Chapitre 44

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La journée est passée à une vitesse folle, Allan vient de me poser à la maison. Je passe ma soirée seule, ça me rends un peu triste, mais je vais pouvoir continuer ma petite enquête sur qui essaie de me faire, qui me veut du mal.

La police du campus n'a pas pu faire grand-chose pour moi, les caméras du parking sont en pannes depuis quelques jours. Donc je ne peux pas avoir une idée du physique de mon harceleur. Ils m'ont juste fait un papier comme quoi ma voiture a été vandalisée, mais rien d'autre. Je n'ai pas appelé la vraie police, je sais qu'ils ne pourront rien faire de plus. Mis à part prendre de potentiel empreintes, je ne sais pas ce qu'ils auraient pu faire.

Je rentre donc chez moi, je pose mes affaires, retire mes chaussures et je vais ma chambre. Je fouille dans mon armoire, je trouve facilement mes boîtes à photos. Je m'installe sur mon lit et sort toutes les photos, surtout celles prisent en Italie. Je les regarde toutes, je regarde les noms que j'ai inscrit au dos pour souvenirs qui est dessus et je ne vois personne qui pourrais me faire un tel coup, je suis partie en bon terme avec tous.

Je désespère un peu, jusqu'à ce que je me rends compte d'un petit détail. Sur beaucoup de clichés pris en soirée, je remarque un type dans le fond, un qui regarde toujours l'objectif ou bien moi. Ce mec me dit vaguement quelque chose, c'était quelqu'un qui était à fond sur moi, qui voulais absolument qu'on sorte ensembles mais je refusais parce que ce n'était pas mon genre. Tout boutonneux, un peu gros, il prenait pas soin de lui.

Je suis sortie avec des mecs qui n'étaient pas des canons de beauté, mais lui, je ne pouvais vraiment pas. Il me dégoûtais et il était très, très con et trop insistant. Mais je ne vois pas pourquoi il essaierais de me faire du mal. J'ai toujours été très claire et très respectueuse. Sauf à une soirée où il est allé trop loin. Là, j'étais obligée d'agir. Ce mec me pelotait.

Maintenant que j'ai un visage, je cherche un nom. Je réfléchis beaucoup, mais aucun me vient, ce qui m'énerve. Je fouille vraiment dans mes souvenirs, mais son nom ne me vient pas.

Puisque ça ne vient pas, je décide de sortir mes journaux intimes. Je dois sans doute avoir noté son nom dedans, sauf si je m'en fichais vraiment. Franchement, si je ne l'ai pas notée, je m'en voudrais toujours. Et après avoir bien cherchée, je trouve enfin son nom. Hugo. J'ai enfin un nom, maintenant je dois vérifier si je ne me plante pas. Du coup, je récupère mon portable en envoyant son prénom et le surnom pas du tout classe que les gens lui donnais. Et il me rappelle, je ne réfléchie pas avant d'appuyer sur le bouton vert.

-Luisa, t'as retrouvée mon prénom ! Félicitation.

-C'est parce que je t'ai rejeté que tu essaies de me faire peur ? Que tu envoies des pierres contre les vitres de ma voiture ?!

-C'est parce que tu m'as blessé. Et un homme blessé se venge.

-Putain Hugo ! Passe à autre chose. Ça fait quelques années maintenant ! Tu ne me plaisais pas, c'est tout !

-Et tu ne te souviens pas d'une soirée où tu m'as juste dit que j'étais un gros tas, que j'étais moche, que j'avais tellement d'acné que je ressemblais à une calculatrice ? Tu te souviens pas ?

-J'avais bue. Hugo, j'étais l'une des rares à te respecter. Je t'ai toujours dit que tu ne m'attirais pas, que j'avais pas envie de me mettre en couple avec toi. Et tu as été le premier à me peloter je te rappelle.

-C'était une raison pour m'insulter de tout les noms ?

-Oui. Et tu mérites encore plus d'insultes maintenant. T'as pas à me menacer, à menacer ma copine et mon meilleur pote.

-Tu m'as insulté, je fais pire. Je vais me venger.

-T'es un malade. Si tu me fais du mal, ou si tu en fais à Charlotte, je te le jure Hugo, tu me le paieras chère, très chère. Je ne vais pas te laisser faire ce que tu veux. Ah oui, dernière chose, si je te chope, c'est pas la vitre de ta voiture qui va exploser, mais ta sale gueule.

Je raccroche, vraiment énervée. Maintenant je connais le nom et la raison. Reste plus qu'à me protéger de ce taré et à protéger les gens que j'aime. OK, il y a une soirée j'étais pas cool, l'alcool peut être violent. Mais, dès lors qu'on me connais, on sais que je vais pas dire des choses exprès pour blesser de mon plein gré. Là, j'ai insultée et menacée parce que j'en ai déjà marre.

Je ferme les yeux et respire profondément, j'ai pas envie de passer une soirée seule énervée. Je me calme puis je vais dans ma cuisine histoire de me faire à manger. J'envoie aussi un message à Charlotte et Allan, demain je pourrais leurs parler de mes trouvailles leurs d'un bon déjeuner. Ils comprennent tout les deux, ça me rassure qu'ils ne me harcèle pas. Je fais donc mon repas tranquillement et je vais m'installer dans mon canapé pour manger en regardant un bon reportage animalier.

Quand j'ai mangée et que mon reportage est finie, je retourne dans ma chambre pour bosser un peu. Je ne dois pas délaisser mes études pour un connard. Je me mets donc au travail, ça me fait beaucoup de bien.

Je dois dire que j'ai hâte de finir l'année. J'ai envie de passer à l'action, j'ai envie de travailler, gagner mon argent. J'ai envie de créer, d'être là pour construire. Bref, je veux faire quelque chose de plus intéressant que ce que je fais à l'heure actuelle. Les études, j'en ai un peux marre aujourd'hui. J'aime ça, apprendre, mais j'ai envie d'apprendre dans la vie réelle, dans un vrai cadre professionnel.

Je soupir en pensant à tout ça et je me cale contre la tête de lit. C'est là où j'adorerais avoir Charlotte avec moi. Elle aurait su me remettre de bonne humeur, sans forcément coucher ensembles.

Puisque je suis un peu de mauvais poil, malgré ma concentration de mon travail, je range mon bazar, récupère un pyjama et je file dans ma salle de bains. Je me prépare un bon bain, bien chaud avec de bonnes senteurs. Je me déshabille et m'installe dans ma baignoire. L'eau chaud me fait un bien de fou, ça me détends. Je me mets une alarme et je ferme les yeux, histoire de profiter.

One Love.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant