Fiction OrelxGringe - Petit ange.

Docteur Who.

« Désolé. » dit-il précipitamment en entendant un petit gémissement passer le seuil des lèvres d'Aurélien.

Il était penché sur son dos, tous les deux assis sur le canapé, et passait un coton sur les plaies béantes sur ses omoplates. Aurélien s'était tendu à un moment et il sut qu'il lui avait fait mal lorsque ce dernier étouffa un petit sanglot.

« Je suis désolé, Aurélien... » murmura-t-il en mettant le coton de côté et se mettant à caresser avec douceur le haut de son dos, frôlant les plaies de ses doigts.

Aurélien secoua la tête et réprima un autre sanglot alors qu'il le sentait trembler contre sa main.

« Comment tu t'es fait ça...? demanda Guillaume dans un murmure, plus pour lui que pour avoir une vraie réponse d'Aurélien. Comment ça se fait que ça saigne toujours après une semaine...? »

Aurélien se tourna légèrement vers lui, lui jetant un regard par-dessus son épaule et il aperçut son petit regard épuisé. Il caressa une dernière fois sa peau de ses doigts avant de reprendre :

« Allez... Je te met des gazes sur les plaies et on va petit-déjeuner. T'as besoin de force... »

Aurélien soutint son regard quelques instants de plus, lui retournant l'estomac, et quand ce dernier hocha la tête avant de détourner le regard, Guillaume finit de le soigner. Il se leva et lui sourit doucement, lui tendant son tee-shirt. Aurélien posa ses yeux sombres sur lui et la tristesse qu'il lut a l'intérieur lui serra le cœur. Il détourna le regard quelques interminables secondes plus tard, réussissant enfin à se détacher de lui. Il avait l'impression de se noyer, d'être happé, à chaque fois qu'il plongeait son regard dans celui du plus jeune. Il se sentait aspiré, envoûté. Il se tourna une dernière fois vers Aurélien pour lui sourire, avant de tourner les talons :

« Allez viens, on va manger. »

***

« Qu'est-ce qu'il y a ? » sourit tendrement Guillaume en sentant Aurélien s'agiter à ses côtés sur le canapé.

Ils étaient en train de regarder une série fantastique à la télévision, Docteur Who, et le plus jeune s'était redressé en apercevant le méchant de l'épisode. Les anges pleureurs. Aurélien se tourna vers lui et il fronça les sourcils en voyant son petit regard interrogateur.

« Quoi ? C'est des anges pleureurs. C'est des méchants. En gros, ce sont des anges tournés en statue de pierre... Il faut pas les regarder dans les yeux sinon on est tournés à notre tour en statue. Tu comprends ? »

Aurélien secoua la tête d'un air perdu et Guillaume rit, attendri.

« C'est de la fiction, hein. Tout le monde sait que les anges ça n'existe pas. »

Le garçon aux cheveux noirs écarquilla les yeux en l'entendant dire ça et Guillaume fronça les sourcils.

« Quoi ? Tu y croies, toi ? »

Aurélien hocha vivement la tête et il rit de nouveau :

« Mais non, ça n'exi- »

Il fut stoppé par Aurélien qui plaqua sa main sur sa bouche. Il écarquilla les yeux et se perdit dans le regard du garçon à ses côtés.

« Guillaume... » dit Aurélien avant de secouer la tête lentement.

Sa main resta sur sa bouche quelques secondes à peine avant que celle-ci glisse sur le canapé et il vit le plus jeune baisser la tête avec confusion. Sa frange noire tomba sur ses yeux et bientôt, il entendit un petit sanglot retentir dans la pièce. Il attrapa la télécommande pour éteindre la télé et posa une main sur le dos d'Aurélien, à présent agenouillé à ses côtés sur le canapé. Ce dernier tremblait légèrement et Guillaume caressa doucement son dos, complètement perdu.

« Eh... Qu'est-ce qui se passe, Orel ? »

Il se mordit la lèvre en s'entendant l'appeler ainsi et redouta la réaction de l'autre garçon. Mais celui-ci pleura seulement de plus belle, portant ses mains à ses yeux, sans même relever et Guillaume l'attira contre lui.

« Shh, je suis désolé... Tu as le droit d'y croire si tu veux, hein... »

Aurélien se laissa faire dans l'étreinte et il passa un bras autour de sa taille pour le maintenir contre lui. Il caressa ses cheveux, essayant ainsi de le calmer, et au bout de longues minutes, Aurélien glissa son bras sur son ventre. Guillaume sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine à ce geste et en jetant un regard vers le plus jeune, il s'aperçut qu'il avait fermé les yeux. Des larmes coulaient encore sur ses joues et sa bouche était entrouverte afin de laisser sa respiration passer, et il le trouva craquant. Il fit glisser ses doigts sur son visage et caressa sa peau avec délicatesse avant de venir arrêter une larme prête à couler de ses yeux clos.

« Ne pleure pas, je m'excuse. »

Aurélien ne répondit rien et Guillaume rejeta sa tête en arrière sur le dossier du canapé afin de regarder son plafond. Il était complètement perdu.