Le Prince et l'Agneau

Chapitre XXII

Hugo avança sur le parvis de la mairie de Cherbourg en serrant la main d'Aaron dans la sienne. Ils avaient fait exprès d'arriver une fois que tous les invités de son mariage furent entrés à l'intérieur, afin d'éviter une esclandre à l'extérieur. Il se tourna et observa les deux couples ainsi que ses amies derrière eux, prêts à les soutenir coûte que coûte. Quand il leur avait fait part de sa décision, ils avaient tous décidé de les accompagner à la cérémonie afin de les défendre becs et ongles. Jamais il ne pourrait les remercier assez pour leur soutien, pensa-t-il en reportant son attention sur son dominant.

- Prêt, lui demanda ce dernier.
- Plus que prêt, lui répondit le brun en resserant sa prise sur sa main.

Le roux sourit et poussa la porte. La petite troupe entra sans un bruit et avança vers la salle où avait lieu la cérémonie. Devant la porte, ils trouvèrent Louise, qui jouait nerveusement avec son alliance. Quand elle les vit, elle retint difficilement une exclamation de stupeur et se précipita vers son fils. Ce dernier, pas beaucoup plus grand et gros qu'elle, l'accueillit entre ses bras sans lâcher son compagnon.

- Tu vas bien. Tu vas bien.Quand ton père m'a montré ton message j'ai cru qu'il t'avait changé. Oh, mon ange...
- Et toi, maman ? Il ne t'as pas fait de mal, demanda-t-il.
- Non... Mais il était furieux jusqu'à ce que tu lui envoies ce message.
- Tant mieux... Maman, j'aimerais te présenter... Aaron, mon petit-ami, ainsi que Jean, Aiden, Christian et Alexei des amis à nous.
- Enchanté, madame, répondirent-ils tous d'une même voix.
- Moi de même. Merci d'être venu en aide à mon fils. Maintenant, si vous me le permettez, je vais l'amener devant la maire. Cachez-vous et entrez après la mariée. Ce sera le meilleur moment pour agir.
- Très bien, souffla Aaron, ça va aller ?
- Oui. Et si ça se passe mal, je cris.

Il lâcha la main de son avocat, presque à regret, et tendit son bras à sa mère. La femme lui sourit tendrement et saisit son bras. Elle fit signe aux amis de son fils d'aller se cacher et poussa la porte de la salle. Aussitôt, tous les regards convergèrent vers eux. Des murmures indignés s'élvèrent quand les invités découvrirent que le brun était vêtu d'un jean noir et d'un sweat de la même couleur appartenant à Aaron qui était beaucoup trop grand lui mais qui avait l'avantage de porter son odeur. C'était rassurant...
Il ne put retenir un frisson quand il sentit les iris froids de son père peser sur lui. Il eut envie de crier mais il se retint. Il n'était pas là pour fuir. Il était là pour mettre fin à tout ça. Il releva la tête et l'affronta du regard. Il ne devait plus avoir peur, plus jamais. Aaron était là. Ses amis, aussi. Son père ne pouvait rien lui faire. Un cri et il rappliquerait tous, il le savait. Il inspira profondément pour se calmer alors que sa mère embrassait ses joues et allait près de son paternel et sa sœur, le laissant seul devant le bureau et l'adjoint au maire. Moins d'une minute plus tard, la musique de la marche nuptial s'élèva et la porte s'ouvrit sur Axelle. Elle était belle. Il ne pouvait pas le nier. Sa robe blanche et traditionnelle ainsi que ses bras recouvert de dentelle la mettaient en valeur. Mais ce n'était pas assez pour acheter son cœur, malheureusement.
Quand elle arriva devant lui, l'officier civil ouvrit la bouche pour commencer la cérémonie. Ce fut ce moment que le jeune brun choisit pour annoncer de but en blanc :

- Je ne souhaite pas ce mariage. Je ne l'ai jamais souhaité et cet enfant n'est pas de moi.
- P-pardon, manqua de s'étrangler le pauvre homme.
- Désolé de vous mêler à tout ça, chuchota Hugo avant de se tourner vers son père, tu pensais vraiment que tu avais réussi à faire de moi ce que tu voulais ?
- Hugo, qu'est-ce que ça signifie, siffla Patrice entre ses dents.
- Ça signifie que tu ne changeras pas qui je suis. J'aime les femmes, autant que j'aime les hommes. Et pour le moment, je fais ma vie avec un homme exceptionnel.
- Tout aurait été parfait si tu avais enlever le "pour le moment", mon agneau, intervint une voix moqueuse.

Tout le monde se retourna vers l'entrée de la salle où se tenaient Aaron, Christian, Alexei, Jean, Aiden, Charlie, Cléa, Camélia, Florent et Clémence. L'étudiant sourit et embrassa affectueusement sa mère et sa sœur avant de les rejoindre.

- Désolé, mais ma place est près d'Aaron. Et de mes amis. Ce mariage n'aura pas lieu, parce que je n'y ai jamais consenti...
- Hugo Lilas ! Reviens ici immédiatement !
- Désolé, m'sieur. Mais ça deviendra bientôt Hugo Lecaptier, que vous le vouliez ou non. On a pas besoin de votre avis de toute manière.

Hugo rougit violemment alors qu'Aaron passait un bras autour de ses épaules. Les invités échangeaient des murmures indignés mais il n'y prêta pas attention. Il lui avait fait quoi là ? Il n'en revenait pas c'était vraiment... ? Impossible. Il devait rire.

- Si tu sors de cette salle Hugo, tu ne seras plus mon fils !

Le cri de son paternel l'arracha à ses pensées. Il releva la tête vers l'homme et grimaça légèrement avant de lui répondre :

- Je te rassure. Tu n'es plus mon père depuis longtemps. Ceux d'Aaron m'ont mieux traité que tu ne l'as jamais fait. Oh et... J'ai trouvé des supers grands-frères.

Alexei lui sourit doucement, les larmes aux yeux, et l'enlaça. Jamais on ne l'avait appelé grand-frère, avant. Il avait été privé de ce droit. Ça le touchait qu'Hugo le fasse.

- Je pense que tout est dit. On rentre à Paris, annonça Christian.
- Attendez-vous à avoir de la visite dans les prochains jours, ajouta Jean.

Le groupe de jeune gens ignora les cris et les protestations et quitta la salle. Ils retournèrent à la voiture en souriant joyeusement.

- Je savais pas que vous aviez filé votre goût pour les demandes en mariage étranges à Aaron, rigola Aiden alors qu'ils montaient dans le van.
- Ce n'était pas... Enfin... Pas officiellement. Je la ferais mieux que ça et une fois que tout ça sera derrière nous.
- Je pense que c'est une meilleure idée, en effet, répondit Hugo en rougissant.
- C'est notre moment, là, non, demanda Jean en enlaçant son fiancé.
- Si tu veux...
- Votre moment, demanda Alexei en levant un sourcil.
- Aiden et moi allons nous marier en mai.

Hugo ne put que sourire et féliciter ses aînés. Tout allait bien. La vie reprenait son cours et il n'y avait plus que de belles choses devant eux.

HEEEEEEEEYYYYYYYY !!

Bon ce chapitre est pas terrible mais il est quand même marrant...

J'ai mes résultats vendredi. J'ai envie de me rouler en boule dans un coin et disparaître. Je sens venir le redoublement. Je le sens à plein nez !

Bref... J'espère que ça vous a plu !

Bisous !!