Son sang épais et chaud coulait lentement sur mes mains. Il jaillissait par petits à-coups de la profonde blessure circulaire dans son cou. Déjà, son uniforme couleur de sable se couvrait de tâches brunâtres tandis que sa large plaie se recouvrait du mélange de sable et de poussière que charrie sans cesse le léger vent du désert. Comme soudainement très distants, les ordres fusaient, les coups de feux entre nos forces et celles des terroriste qui nous ont pris en embuscade claquaient. Plus loin devant, les deux blindés légers de notre convoi brûlait dans leur propre carburant. Haut dans le ciel, le rotor de l’hélicoptère de soutien, retentissait comme la cloche du salut. Mais le salut ne sera pas pour tous. Dans mes mains sales, allongé au sol, il mourrait. Déjà ses yeux devenait vitreux et son râle d’agonie s’étouffait dans une brusque giclée de sang par la bouche. Horrifié, je regardai en toute impuissance mon meilleur ami mourir dans mes bras.
