Chapitre 5 - Emmenée dans l'au-delà

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Prise de panique, je n'avais aucune issue pour me sortir de cette situation. Entre réfléchir sur comment me sortir de là et au mot de passe qui déverrouille la porte, je ne sais quoi penser sur le moment. Après réflexion, je fouille au fin fond de mes pensées pour essayer de trouver ce mot de passe. Quatre lettres... une vie meilleure... un mot de quatre lettres qui rend la vie meilleure... est-ce en rapport avec ce que nous subissons depuis quelques années ? Y a-t-il un lien avec Pennytown ? Subir, vie meilleure, mot à quatre lettres, vie, Pennytown... HUSH ! Le projet que cette dame anonyme a mise en place ! J'entre le code et la porte s'ouvre. Une fois de l'autre côté, je referme la porte aussi vite que je peux, sans faire de bruits. Devant moi se dressent des agents de Pacenum, muni de menottes à leurs mains ; des victimes rampant à quatre pattes où ils sont équipés de colliers pour chien, se baladant aux côtés de chaque Pacenum qui les traînent à l'aide d'une laisse. Je me situe à dix mètres de ce que j'ai pu apercevoir mais ces agents sont bien trop occupés pour remarquer ma présence. La question que je me pose est de savoir pourquoi l'endroit secret où les Pacenum emmènent leurs victimes se retrouvent sous terre ? Et pourquoi chez moi ?

Mon cœur s'arrête, mes jambes tremblent, tout mon corps tremble, je bégaie, je transpire de plus en plus en voyant cette personne, je ne peux faire un pas de plus et je reste immobile. Harley Montgomery, ici, dans cette caverne pour victimes... Il est muni d'un collier pour chiens, comme celui que j'ai pu apercevoir d'en haut, il se tient à quatre pattes, rampant à côté d'un agent. Je ne peux lui venir en aide mais j'ai la capacité d'attirer l'attention des autres : je pousse un très grand cri et les agents se retournent tous vers moi. Ils lâchent leurs victimes et me poursuivent, je pense que je n'ai jamais autant couru depuis que le sport a cessé d'exister dans notre ville. Je remonte les escaliers qui mènent vers la cabane et je referme aussitôt la porte en la claquant suffisamment fort pour la verrouiller. Une fois arrivée à la cabane, je referme vite la trappe et je sors de la cabane toute essoufflée, les jambes qui gigotent ; j'arrive à peine à me tenir droite. En sortant de la cabane, la nuit tombe et je rejoins Amanda à la maison. Elle s'est endormie devant son livre et, même si elle peut paraître égoïste et désagréable, je l'enveloppe avec un drap et je m'en vais dans ma chambre.

Toutes les pièces sont éteintes, j'éclaire ma chambre et je note absolument tout ce que j'ai vu cette soirée-là : les Pacenum, les victimes, le passage secret, le mot de passe, le fait que j'ai vu Harley... j'aurais pu aller le secourir mais j'ai eu trop peur. Si je retourne là-bas, j'espère revoir Harley et le libérer, au moins alerter la population de ce que font vraiment les Pacenum. Mais pour l'instant je dois attendre le bon moment avant de tout dévoiler ; Amanda ne doit pas savoir pour la cabane, et j'espère vraiment qu'elle n'est pas au courant. Tout d'un coup, ma fenêtre fait un bruit, comme si quelqu'un jette un caillou. Je me dirige vers celle-ci et un deuxième caillou a été lancé, j'ouvre la fenêtre et je vois Taylor au pied de la maison :

 « Séréna ! J'ai besoin de toi de toute urgence ! me fit-il signe.

- Taylor, je ne peux pas venir te voir, j'allais dormir...

- Mais c'est urgent ! Ils ont retrouvé le corps de Harley à une centaine de mètres de ta rue, les Pacenum vont arriver d'une minute à l'autre pour réveiller tout le quartier et ils vont tous nous interroger.

- Mais comment es-tu au courant de tout ça ? me demandais-je.

- Trop longue histoire. Descends maintenant, on doit partir d'ici ! »

Alors je suis descendue le plus rapidement possible, sans qu'Amanda ne s'en aperçoive, et j'ai rejoint Taylor. Je lui ai demandé ce qu'il s'est passé pour qu'il y ait tout ce boucan mais il a ignoré ma question en me disant « On doit s'enfuir, un point c'est tout » d'un air inquiet mais fâché en même temps.

Silence de mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant