Chapitre 67

694 40 4
                                    

Début Octobre.

Je sors du boulot, ma journée est finie. J'adore mon travail, j'aime encore plus travailler avec mon père. Étonnamment, il est devenu ultra sympa avec moi dès lors que j'ai commencé dans son service. Il est dur, exigeant, mais très gentil. J'apprends beaucoup avec lui. Entre ce qui m'est arrivé et le fait qu'on travaille ensemble, on s'est beaucoup rapprochés.

Aiden va mieux, j'en ai eu la preuve au mois d'août. Il est venu à la maison avec Allan et quelques amis, on a vraiment profité de nos dernières vacances avant d'aller au travail. Ça m'a permis d'aller vraiment mieux en étant entouré des personnes que j'aime. Charlotte avait totalement raison ; en parlant et en m'entourant bien, tout va mieux. Depuis quelque temps, je ne fais plus un seul cauchemar, je dors bien.

Avec Charlotte, notre relation est au beau fixe. On s'aime, on passe beaucoup de temps ensembles et elle a envie d'emménager définitivement chez moi. Je ne refuse pas, mais on a juste jamais le temps d'y faire. Entre mon travail et ses études, on préfère passer du temps tranquille que de faire des cartons pour qu'elle puisse enfin venir à la maison. Ça va ce faire, mais on doit prendre le temps.

Enfin, je sors des locaux et je vais chez moi. Je vais juste y faire un crochet, après c'est direction la maison de Charlotte. Je pose mes affaires, un dossier que je vais traiter à la maison et j'y retourne, pressée. J'ai hâte de passer du temps avec elle.

J'arrive chez Charlotte, j'ouvre la porte et entre dans la maison. Tout est calme, ce qui m'étonne. Malgré ce qu'on a vécu il y a 4 mois, il y a toujours de la vie dans cette maison. Je monte rapidement les escaliers et je fonce dans la chambre de ma copine. La porte est légèrement entre-ouverte, je la pousse pour l'ouvrir.

Je vois ma copine, je pose mes mains sur ma bouche. Je sens les larmes monter, c'est pas possible, elle n'a pas pu faire ça.

-Non ! Pas ça mon amour !

Je cours vers elle et la prends dans mes bras, en larmes. Je me fiche de mettre du sang de partout sur mes vêtements, elle n'a pas pu me faire ça. On était si bien toutes les deux ! Je regarde son visage, ses yeux sont clos, l'air serein. Mon regard descends sur le reste de son corps, ses poignets ont pris.

-Pourquoi tu t'es tuée ? Pourquoi t'as fait ça ?

Les larmes redoublent d'intensité, j'ai perdu la femme que j'aime. Je la serre dans mes bras et je me laisse pleurer.

La seule chose qui me l'a fait lâchée, ce sont des mains sur moi. Je me redresse, je tombe sur Sofia, qui étonnement n'a aucune larme.

-Luisa, qu'est-ce qu'il c'est passé ?

-J'en sais rien.

-Laisse-moi la voir.

Je lâche Charlotte me lève et laisse Sofia prendre sa fille dans ses bras. C'est la première fois que je la voit pleurer, même si je sens qu'elle se retient. J'essuie mes larmes et je regarde la chambre, je trouve deux lettres sur son bureau. Il y en a une pour moi et pour Sofia.

-Sofia, il y a des courriers, pour nous deux.

-Ah bon ?

-Oui.

Je lui tends son courrier, elle se lève et viens vers moi.

-J'appelle juste les secours et la police, je la lirais après.

-D'accord.

-Descends au salon, je m'occupe de tout.

-J'ai pas envie de la quitter.

-Tu pourras lui dire au revoir, ne t'inquiète pas.

Je hoche la tête et je descends au salon avec mon courrier. Je m'installe sur le canapé et j'ouvre l'enveloppe. Je lis le courrier, les larmes remontent de nouveau et coulent. Elle m'avait bien caché le fait qu'elle ne s'est jamais remise, qu'elle ne voulait pas vivre avec ça.

Mais je sens le mensonge en lisant un ''HELIMAT'' Je ne comprends pas ce qu'elle veut dire, je vais devoir me casser la tête à trouver ça, en plus de faire mon deuil. J'entends quelqu'un toquer à la porte, je pose le courrier et je vais répondre. Ce sont les secours et la police, j'indique le chemin et je retourne dans le salon. Un policier reste avec moi, je le regarde quand je suis assise sur le canapé.

-Que voulez-vous ?

-Vous parlez. Savoir ce qu'il c'est passé.

-J'en sais rien. Quand je suis arrivée, elle était déjà morte.

-Avez-vous d'autres informations ?

-Non. Il y avait un courrier, mais vous n'aurez aucune informations en plus.

-Peut-on le lire et l'examiner ?

-Si quelqu'un était là, vous pensez sérieusement que ...

Je regarde de nouveau le mot que Charlotte a écrit et que je ne comprends pas, quelque chose me vient à l'esprit. Charlotte est, était, très intelligente, c'est un message codé qu'elle a du réussir à faire passé.

Je récupère un papier blanc, un stylo et je m'installe sur la table basse. Je note le HELIMAT sur la feuille, lettres espacé et j'essaie de comprendre.

-Qu'est-ce que vous faites ?

-Ma petite-amie est quelqu'un d'intelligent, elle m'a laissé un acronyme, je dois comprendre.

-Je vais voir si je peux vous aider.

Je le sens s'installer en face de moi, je reste concentrée. Charlotte, qu'est-ce que tu as voulu me dire ? Je cherche longuement, puis quelque chose me vient à l'esprit. Jamais Charlotte ne se serait suicidée. Elle me l'a dit que jamais, malgré ce qu'elle a vécu, elle ne songeait au suicide. Elle préfère suivre des thérapies, écrire, essayer toutes les activités du monde plutôt que ce suicider. La vie l'emporte toujours avec elle. Si elle s'est suicidé, c'est parce qu'on l'a forcé à y faire. Je commence à comprendre ce truc.

Le T, c'est pour tué. Donc, le IMAT c'est pour, Il M'A Tué. Et je ne vois qu'une seule personne qui a pu faire ça.

-Le fils de pute ! Je vais le tuer.

-Pardon ?!

-Charlotte a été tué. Par un type que vous deviez arrêter !

-Comment vous le savez ?

-Jamais ma petite-amie ne se serait suicidé, je la connais par cœur depuis bientôt un an. Le courrier était trop bizarre et elle a juste tout dit avec sept lettres.

-Il faudra venir faire une déposition.

-Pas maintenant. Laissez-moi respirer juste pour la nuit.

-Il n'y a pas de problème.

Je tourne la tête vers l'entrée, les secours viennent de descendre Charlotte. Je me lève et vais vers le brancard, ils n'ont pas encore fermé le sac mortuaire. Je demande à l'embrasser une dernière fois, on me l'autorise. Je pose un dernier baiser sur ses lèvres et elle part. Je sens Sofia me prendre dans ses bras, je retiens mes larmes. 

One Love.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant