EDELWEISS : Une ascension pour la protéger (Tome 1 )

Chapitre 4 : acide et réveillon

Le 24 décembre :

Ce soir c'est la veillé de Noël. Le village d'Arrangue s'est vu envahir par les touristes qui viennent passer les fêtes en montagne. Cela est bénéfique pour la station. En effet, voilà trois ans que Marie a racheté la station d'Arrangue. Celle-ci était au bord de la faillite. Grâce à son école de commerce et à la bonne volonté de son équipe, elle a su remettre l'entreprise à flot.

Ce soir, les quatre-vingts moniteurs de skis de la station offrent une descente aux flambeaux en partant du mur de la piste rouge de Violette avant de poursuivre sur la piste bleue de l'Husky, passant ainsi devant la foule de touristes, amassés à proximité du QG de secours, sur l'esplanade de l'école.

La nuit est presque totale. Seul un lampadaire public en contrebas éclaire l'obscurité. Des feux dans des tonneaux métalliques  sont installés pour réchauffer les gens, par un froid somme toute relatif, 2°.

Alex est assis contre la fenêtre du bureau de Marie, les bras croisés. Depuis la terrasse en bois de son bureau, on peut voir l'ensemble du secteur de Gauros et être ainsi aux premières loges du spectacle.

La plupart des pisteurs ont fini leurs services. Seuls Thomas, Ludovic et Alex sont présents pour assurer la sécurité avec le perchman du téléski de  l'Alouette et  celui de la télécabine.

La radio d'Alex grésille. L'ensemble des moniteurs est sur le point d'arriver en haut  de la piste. Cette dernière n'est pas damnée. Même si ça ne pose aucun problème aux moniteurs de la descendre, Alex est tenu de rester juste au cas où un incident se produise.

Marie rejoint Alex sur la terrasse. Il lui sourit. Elle rentre son portable dans sa veste de combinaison.

— Je les ai eu, j'ai dis qu'on y serait pour 21h00.

Ce soir Marie et Alex passent Noël en famille. Les parents d'Alex ont invités ceux de Marie ainsi que la tante et l'oncle d'Alex, et le frère d'Alex. Au total ils seront une douzaine autour de la table.

Ils habitent un peu plus bas dans la plaine.

Il sourit et lui tend la main. Elle lit ses doigts aux siens, avant qu'il ne la tire doucement, de sorte qu'elle se trouve contre lui, entre ses jambes, son dos contre son torse. Elle en rigole. Il lui tend sa radio.

—Tout le monde est en place, ils attendent que ton signal.

— Vas-y.

Alex sourit avant de décrocher la radio. Il appuie sur un bouton et parle.

— Alex a tous, Marie a donné son accord, on a le top.

— Reçu.

Elle lui adresse un baiser. Il lui rend, avant de refermer ses bras sur elle, pour la protéger du froid. Il pose sa tête sur son épaule droite. Ils regardent ensemble vers le spot.

Une, puis deux, puis trois puis des dizaines de lampes illuminent la pente enneigée. Chacune se place avant de descendre la pente. De longs virages parfaitement exécutés, emmené par Jean-Pierre, le plus ancien et directeur de l'école de ski. Ils serpentent telle des lucioles.

Alex et Marie n'en perdent pas une miette. Quelques feux d'artifices sont tirés au passage des moniteurs sur la piste bleu, suscitant ainsi les éclats de joies dans la foule. Même s'il y a peu de chance pour qu'il se passe quelque chose, Alex observe chaque coin de la descente, à l'avant au milieu et à l'arrière du cortège. Après dix minutes de descente, tout est terminé.

La plupart des gens se déplacent instinctivement et dans le calme vers la télécabine.

— On y va ? demande Alex.