PROLOGUE

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CAPTAIN MILLER

Quelque part au Moyen-Orient, 2016

Cet endroit est un enfer. Cela fait maintenant 2 mois que nous sommes dans ce désert au plein milieu du Moyen-Orient.

La journée, on crève de chaud, mais la nuit, on meurt de froid. Et puis ce vent, ah ce vent ! Je n'en peux plus !

Lorsque je me suis engagé dans l'armée, j'étais à des kilomètres de m'imaginer ce qu'était réellement une zone de guerre. J'ignorais également ce que ça faisait que de tuer quelqu'un ; maintenant je sais que je me souviendrai toute ma vie de ma première victime, le premier être humain à mourir sous une de mes balles tirées de sang-froid et sans un seul tremblement. Je n'ai pas hésité, c'était lui ou moi. Je ne m'étais pas non plus préparé à ce que j'allais ressentir après ça : un mélange de fierté et d'invincibilité.

Cependant, cette sensation s'estompe rapidement lorsque je reviens à la réalité du terrain : les assaillants nous  encerclent et les ruines qui nous entourent, qui étaient autrefois une ville, sont toutes piégées. Il nous est alors impossible de nous réfugier dans une habitation afin de nous protéger des tirs mortels des ennemis. Je refuse de mourir ici

Tout va très vite : j'entends des tirs, des bombes exploser, j'entends les cris des hommes qui sont touchés, aussi bien mes camarades que nos assaillants. 

Alors que j'étais la cible de plusieurs personnes, je suis rejoint par l'un de mes coéquipiers, le meilleur de l'équipe, Christian. Il est un peu comme mon mentor, je le connais depuis des années et il a toujours été là pour motiver l'équipe. Il est également toujours le dernier à monter dans le 4x4 afin de vérifier que nous ne laissons personne dernière nous ; il répète tous les jours : « On ne laisse personne aux mains de l'ennemi. Il vaut mieux mourir en mission qu'être vivant et capturé. » ; à cette déclaration, je ne peux qu'agréer.

Malgré son courage et une technique de combat hors norme, Christian ne peut pas tout anticiper. Plus que ça, il ne peut pas empêcher une bombe de s'écraser à seulement quelques mètres de nous et nous réduire en miettes. 

Au moment de l'impact, je sens le souffle de l'explosion me soulever et me projeter des dizaines de mètres plus loin. J'entends des os se briser lorsque je rentre en collision avec le sol mais en dehors de cela, mon environnement est subitement silencieux; hormis peut-être pour ce sifflement strident qui raisonne dans mes oreilles. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé entre l'explosion et le moment où je parviens à bouger mes bras et mes jambes. Je remarque alors que je suis capable de bouger, ce qui signifie que je suis encore en vie. 

De toutes mes forces, je rampe au sol afin de rejoindre mon ami qui a lui aussi été soufflé par la bombe. Après ce qui me semble une éternité, j'arrive à son niveau et constate immédiatement qu'il n'est pas en aussi bonne forme que moi. En effet, il parvient à peine à garder les yeux ouverts et du sang s'échappe par une plaie sur son bras où un éclat tranchant est planté. Je tente de l'aider, de le redresser mais mes espoirs disparaissent à l'instant où Christian murmure qu'il ne sent plus ses jambes. 


How I survived: Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant