Chapitre 63

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J'arrive au salon Aiden est toujours à la même place que tout à l'heure. Je cours m'accroupir à côté de lui, il est inconscient. Je cherche un pouls, il est très faible. Je vais récupérer le téléphone de la maison, qu'ils n'ont pas touché et j'appelle les secours. Je leur donne mon adresse et combien on est, je n'ai pas la force de parler plus. Les secours le comprennent et j'entends qu'ils envoient une équipe rapidement. Je pose mon téléphone, pose ma main sur mon bras blessé et les larmes remontent. Je réussis à les retenir, je ne dois pas pleurer. Je dois être forte pour Charlotte, pour Aiden, et pour me contrôler.

Je garde mon calme avec beaucoup de mal, j'ai envie de craquer, de pleurer et hurler toute la haine et le mal que je ressens. Je vais tout faire pour que la police arête Hugo et ses potes, ils n'ont plus le droit à la liberté.

La sonnette retentit après une vingtaine de minutes sans doute, ce qui me fait sursauter. Je vais ouvrir, non sans trembler, je suis rassurée quand je vois les secours. Un médecin s'avance, je recule.

-Mademoiselle Ernandez ? C'est bien vous ?

-Oui.

-On peut entrer avec mes collègues ?

Je hoche la tête et je me décale pour les laisser entrer. Une équipe va sur Aiden, le médecin reste avec moi.

-Vous aviez bien dit qu'il y avait trois personnes blessés ? Où est la dernière ?

-Dans la chambre.

-Vous me montrez ?

-Oui.

Il me suis jusqu'à la chambre, Charlotte est toujours sur le lit, mais elle semble endormis. Une nouvelle équipe va vers elle, ils essaient de la réveiller, mais on m'indique tout de suite qu'elle a du s'évanouir. C'est une bonne chose, ils pourront s'occuper plus facilement d'elle comme ça.

-Je vais m'occuper de vous avec ma collègue. Retournons dans le salon.

Je le suis et je m'assois sur le canapé. Le médecin voit ma morsure, il la nettoie et la désinfecte. Elle est peu douloureuse, j'ai plus mal entre les jambes. Il s'occupe de moi avec douceur, ça me permet d'être rassurée.

-Vous pouvez me dire ce qu'on vous a fait ?

-On nous a violé, ma copine et moi, et mon ami a été tabassé.

-D'accord.

-Et la police ?

-Ils vont attendront directement à l'hôpital.

Il finit de s'occuper de mon bras, me donne un médicament et il va voir ses collègues. Aiden est le premier à partir, il a besoin de soin en urgence, ils l'ont bien amoché. Charlotte suis quelques minutes plus tard, elle est toujours endormie. Le médecin revient vers moi, son équipe part.

-Allez, venez, on va vous emmener à l'hôpital.

Je hoche la tête, récupère des papiers et on y va. Durant tout le trajet, je reste relativement silencieuse, la tête baissée sur mon bras blessé. Le silence règne dans le véhicule, mais je n'ai pas peur. J'arrive encore à faire la différence entre les méchants et les gentils. Il n'y que Hugo qui pourrait me faire peur, et encore. S'il revient, peu importe où nous sommes, je le tuerais. Vraiment.

Nous arrivons à l'hôpital, je m'allonge sur le lit et on m'emmène dans une chambre aux urgences, où je passe sur le lit d'hôpital. Un nouveau médecin vient vers moi, avec un policier. Ils commencent à me questionner, sur ce qu'il s'est passé, je dis tout. Je n'ai pas honte de ce qui m'est arrivé, je n'ai rien fait de mal, j'ai subis.

Le policier part quand il a eu ma déposition, maintenant c'est l'heure de l'examen. Le médecin est comme le premier, très doux, très rassurant. L'examen se passe bien, il est fait rapidement. Je mets la tenue d'hôpital, qui manque vraiment de style et je me repose. Quand on me donneras l'autorisation, j'irais voir Charlotte et Aiden.

Je reste très surprise par l'agression d'Aiden, je me demande pourquoi Hugo a l'attaqué. Même si on était plus proche ces derniers temps, on a jamais été meilleurs amis. Peut-être est-ce qu'on est sortis ensembles qui le dérange ? En tout cas, Hugo et ses potes auront trois plaintes au cul, c'est sûr.

Le lendemain matin.

Je sors de ma chambre d'hôpital, j'ai le droit d'aller voir ma petite-amie. J'ai demandé à ce qu'on me mette dans sa chambre, ils vont me dire dans la journée ce qu'il en est et quand on va sortir. Je toque à sa porte, j'entends rien, mais j'entre quand même.

En entrant dans la chambre, je vois tout de suite ma Charlotte recroquevillée sur elle, ça me fends le cœur. Je cours m'allonger à côté d'elle et la prends dans mes bras, elle se tourne pour être contre moi et elle pleure. Je glisse mon nez dans ses cheveux et je la laisse pleurer. Je réussis à me retenir de craquer, elle a besoin de moi.

Charlotte pleure un bon moment, puis elle me regarde. J'essuie ses larmes et on s'assoit sur le lit pour être plus à l'aise.

-T'as déposé plainte contre ceux qui nous ont fait du mal ? Demande-t-elle en se calant contre moi.

-Oui. Je ne peux pas laisser de tels actes impunis. Croisons les doigts pour que justice rendu. Et tu as aussi témoigné ?

-Avec du mal, mais oui. C'est important d'en parler. Et ce n'est pas la première fois que je vie ça.

-Je suis quand même désolée, tu n'avais pas à revivre ce genre de chose.

-Je suis solide, ne t'en fais pas. Mais toi, c'est la première fois que tu y vis.

-Ça a été traumatisant, mais j'ai plus de haine envers Hugo que de peur. J'ai juste envie que ce connard finisse en prison, tout comme ses acolytes.

-Fait quand même attention au contre coup. Ça peut être violent.

-Temps que je suis avec toi, ça devrait aller. Je t'aime, je t'ai, alors je vais bien.

-Il faut quand même que tu me parle si un jour t'es pas bien.

-C'est valable pour toi aussi. On doit toutes les deux parler.

-Je le ferais, ne t'en fais pas.

On sourit, on sais qu'on va devoir parler un jour. Mais pour le moment, on va essayer d'oublier, attendre les résultats et partir pour deux mois de cette ville. On profite d'un bon moment seules, jusqu'à ce que quelqu'un toque à la porte. Charlotte dit qu'elle peut entrer, c'est Sofia.

-Luisa, bonjour. Je ne savais pas que tu étais là.

-Bonjour, et oui, j'ai rejoins Charlotte. Tu sais que je ne peux pas rester trop loin d'elle.

-C'est mignon. Et comment tu vas ma grande ?

-Ça peut aller.

Elle vient s'installer en face de nous et nous passons un bon moment à discuter, jusqu'à ce que son biper sonne.

One Love.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant