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Il pleut finement aujourd’hui. Le ciel est d’un gris uniforme. La lumière du jour peine à y filtrer, noyant le monde dans une sorte de bleu marine grisâtre. Presque le même que celui de mon costume. Presque le même que celui du costume de l’homme devant moi. Presque le même que, je le sais sans avoir à me retourner, celui du costume de l’homme derrière moi. Presque le même que celui du costume de chacun des nombreux hommes qui constituent quatre files parfaites, sans discussion ni aucune communication, en face de l’endroit où s’arrêtent toutes les trois minutes quatre bus. Ces bus nous conduirons, toujours dans un silence de mort, dans des bureaux de béton, sans aucune peinture. Là, nous nous assiérons à un bureau. Le même que celui de devant, le même que celui de derrière, ainsi que celui à droite et celui à gauche. Nous travaillerons toutes la journée, sans pauses et sans discussions, aux mêmes tâches que l’homme de devant. Aux mêmes tâches que l’homme de derrière. Aux mêmes tâches que l’homme de droite. Aux mêmes tâches que l’homme de gauche. Puis, nous reprendrons les bus, nous rentrerons dans nos habitations gris béton. La même habitation que celle de devant. La même habitation que celle de derrière. La même habitation que celle de droite. La même habitation que celle de gauche. Nous nous coucherons, puis demain, nous recommencerons.

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant