CHAPITRE 6: Découverte

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CAPTAIN MILLER

Cela fait maintenant 15 jours que je suis ici. De nouvelles unités sont arrivées au laboratoire ; nous sommes environ une centaine d'hommes maintenant. Les choses ici sont relativement calmes pour l'instant, c'est pour cela que l'arrivée de nouveaux soldats n'est pas prévue.

J'ai déjà instauré une routine quotidienne qui commence par 1h de course à pied dans le but de m'approprier le terrain. En 15 jours, j'ai largement eu le temps de cartographier le périmètre, je le connais comme si je vivais ici depuis toujours.

Ma connaissance de l'endroit nous a été bien utile quelques jours auparavant lorsque nous avons repéré un petit groupe de Rebelles. Nous avons pu les encercler et les neutraliser très rapidement. D'ailleurs, ils étaient armés, certes par autant que nous, mais armés quand même. Ils représentaient une menace pour le laboratoire.

Ainsi, j'ai donné l'ordre à mes hommes qu'après la neutralisation d'un Rebelle, il était d'abord nécessaire de l'interroger pour savoir s'il détenait des informations.

Il n'a pas été simple de les faire parler. Au début, j'avais chargé des gars de mon unité pour faire le job mais après plusieurs heures, ils n'avaient rien obtenu. J'ai donc pris le relais, connaissant les bases de la langue française ; ils ont parlé en un rien de temps et m'ont fourni l'information que je voulais : il y a un groupe d'une trentaine d'individus qui s'apprête à attaquer d'ici peu.

Wilson, qui était là depuis le début de l'interrogatoire, m'intercepte lorsque je sors :

- « Hey Miller, bon boulot ! Tu leur as quand même mis une bonne raclée ! Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? Partir à la chasse aux Rebelles ?

- J'ai fait ce que je devais faire pour les faire parler. Non, je ne vais pas partir à leur recherche, nous allons simplement les attendre ici, ils vont finir par se montrer.

- Je ne sais pas si tu mérites vraiment ton surnom Hunter... » finit-il par dire en rigolant

Je ris avec lui en m'éloignant ; je dois aller briefer mon équipe afin de les préparer à l'attaque des Rebelles.

Le lendemain matin, je me suis rendu au laboratoire pour en apprendre plus sur le traitement que nos chercheurs sont en train d'élaborer. Je sais d'ailleurs que nous devons leur amener les Rebelles pour leurs études. Je me demande bien pourquoi.

Le laboratoire est le bâtiment central de la base. C'est un immense complexe en taule de couleur blanc. À chaque entrée se trouve un soldat armé ; lorsque je me présente à la porte D côté nord, l'homme qui la garde se met au garde à vous et me salue :

- « Capitaine Miller ! »

J'hoche la tête et le soldat se décale pour me laisser passer.

Une fois à l'intérieur, je prends une direction au hasard. Au bout d'un moment, je tombe sur un panneau indiquant le centre de recherche principal ; c'est là que je me rends.

Une fois face à la porte du centre de recherche, je prends une grande inspiration ne sachant pas vraiment à quoi m'attendre. Avec ma main droite, je saisis la poignée et l'actionne. À l'instant où je rentre dans la pièce, les scientifiques lèvent la tête, visiblement surpris de me voir. L'un d'eux, probablement la personne à la tête du groupe, s'avance et prend la parole :

- « Bonjour, Capitaine...

- Miller, Capitaine Miller. Je réponds

- Bonjour Capitaine Miller, que puis-je faire pour vous ?

- Je voulais savoir si vous avanciez dans vos recherches. Dis-je

- Nous faisons de notre mieux Capitaine. Mais ne vous en faites pas, nous vous tiendrons nous-même informé de nos avancées. Venez avec moi, je vous raccompagne dehors. »

Et comme ça, je me retrouve dehors sans en savoir plus. 

***

EMMA

Les deux semaines qui viennent de s'écouler ont été épouvantables. J'ai marché seule sur presque 300 km sous la pluie, dans le vent et maintenant, sous la neige. Novembre approche à grands pas et la neige est déjà là. À chaque pas, je m'enfonce de 30 centimètres ; ça me ralentit énormément.

Je ne suis toujours pas à la frontière mais je m'en rapproche. J'ai besoin de me reposer et de trouver un endroit où me mettre à l'abri de cette tempête de neige qui semble s'intensifier de minutes en minutes. Au loin, j'entrevois un panneau signalisant l'entrée d'une ville. Si je suis toujours dans la bonne direction, il devrait s'agir de Chamonix. Je presse le pas en me dirigeant vers le panneau ; la neige le recouvre, j'utilise donc ma main pour la chasser. Chamonix te voilà. J'ai franchi une étape aujourd'hui, je suis face au Mont-Blanc ; mon objectif est à portée de mains... Mais pour l'instant, je dois encore gravir la montagne en direction de la forêt si je veux pouvoir m'abriter.

Après une demi-heure de marche supplémentaire en monté, je suis sous les sapins. La couche de neige est plus fine et je suis à l'abri du vent. La montagne est calme, seul le bruit de ma respiration saccadée se fait entendre. Cependant, je ne peux que remarquer à tel point l'air est lourd et oppressant ici alors que je suis face à l'immensité. Une petite voix dans ma tête me chuchote de faire demi-tour, de passer un peu plus loin mais j'essaye de me raisonner en regardant attentivement autour de moi à la recherche d'un quelconque indice qui expliquerait le pressentiment qui m'assaillit. Comme je ne vois rien de suspicieux, je continue de marcher jusqu'à apercevoir un panneau qui n'est pas encore totalement recouvert de neige, sur lequel est écrit : « Zone interdite aux personnes non-autorisées ». Mais qu'est-ce que... Face à l'incompréhension, je lève les yeux et scrute autour de moi, soudainement méfiante. Rien sur la carte n'indiquait une zone fermée aux touristes.  Je plisse les yeux lorsque je crois entrevoir quelque chose en face de moi; je reconnais alors une clôture en barbelés, à plusieurs centaines de mètres de moi. Voilà quelque chose d'étrange. 

La peur qui s'était apaisée au fil des jours refais surface et me noue le ventre. Je repense alors à l'homme qui s'est fait fusiller lors de ma première journée de randonnée. Je dois savoir ce qu'il y a au-delà de la clôture. Il doit y avoir quelque chose d'important pour qu'une telle clôture soit installée, peut-être qu'il s'agit d'un campement de Rebelles... 

La petite voix se fait de nouveau entendre, et cette fois elle me crie de partir d'ici au plus vite. Malgré son avertissement, je prends mon courage à deux mains et décide de m'approcher pour en savoir plus. Doucement, je me marche en prenant soin de me cacher derrière les sapins et les rochers. Je m'arrête une première fois à une distance respectable, mais malheureusement, cela ne me suffit pas pour voir ce qui se passe de l'autre côté des barbelés. Je continue alors d'avancer en essayant de me faire la plus petite et la plus silencieuse possible. Je n'étais qu'à une centaine de mètres lorsque qu'un homme qui se trouvait dans un arbre crie quelque chose aux autres. Mes yeux cherchent du regard la voix qui a parlé, pour finir par trouver un homme en tenue de camouflage. À cet instant je me dis deux choses : d'abord, il ne s'agit pas d'un camp de Rebelles et deuxièmement, je me suis fait repérer.

En un rien de temps, je tourne mes talons et me mets à courir.

How I survived: Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant