Chapitre 9 - Adieu la vie, adieu l'amour

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La fumée se dégage de plus en plus, et je vois les étoiles apparaître là-haut dans le ciel. Les cris de peur étaient toujours là, mais j'étais là, assise par terre, à les observer depuis cette ville. En les regardant, je m'aperçois que les hypocrites rodant à Pennytown ne valent pas mieux que la valeur de ces étoiles. Puis je réfléchis, je me remets en question et je repense à ce que Harley m'a demandé : « Tu ne dois pas te sentir héroïque et te dire que tu pourras régler ce problème toute seule », au moment où il me l'avait dit, ses mots ne me sont pas parvenus directement à la tête, puis je réalise que Harley est un peu la boussole qui m'est destinée. Je me relève et j'accepte de voir la réalité en face. Je me situe devant la boulangerie où j'achète mon pain au chocolat tous les jours avec les points que la société nous fournis. Malheureusement, à cause de l'incident, les appareils qui géraient nos comptes ont explosé, ce qui fait que tous les habitants ayant eu des points, les ont perdus.

Devant moi se trouvent des arbres alignés le long de la route de notre quartier, des arbres en feu ; je trouve ça plutôt artistique comme vue. Je me dirige vers la maison d'Amanda quand soudain, l'oncle de Harley m'interpelle, et cette fois, avec sa voix.

« Jeune fille ! Tu ne serais pas la copine de Harley ? me demanda l'oncle.

- Vous ne me reconnaissez vraiment pas ? Je suis Séréna, la fille avec qui vous avez discuté quand votre neveu s'est fait enlever par les Pacenum, et votre voisine aussi.

- Oh oui, tu es la gamine qui traîne avec l'autre garçon, mais alors qui se balade avec ce Harley la nuit si ce n'est pas toi ?

- Je vous demande pardon ?

- Oui, il y a bien une autre fille qui reste proche de Harley et qui l'interpelle chaque nuit pour je ne sais quelle raison. J'aurai juré que c'était toi, elle a ton âge.

- Mon âge ? A quoi ressemble-t-elle ?

- D'après ce que j'en observe, elle connaît bien la ville, c'est que cette gamine doit être une revenante.

- Une revenante ? Elle a déjà habité ici ?

- Elle s'appelle Lénora si tu veux le savoir. »

De mon point de vue, je ne connais aucune Lénora qui a habité ici, et encore moins proche de quelqu'un qui vient de débarqué dans notre lycée il y a quelques mois. Elle doit sûrement être une connaissance de Harley, mais j'ai beau chercher, je sais qu'aucune Lénora a vécu ici depuis que je suis née.

« Salut Séréna, ça fait un bail qu'on ne s'est plus vue toutes les deux, me dit une voix familière, tu me reconnais plus ?

Quand soudain, je me retourne et j'ai beau me frotter les yeux, ils voyaient très bien : Orlane Sparkle était de retour à Pennytown. Mais quelle est la raison de son retour ici ?

- Je vois que je suis bien accueillie ici, allô Séréna, ici Orlane, ta copine d'enfance ! T'es pas contente de me voir ?

- C'est plutôt à moi de te poser cette question ! Tu as quitté la ville à cause d'un garçon qui n'en valait pas la peine !

- Je vois que ta mémoire te joue des tours : ce garçon en vaut actuellement la peine pour toi.

- Comment ça ? Tu parles de Taylor ? Lui ? Ce n'est qu'un bon à rien qui a trahi ma conf-

- Miss Loud, on se calme, je parle du petit Montgomery.

- Harley ? Ce n'est quand même pas lui ?

- T'as vu ? Il a beaucoup changé grâce à la puberté ! Et qui dit puberté dit passage aux toilettes. Il y en a dans le coin ? Cette ville a peu changé, je sais mais je ne peux plus aller dans les buissons.

- Viens chez moi je t'invite, et tu auras l'immense joie de rencontrer ma tante, si elle est là. »

Nous sommes entrées dans la maison, et Orlane a commencé à toucher à tout, à observer les environs, puis elle est directement montée à l'étage pour voir comment est ma chambre.

« Le gros bordel qu'il y a dans ta chambre ! Tu as gardé les vieux pompons du collège ?

- Pourquoi je m'en serais débarrassée ?

- T'as pas du tout changé ma vieille !

- Et toi donc Orlane. Mais dis-moi, pourquoi t'es revenue ?

- C'est seulement maintenant que tu me poses la question ? Bien, je dirai que je dois des excuses à une de mes plus chères amies, toi. Je m'excuse d'avoir rendu ta vie de collégienne très agitée, d'avoir piqué une crise de jalousie à cause de Harley, et je m'excuse d'être partie de Pennytown sans t'avoir prévenue.

- Orlane... pourquoi maintenant ?

- J'avais des projets à faire avant de revenir ici ; c'est devenu une base militaire la ville ?

- T'es marrante, mais une inconnue a changé la ville, et maintenant c'est un peu la Troisième guerre mondiale.

- T'exagères, certains, d'après ce que j'ai pu voir, vivent leur vie comme d'habitude.

- Ce n'est peut-être qu'une image qu'ils veulent faire voir à tout le monde pour leur montrer que chez eux, tout va bien.

- T'es devenue intelligente dis donc, j'ai raté quoi encore ? Ah oui, qui est ce fameux Taylor ?

- Je ne veux pas en parler...

- Aller, au moins à ta bonne vieille copine non ?

- Pour résumer, je suis tombée amoureuse d'un manipulateur.

- Pourquoi ? Il t'a fait quoi celui-là ?

- Il y a eu la cafétéria, ensuite la bibliothèque, puis le kiosque, la cabane dans les bois... j'ai passé mon temps dans ces lieux avec lui, à vouloir me rapprocher de lui de plus en plus, pour qu'au final, il me laisse tomber afin que les Pacenum viennent m'enlever et m'emme-

- Je t'arrête, c'est quoi des Pacenum ?

- Ce sont des agents qui enlèvent les personnes faisant du bruit en ville.

- Mais là maintenant, il y a beaucoup de bruits, pourquoi je n'en ai pas vu un ?

- C'est la pagaille alors ils ont sûrement mieux à faire de que les torturer encore plus.

- Non mais t'as vraiment changé, je retire ce que j'ai dit tout à l'heure !

- Dis, t'aurais pas croisé une autre fille dans les parages ? Une certaine Lénora.

- Non, la seule que j'ai vu, et la plus belle, c'est toi ma vieille.

- Oh Orlane... tu m'as vraiment manqué depuis tout ce temps. »

Nous avons passé notre soirée à parler de tout et de rien, comme au bon vieux temps. Pendant qu'elle se change, je descends à la cuisine pour nous préparer nos cookies préférés. C'est vrai qu'il y a quand même beaucoup de bruits ici. Je remonte mais je ne vois Orlane nulle part. Elle a laissé un mot sur le pyjama que je lui ai laissé : « On se revoit à ta tombe, pétasse. Signé : Lénora, alias Orlane »

Silence de mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant