One Love.

Chapitre 10

Je regarde la direction dans laquelle Charlotte est partie, un peu ... secouée par ce qu'il vient de ce passer.

Je secoue la tête, histoire de redescendre sur terre et je monte dans ma voiture. Je mets à la clé sur le contact, mais je ne démarre pas. Le choc de ce baiser surprise passe doucement, et je suis obligée d'avouer qu'il était un peu agréable. Je passe mes doigts sur mes lèvres, puis j'y vais. Je commence vraiment à être épuisée.

Une fois chez moi, je vais dans ma chambre, retire mes chaussures, mon jean, mon soutien-gorge et je m'allonge dans mon lit. Je prends mon portable que j'avais posée sur ma table de chevet et j'envoie un message à Charlotte pour lui dire que ce n'est pas grave ce qu'il c'est passé. Je ne tiens pas à ce qu'elle se sente gênée. Elle est ma seule amie fille, je tiens à la garder proche de moi. Ça me fait beaucoup de bien une présence féminine dans ma vie.

Quand j'ai envoyée mon message, je traîne un peu sur les réseaux, retire mon sweat et je me glisse sous ma couverture. Je branche mon portable et je ferme les yeux. Je tombe de fatigue rapidement.

Quelques jours plus tard.

Quatre petites journées sont passées depuis le petit incident et je n'ai toujours pas revue Charlotte. Ça m'ennuie un peu, je voulais qu'on parle de ce qu'il s'est passé.

Franchement, je ne lui en veux absolument pas. Même si je ne sais pas ce qui lui a pris, je ne tiens pas à ce qu'on ne se parle plus pour ça. Elle est mon amie. Du coup, pour remettre les choses au clair, je vais chez elle. Heureusement que son adresse était toujours enregistrée dans mon GPS.

J'arrive chez elle tranquillement, je me gare et je vais sonner. Je ne dois pas attendre longtemps avant que quelqu'un m'ouvre, et c'est Charlotte derrière la porte.

-Salut Charlotte. Ça fait longtemps.

-Quatre jours. J'étais très occupée et je le suis toujours.

-C'est ça. Tu ne peux pas me mentir.

-Luisa, je ne mens pas. Je suis vraiment occupée. Entre les cours, le fait que j'aménage encore ma chambre et pleins d'autres, je suis tout le temps prise.

-Au point de ne plus pouvoir venir à l'atelier ?

-Exact. Et j'ai encore pleins de choses à faire. Désolée.

Elle fait un signe de la main et elle tente de refermer la porte, mais je la retiens.

-Charlotte, on doit parler. Malgré tes occupations. S'il te plaît.

-Tu fais chier Isa.

-Je sais.

Elle se décale et elle libère enfin le passage. Je la remercie et entre dans la maison.

-Allons dans ma chambre, on sera tranquille.

Je la suis, sa chambre est à l'étage. J'en profite pour regarder les quelques photos qui sont affichés sur les murs, Charlotte était vraiment trop mignonne quand elle était petite.

Nous entrons dans sa chambre, il est vrai qu'il y a encore quelques cartons qui traîne et un meuble en cours de montage. Elle ne m'avais pas mentit sur le fait qu'elle est encore quelques petites choses à faire.

-Bon, de quoi tu voulais me parler ? Demande-t-elle en se tournant vers son meuble et en finissant de le monter.

-Je voulais te parler de ce que tu as fait l'autre jour.

-Quoi ?

Elle se tourne vers moi, en faisant semble de ne pas comprendre ce que je dis.

-Tu sais très bien de quoi je veux parler. Du baiser que tu m'as donnée avant qu'on parte chacune de notre côté.

-C'était une erreur, je te l'ai dit. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.

-Charlotte, je me souviens que tu m'avais dit que tu avais déjà eu des relations avec des femmes. Alors je ne serais pas étonnée si ...

-Si quoi ? Que tu me plais ? Isa, je ne vais pas te le dire un million de fois. C'était une erreur et je suis vraiment désolée.

-J'ai pas besoin d'excuse, j'ai juste besoin de savoir pourquoi tu m'as embrassée.

-J'en sais rien. Je ne sais pas pourquoi je t'ai embrassée.

-T'en avais envie, avoue-le.

-Isa, stop. Je ne vais pas te le dire cent fois ! Ça ne sert à rien d'insister. Tu peux rentrer chez toi si tu désires absolument une réponse !

Je soupir, puis je me dirige vers la porte. Je regarde quelques secondes la poignée puis je me retourne vers Charlotte.

-Je peux te dire un truc en attendant ?

-Bien sûr.

-Ce baiser, il n'était pas vraiment désagréable.

Après ces quelques mots, je sors de la chambre et je file. Quand je suis devant la porte d'entrée, je laisse une ou deux minutes pour voir si Charlotte descends, puis j'y vais en voyant qu'elle ne vient pas. Je monte dans la voiture, sans avoir eu aucune réponse. Ça m'énerve.

Deux coups sur ma fenêtre me font sursauter, je regarde qui vient d'arriver en posant ma main sur ma poitrine, histoire de calmer un peu mon cœur. C'est Charlotte derrière la fenêtre, elle me fait signe de la baisser, ce que je fais.

-Tu m'as fait flipper !

-Excuse-moi, mais j'ai vue que tu étais encore ici, alors je me suis dépêchée.

-Pour me dire quoi ? Que tu ne veux pas reparler de ce que tu as fait l'autre jour ?

-Non. Je voulais m'excuser.

J'ouvre la portière et je sors de ma voiture. Je croise les bras en me calant contre ma voiture et j'écoute Charlotte.

-Je ... je n'avais pas à t'embrasser comme ça. Je ne voudrais pas te perdre, t'es ma seule amie ici.

-Charlotte, je t'assure que je ne t'en veux pas. C'est toi qui a disparu pendant quatre jours, sans me donner aucune nouvelle.

-Excuse-moi. Je ne savais juste pas comment réagir. C'est rare quand j'agis avant de réfléchir.

-Ça arrive.

-Et dis-moi, c'est vrai que tu ne l'as pas trouvée désagréable ?

-Je ne mens presque jamais.

-C'est sincère ça.

-Toujours.

On souris, ça fait du bien de discutées comme ça.

-Bon. Je suis contente que tu sois descendue pour me parler.

-Et moi je suis soulagée.

Je lui tends mes bras en me redressant, elle comprends tout de suite que j'ai envie d'un câlin. Elle me serre dans ses bras, ce qui me fait sourire.

Quand elle recule, c'est moi qui pose mes mains sur ses joues et qui l'embrasse. Pour une fois, je sens vraiment quelque chose dans mon ventre. Je sens du plaisir. Charlotte laisse ses bras autour de ma taille, ce que je ne trouve pas désagréable.