guillaume regardait l'inconnu qu'il avait allongé sur son lit. Celui-ci avait un air calme sur le visage, tourné dans sa direction comme il l'avait positionné après l'avoir habillé tout à l'heure. Il lui avait enfilé un vieux short à lui qu'il ne mettait plus depuis longtemps et un tee-shirt gris qui allait trois fois trop grand au plus jeune. Il n'avait pas eu le temps de le soigner, après la douche. Le plus jeune s'était laissé faire tout du long, n'esquissant pas le moindre geste alors qu'il se démenait pour lui mettre des affaires propres sur le dos, ce dernier s'étant arrêté momentanément de saigner. Ses yeux se posèrent sur les deux mains du plus jeune posées doucement entre eux deux, sur les draps. Il observa attentivement son bracelet argenté sur lequel son prénom était inscrit. Aurélien. Comment s'était-il retrouvé ici, chez lui ? Que s'était-il passé dans son salon un peu plus tôt, pour que cet inconnu se retrouve aussi blessé ? Guillaume soupira, fermant les yeux une nano-seconde afin de reposer ses yeux fatigués. Quand il les ouvrit de nouveau, il posa son regard sur les traits détendus de l'inconnu. Il semblait tellement apaisé, ainsi. Alors que tout à l'heure, il y a même pas une demie-heure, ce dernier avait tenté de le toucher dans la douche et avait tellement semblé en détresse. L'inconnu avait un air si doux sur le visage et Guillaume sourit doucement, pensant à l'incongruité de cette rencontre et au fait que peut-être, ce garçon n'était pas ce qu'il semblait être au premier abord.

***

Il se réveilla plusieurs heures plus tard, son réveil sonnant sept heures. Il grogna en se tournant vers celui-ci sur sa table de chevet et l'arrêta rapidement. Il avait oublié de l'enlever et aujourd'hui on était samedi alors ce dernier ne servait à rien. Il regardait rapidement ses notifications d'un œil distrait, tournant le dos à l'inconnu, quand il entendit un petit bruissement. Il se tourna précipitamment, le cœur se mettant à battre à mille à l'heure, et observa les traits légèrement tendus du garçon à ses côtés. Il lui semblait que ce dernier se réveillait doucement et il se redressa contre son oreiller, attendant le moment où ce dernier ouvrirait enfin les yeux.

Quand Aurélien les ouvrit enfin, les clignant plusieurs fois comme pour en chasser le sommeil accroché à ses cils comme sous la douche, son regard suivit chacun de ses moindres mouvements. Ses yeux plongèrent dans ses prunelles sombres qu'il n'avait pas vraiment eu le temps de contempler sous l'eau, et il eut l'impression de s'y noyer, complètement fasciné par leur couleur foncée. Aurélien lui rendit son regard, un air fortement surpris apparaissant graduellement sur ses traits encore fatigués et son cœur rata un battement. Il se demanda brièvement si c'était son réveil qui l'avait réveillé. Aurélien ne dit rien et se contenta seulement de l'observer le contempler d'un air à la fois calme et surpris. Le temps semblait s'être arrêté et Guillaume entendait son cœur battre régulièrement et calmement dans sa poitrine. Ce moment figé dans le temps était tellement agréable.

***

Ils restèrent ainsi sans parler de longues minutes, avant que le ventre de l'autre garçon ne se mettre à gargouiller. Il le vit écarquiller les yeux de surprise et une légère couleur rosée apparaître sur ses joues. Guillaume ne put retenir un petit sourire attendri et se leva, avant de se tourner à nouveau vers le garçon.

« Tu as faim ? Viens avec moi. »

Aurélien lui lança un regard interrogateur, semblant hésiter à le suivre. Guillaume fit un signe dans les airs, lui indiquant de le suivre, et tourna les talons. Il s'arrêta dans l'encadrement de la porte de la chambre et jeta un petit coup d'œil par-dessus son épaule pour voir ce que faisait le garçon. Aurélien l'observait attentivement, un petit regard curieux sur le visage, et les sourcils légèrement froncés en confusion. Et oui, tu viens cambrioler chez moi et moi je te propose de venir partager mon repas. J'suis comme ça moi, pensa Guillaume avant de lui offrir un petit sourire narquois. Après de longues secondes, Aurélien se leva et le suivit sur des jambes hésitantes, encore engourdies par la fatigue ou bien trop fatiguées, et Guillaume se dirigea vers sa cuisine.