12: Erza

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Jeudi 23 novembre (à l'autre bout du globe se passent des choses étranges)

J'avais mal au dos. Je ne sentais plus mon bras. J'ouvris mes yeux et tentai de m'étirer, j'avais effectivement une grosse crampe au bras droit mais, étonnement, malgré cette nuit inconfortable, j'avais presque oublié que je me trouvais dans un arbre. Je peinai à me relever mais, au moins, le point positif de ma nuit était que je ne m'étais pas fait dévorée par je ne sais quoi. Aussi, je ne m'étais rien fracturé en tombant de... 8m? Je regardai en bas. Avec l'obscurité je ne m'étais pas rendu compte de la hauteur de mon perchoir, je me situais à presque 15m de haut ! Enfin, je crois car je n'ai pas vraiment un bon sens des distances.  J'eu donc soudain très peur et j'eu le réflexe de m'agripper aux branches de toute mes forces. Il fallait pourtant que je descende ! J'avais réussi à ne pas tomber en montant , ce serait trop bête de tomber en descendant ! Je me mis donc à descendre, de la même façon que j'étais montée ( voire plus lentement et plus prudemment ), je finis tout de même par prendre de l'assurance et arrivai relativement rapidement en bas. J'étais à vrai dire extrêmement fière de cette nuit en forêt inconnue ( et sans mourir ). Je pourrais m'en vanter en rentrant, un peu romancée, ça me fera une histoire à raconter.
"Si tu rentre un jour, me sussura une voix dans ma tête que je connaissais si bien et que je détestais tant."
La voix repris :
" voyons Erza, pourquoi vouloir me faire taire ? Tu est une fille intelligente, tu le sais, jamais tu ne retournera là-bas, tu est un monstre maintenant ! "
Cette pensée me fit monter une horrible migraine comme à chaque fois que la voix s'exprimait, cette fois, pourtant, c'était pire.
Je tentai de stopper la migraine avant qu'il ne soit trop tard, je devais me concentrer sur autre chose, sur n'importe quoi. Il fallait que mon cœur qui commençait à s'emballer se calme. Je pris de grandes inspirations, longtemps, sans bouger, les yeux fermés. Je réussi à retrouver mon calme chassant mes craintes, les refoulant une fois de plus, les renfermant comme toujours au fin fond de moi même dans un coffre blindé imaginaire. Je réussis finalement à me calmer juste à temps et me rendis alors compte que j'avais soif, très soif même. Et, entendant une rivière non loin, l'appel de l'eau ( cet élément presque aussi fascinant que le feu et si attirant, si beau, ) fut trop tentant. Et puis, de toute façon, c'est toujours comme cela dans les films et les livres, le héros perdu remonte la rivière ( ou la descend ) et fini par retrouver son chemin ou arriver dans une ville. Une rivière mène toujours quelque part et a une direction précise, un but précis. Elle ne tourne pas en rond. Je me dirigeait donc à l'oreille vers le bruit et, après avoir tourné en boucle quatre ou cinq fois, j'atteignis enfin la rivière. Enfin, il s'avèra en fait que le cours d'eau tenait plus du torrent de montagne que de la paisible petite rivière telle que je l'avais imaginée. Ma soif refis   surface, mais, n'osant pas me pencher pour boire de peur de me transformer à nouveau en sirène, je décidai de faire léviter une petite parcelle d'eau pour la faire délicatement atterrir dans ma bouche. Cet exercice était pour moi des plus simples et, j'avais de la chance car l'eau était limpide et semblait assez pure ( dans le pire des cas peut-être aurais-je pu la filtrer, mais n'ayant jamais fait cela c'était tout de même plus simple ainsi.) Vint alors le moment d'établir ma stratégie de survie et ayant déjà assez faim comme cela, ainsi que n'ayant pas pas très confiance en le garçon étrange, et donc n'ayant pas spécialement envie qu'il me retrouve, je pensai alors que trouver une ville ou un village était la meilleure solution. (Quitte à tomber sur des sauvages qui me feraient cuire à la broche, même si j'espèrais évidemment que non.) Ne voulant trop m'éloigner de la rivière car elle représentait un atout précieux, il me fallait maintenant choisir dans quel sens la suivre. Sans vraiment réfléchir mon cerveau me dicta de remonter son cours ( peut être pour éviter de tomber face à des chutes d'eau de 400m de haut qui sait ? ). Je marchais donc depuis déjà ce qui me semblait de nombreuses heures et le soleil commençait à descendre dans le ciel, quand je m'autorisai enfin une courte pause. Je n'avais encore rencontré personne d'autre que d'étranges animaux de toutes sortes comme j'ai je n'en avais vu auparavant et qui en temps normal aurait bien plus attiré mon attention. Je commencais réellement à me sentir très seule ( chose que je déteste ) et à un peu désespérer. Je pris alors l'initiative de commencer à grimper dans un arbre ( et oui encore ! ) afin de prendre de la hauteur pour voire un peu mieux ou je me trouvais exactement. Je fus pourtant stoppée par des cris et je me retournai alors rapidement. Ce que je vis me fis perdre mes moyens et je degringolai (heureusement que je n'étais pas montée très haut ! ), me trouvant alors allongée au sol. De nombreux sentiments se disputaient dans mon cerveau et je n'eu pas la force de me lever lorsqu'il apparus devant mes yeux. Le fameux garçon ( qui me rappella que son nom était Karl), se trouvait en face de moi, me tendant une main pour m'aider à me relever. Contrairement à ce que j'aurais pu croire, l'émotion qui sortie gagnante lorsque j'attrapai sa main fut le soûlagement et j'étais en réalité plutôt heureuse de le retrouver. ( à croire que ses yeux gris poignants m'avaient manqués.) Je me relevai sans peine mais, une fois debout, Karl ne lâcha pas ma main. Au contraire, il la saisie entre les deux siennes avant de plonger son regard dans le mien. Je ne pus m'enpêcher de détourner légèrement les yeux et dû me concentrer sur l'eau de la rivière à côté pour éviter de rougir. Il était si près de moi. J'attendais quelques instants avant de soutenir son regard. Il me souriait gentiment, il prit la parole :
" Je te dois des excuses "
Il marqua une pause attendant sûrement une réponse, mais voyant que je n'étais pas décidée à parler (chose très rare chez moi !), il reprit :
" je m'excuse, je t'ai lâché la main durant le passage, et je n'arrive pas encore à me concentrer parfaitement.
J'ai eu du peur de te perdre ! Je te cherche depuis hier soir ! Il avait effectivement l'air très fatigué. Cette fois, je ne pu me retenir de poser la question qui murrisait dans mon esprit :
- qu'entend tu par passage ? Je me souvenais simplement d'une sorte de trou noir lumineux ( oui je sais c'est paradoxal mais vous ne pouvez pas réellement comprendre ).
- Je t'expliquerais tout cela plus tard, ne t'inquiète pas, en attendant, suis moi !"
Il m'entraîna par la main et je n'eu même pas le temps de riposter que nous courrions dans la forêt. Cela à nouveau fit ressortir de la colère chez moi car il me refusait tout réponse et je me sentais complètement perdue. Nous courrumes assez longtemps et le soleil declina lentement. Il m'entraîna alors jusqu'à une cabane dans un arbre qu'il m'expliqua comme étant son repère. À vrai dire, je commencais à en avoir un peu marre des arbres et de la hauteur, mais malgré cela, j'étais heureuse de pouvoir m'allonger sur le sol de la cabane. Karl me tendit une couverture et je m'empressais de me blottir dedans, me roulant en boule dans un coin de la cabane. Sur le sol se trouvaient des sortes de petits tapis de sols très fins mais je fus très étonnée de leur confort qui était finalement très bon. Alors que j'étais déjà presque endormie, Karl qui s'était installé non loin de moi me chuchota d'une voix douce :
" Dors, demain t'attend une longue journée, je t'emmène  découvrir ce nouveau monde. "
Finalement, je ne fermai pas l'œil de la nuit.

Terre d'Alkazan Où les histoires vivent. Découvrez maintenant