Chapitre 3

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La journée est passé trop vite, je range tranquillement mes affaires. Je récupère mon portable, mes parents m'ont appelés dans l'après-midi. J'envoie un message à ma mère pour lui dire que je passerais les voir demain et j'y vais.

-Hé Luisa !

Je me retourne en entendant Charlotte m'appeler, ça me surprends.

-Quoi ?

-J'aimerais bien qu'on fasse plus amples connaissances. Ça te dit qu'on aille ... boire un verre ?

-Pourquoi pas ? Je veux bien. Je t'attends.

On sourit toutes les deux, Charlotte range rapidement ses affaires et elle me rejoint. Nous sortons de l'atelier en discutant un peu.

-Tu sais que ça servais à rien de te presser ? On a le temps.

-J'aime pas faire attendre les gens. Puis j'ai besoin de prendre l'air.

-On t'as pas forcé à rester à l'atelier.

-Je sais. Mais j'avais besoin de finir mon dessin.

-Et ne peut pas t'en vouloir. Même moi j'aime bien quitter l'atelier quand mes travaux sont finis.

-Donc on se comprends.

-J'ai jamais dit le contraire.

On rigole un peu puis on va tranquillement jusqu'à la rue piétonne. On rentre dans un bar où il n'y a pas trop de monde et on s'installe au fond de la salle après avoir commandé nos boissons.

-Alors, qu'est-ce que tu veux savoir ?

-Je veux juste qu'on fasse connaissances. Je vais pas te faire un interrogatoire. J'aime juste apprendre à connaître les autres.

-D'accord. Bah je m'appelle Luisa Ernandez, je viens de Colombie et j'ai 22 ans. Je n'ai pas de frère, ni de sœur et je suis étudiante en génie civil. Voilà.

-T'es colombienne ? Ça ne s'entend pas et ça ne se voit pas tant que ça.

-Je suis née en Colombie et j'y ai vécue cinq ans avant qu'on déménage. On a fait pas mal de pays avant de s'installer ici.

-Tes parents bossent dans quoi pour autant bouger ?

-Mon père est architecte pour une grande société, il travaille de partout. Enfin, travaillais. Il est directeur de service maintenant, ça lui permet de rester ici. Il gère les équipes d'architectes.

-Pas mal comme poste.

-Ça ne l'empêche pas d'être un con de temps en temps. Même tout le temps.

-Ah, mauvaise relation avec ton père ?

-Je pense que c'est un peu trop tôt pour te parler de ma relation avec mon père. Mais parle de toi maintenant. J'ai déjà trop parlée.

-Il y a pas grand-chose à savoir sur moi. Je m'appelle Charlotte Wilson, j'ai 21 ans, je débarque tout juste du Royaume-Uni et voilà. J'ai ni frère, ni sœur et je vie qu'avec ma mère.

-Tu viens d'Angleterre ?

-Ouais. J'habitais à Manchester avant de venir ici.

-Pourquoi t'as déménagée ici ?

-J'ai eu beaucoup de problèmes dans mon ancienne ville, enfin, mon ancien lycée puis mon ancienne fac. Et je n'en parle jamais.

-Je n'allais pas insister. Ne t'en fait pas.

Le serveur arrive avec nos boissons, nous le remercions et on recommence notre discussion quand il part.

-Sinon, depuis quand tu dessines ? Demandai-je après avoir pris une gorgée de mon chocolat chaud.

-Ça doit faire quatre ou cinq ans. Et toi ?

-J'ai commencé à dessiner vers mes dix ans. J'avais besoin de m'occuper l'esprit quand j'étais dans un pays que je n'aimais pas.

-Ça a du t'arriver souvent pour dessiner depuis plus de treize ans.

-Je confirme. C'était surtout quand nous étions en Asie que je m'ennuyais. Personne ne parlais anglais ou espagnol. En revanche, l'Europe, j'adorais.

-Surtout l'Espagne je pari.

-Même pas. J'adorais l'Italie. C'était mon pays préféré et il reste au dessus de tous. Et j'ai eu mes premiers émois amoureux là-bas.

-Ah bon ? Ça doit te rappeler de bon souvenir alors.

-Ouais. Même si les italiens sont un peu surfait.

-Moi j'ai connue que les anglais. Et certaines anglaises.

-Ah ?

Je suis surprise, je ne pensais pas qu'elle était comme ça.

-La tête que tu fais, dit-elle en riant. C'est franchement drôle !

-Tu m'as mentis ou c'est vrai ?

-C'est la stricte vérité. J'ai déjà eu une ou deux filles dans mon lit. Et c'était très sympa. Une femme est excellente pour donner du plaisir à une autre femme.

-On connais nos points sensibles quoi.

-Exact.

On rigole un peu, puis on change un peu le sujet de notre discussion. On discute un peu art et scolarité, maintenant je sais qu'elle est étudiante en droit. C'est quand même marrant, parce que nous avons toutes les deux des études totalement différentes, elle dans le droit et moi dans l'architecture, mais nous avons la passion.

Nous ne voyons pas le temps passer, nous sortons du bar quand il fait bien nuit, vers 20 heures. On retourne vers l'atelier, je dois récupérer ma voiture. Notre conversation continue toujours, je sais pas où on trouve autant de sujets.

Je vois ma voiture sur le parking, nous arrivons rapidement à sa hauteur. Je sors les clés et je regarde Charlotte.

-Tu rentres comment chez toi ?

-Par le bus. Je sais qu'il y en a encore un à cette heure-ci.

-Je vais pas te laisser prendre le bus, je te ramène.

-Luisa, je suis grande. Je sais prendre les transports en commun.

-Ils ne sont pas sûr la nuit. Puis ça me fait plaisir de ramener une amie. Enfin, une connaissance pour le moment.

-Si tu insistes.

Elle hausse les épaules et va du côté passager. J'ouvre la voiture, m'installe, demande à Charlotte de noter son adresse sur mon GPS et on part. Je mets la radio assez fort et je chantonne sur certaines chansons. Enfin, nous chantons. Je crois que c'est la première fois qu'une fille entre dans ma voiture sans que ce soit la copine d'un ami.

Le chemin passe plutôt vite, on s'est bien amusé. Je me gare tranquillement, elle n'habitais pas aussi loin que ce que pensais. Bon, il y a quand même quatre ou cinq arrêts de bus, mais c'est pas si loin. Je regarde dehors, c'est un petit quartier assez mignon.

-Merci de m'avoir ramener chez moi, c'était sympa.

-Ça m'a fait plaisir.

On sourit toutes les deux puis Charlotte se détache et ouvre la portière.

-Passe un bon dimanche, dis-je quand elle sors.

-Toi aussi.

Elle sort de la voiture et me fait un signe quand elle est devant la porte. Une fois qu'elle est rentrée, je fais la même chose.

One Love.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant