CAPTAIN MILLER
L'espace d'un instant, j'ai cru qu'elle allait foncer dans le ravin. Puis au dernier moment, elle s'est ravisée et a foncé droit sur moi. J'étais ici, l'attendant patiemment derrière un arbre. J'ai pu voir la surprise dans ses yeux bleus lorsque je me suis planté devant elle, bloquant son chemin. Il a été relativement simple de la neutraliser, elle ne doit pas faire plus de 60 kg.
Au moment où elle s'est endormie, mes hommes sont arrivés :
- « Hunter ! Tu l'as eue ! dit un gars
- Putain qu'est-ce qu'elle courrait vite ! J'ai cru qu'elle allait sauter dans le ravin ! enchaine un autre
- Je vous avais dit que ce plan marcherait ! Il allait marcher d'autant plus qu'elle était seule et non armée. Je réponds
- Elle a abandonné son sac tout à l'heure, je vais aller le chercher pour regarder ce qu'il contient. Ajoute un troisième homme
- Ok tout le monde, bon boulot ! Maintenant, on retourne au campement. Je m'occupe de la fille. »
C'est sans difficulté que je soulève la fille et que je la porte dans mes bras. Après réflexion, elle ne doit à peine peser 55 kg. C'est bien loin de mes 98 kg...
Je dois admettre qu'elle est impressionnante, déjà parce qu'elle a osé s'approcher seule de la clôture, mais aussi parce qu'elle a couru pendant un moment. Mais face à moi, elle n'avait aucune chance ; ce n'est pas pour rien que les gars m'appellent Hunter après tout.
Une dizaine de minutes plus tard, nous sommes tous de retour au laboratoire. Je me dirige vers le bâtiment qui nous sert de salle d'interrogatoire, bien qu'elle n'ait d'interrogatoire que le nom. Cette salle est vaste et mal éclairée à cause de la poussière sur les fenêtres. Je saisis une chaise qui trainait le long d'un mur et y installe la fille. Je prends le temps de l'attacher avec une corde ; vu comme elle tient à la vie, elle va essayer de se sauver dès qu'elle en aura la possibilité. Maintenant, il faut attendre qu'elle se réveille. Ca va prendre un peu de temps, elle se débattait tout à l'heure ce qui m'a empêché de donner la dose correspondant à son poids. J'ai peut-être un peu forcé.
En attendant qu'elle émerge de son sommeil, je prends le temps de l'observer. C'est une belle jeune femme, environ la vingtaine. Elle est longiligne et à de longs cheveux châtains qui lui arrivent sous la poitrine. Et ses yeux, ses yeux sont d'un bleu magnifique, j'ai eu le temps de les voir avant de la neutraliser. Quel dommage qu'elle fasse partie des Rebelles... ressaisis toi Hayden, tu t'égares. Je dois avoir les idées claires pour l'interroger, pas lui faire les yeux doux.
Au bout d'une heure, voyant qu'elle n'avait pas bougé, le stress commence à me monter. Est-ce que j'ai merdé ? Est-ce que j'en ai trop donné ? Ou est-ce qu'elle aurait réussi à avaler un truc pour qu'elle s'endorme et qu'elle meurt dans son sommeil sans nous donner la possibilité de récupérer des informations ?
Je ressens pour la première fois de ma vie un pincement au centre de ma poitrine ; de la culpabilité. J'ai été violent là-haut, j'ai tabassé une femme sans défenses. Et si je l'avais tuée ?
Je secoue la tête mettant cette hypothèse de côté, mais m'approche d'elle pour vérifier ses constantes : sa respiration est faible et son pouls est bas, trop bas.
D'un geste brusque, je sors mon couteau de combat de ma poche et coupe la corde avec laquelle je l'avais attachée à la chaise. Pour la deuxième fois de la journée, je prends la fille dans les bras et me mets à courir.
L'infirmerie n'est qu'à quelques centaines de mètres de moi mais je vois les regards inquisiteurs des soldats sur mon chemin. Je ne veux pas leur expliquer que je culpabilise d'avoir mis une femme dans cet état. Reprends-toi, t'es en mission et elle représente l'ennemi... ne te laisse pas avoir par son petit air innocent.
J'ouvre d'un coup de pied la porte de l'infirmerie, faisant sursauter les médecins. Voyant mon regard incertain, l'un d'eux s'approche et me dit de la déposer sur la table.
- « Capitaine Miller, qui-est-ce et que s'est-il passé ? me demande le premier médecin
- C'est une Rebelle. Je l'ai neutralisée en haut de la montagne tout à l'heure. Je lui ai mis un coup de genou dans le côté et lui ai administré un sédatif parce qu'elle se débattait. Mais au moment de l'interroger, j'ai vu qu'elle n'était toujours pas réveillée, je suis venu ici parce que je ne savais pas quoi faire d'autre. je dis fermement
Le médecin hoche la tête l'air pensif. D'un geste sûr, il ouvre les tiroirs pour en sortir un cathéter et une perfusion pendant qu'un deuxième médecin déshabille la fille.
- Attendez, qu'est-ce que vous faites ? je demande
- Je dois enlever ses vêtements pour voir s'il y a une raison apparente à son état . Me répond-il
Il commence par enlever son jean, révélant des jambes fines mais musclées puis, après avoir retiré sa veste, coupe son T-Shirt à partir du col.
Les médecins me dirigent vers la porte pour qu'ils puissent faire leur travail sans être dérangés. Je décide d'attendre dehors qu'elle se réveille. J'ai besoin d'elle vivante, je suis certain qu'elle détient des informations capitales.
En attendant de ses nouvelles, je m'assois devant la porte en réfléchissant à la situation. Je me demande par quels moyens les scientifiques vont parvenir à faire marcher à nouveau les paralysés. J'espère au plus profond de moi qu'ils vont y parvenir, Christian et des milliers d'autres soldats pourraient enfin remarcher.
Après ce qui m'a semblé une éternité, la porte de l'infirmerie s'ouvre. Les médecins m'invitent alors à rentrer pour m'informer de la situation.
« - Nous l'avons examinée, elle souffre de plusieurs contusions, de fatigue et de déshydration mais rien de grave en soit. Elle vient de se réveiller, elle sera suffisamment en forme d'ici une vingtaine de minutes pour que vous puissiez l'interroger.
- Nous avons prévenu le laboratoire que vous leur amènerez la fille d'ici quelques heures.
- Merci ! » dis-je soulagé
20 minutes plus tard, je ressors de l'infirmerie avec la fille en direction de la salle d'interrogatoire. Je suis certain qu'elle a plein de chose à me dire.
VOUS LISEZ
How I survived: Partie 1
Genel KurguEn 2020, le peuple français procède à une Révolution qui mène à la destruction et au chaos dans le pays tout entier. Alors que le gouvernement s'est enfui face aux menaces des Rebelles, la France est laissée aux mains de l'armée américaine qui a po...