Avec Taylor, nous nous sommes enfuis du quartier pour éviter que les Pacenum nous repèrent et nous interrogent sur le cadavre de Harley. Je ne pouvais que repenser à la dernière fois que je l'ai vu, dans cette sorte de caverne qui contient toutes les victimes de la ville. Nous nous sommes arrêtés devant un kiosque, la pluie est arrivée et nous nous sommes abrités. Taylor est trempé et il décide donc de retirer sa chemise. Il l'essore pendant qu'il est torse nu, alors je cache mon regard qui m'attire vers ses abdominaux. Je dois résister à son charme, mais je ne peux m'empêcher de le regarder : il est si beau avec ses cheveux mouillés, il en devient brun à cause de sa couleur de cheveux naturelle.Après quelques minutes, la pluie s'est calmée mais au moment de repartir, Taylor m'attrape le bras, me rapproche de lui et m'enfile sa chemise sèche, pour que je n'attrape pas froid. Qu'est-ce qu'il est attentionné ! Je vais fondre de plus en plus d'amour pour lui... mais revenons-en à nos moutons. Je lui fais signe de remerciement et il me sourit très gaiement. Ce kiosque était pourtant un bon endroit, personne n'est venu ici depuis des années et cela me rappelle quand ma mère m'emmenait ici pour voir les cygnes sur le fleuve. Elle m'emmenait souvent dans ce kiosque quand le temps était ensoleillé, j'avais ma petite bouteille de bulle et je soufflais très fort pour que celles-ci atteignent les cygnes qui nageaient, en pensant que quelque chose de magique allait se produire comme dans les dessins animés.
J'attrape le poignet de Taylor alors qu'on est qu'à quelques mètres du kiosque et lui fait signe :
« Ce kiosque me paraît plutôt bien comme endroit pour se réfugier, tu ne penses pas ?
- N'exagère pas Séréna, soupire Taylor, il y a sûrement d'autres endroits pour nous réfugier en étant à l'abri du regard des autres, pas vrai ?
- Tu n'as pas tort, mais nous sommes bien ici non ? Le reflet de la Lune sur le fleuve, l'air frais de la nuit, ce silence qui nous end-
- Bon Séréna tu restes ici toute seule à réciter le plus grand des poèmes ou tu me suis ? s'énerve-t-il de peu en changeant de visage
- Je te suis... »
Nous nous dirigeons vers un bois, où la lumière de la Lune disparaît de plus en plus, Taylor a pris son téléphone et a activé le flash pour ne pas se perdre dans le noir. J'ai froid, même avec sa chemise, je n'ai jamais fugué auparavant et j'aurais dû mieux me préparer. Je ne veux pas le dire mais ma maison me manque. Taylor doit s'y connaître pour ne pas se perdre, je ne vois pas de carte, c'est qu'il doit bien être informé ou qu'il est déjà venu ici.
Au loin, je vois une cabane abandonnée qui fait froid dans le dos, on aurait dit que la pelouse n'a pas été tondue depuis des dizaines d'années. On entre à l'intérieur, l'interrupteur est encore introuvable et il fait de plus en plus froid. Je tremble exactement comme au moment où j'ai vu Harley dans la caverne. La chair de poule sur mes bras, le cœur qui bat à cent à l'heure, mon regard qui se dirige partout dans la cabane. Taylor a enfin pu trouver l'interrupteur et on peut voir un canapé tout déchiré, une machine à laver usée, du linge sale qui ne sent vraiment pas bon, des fenêtres cassées, une télévision en panne depuis plusieurs années, une antenne parabolique qui traîne devant l'entrée. D'après Taylor nous allons dormir ici pour cette nuit et revenir à Pennytown à la première heure, mais dormir ici c'est la dernière chose que je voudrais ! Mais j'accepte seulement parce que je lui accorde ma confiance.
Des bruits de pas marchant dans des feuilles mortes que j'entends au loin, ils doivent être plus de dix à courir vers moi... je me réveille soudainement et je vois une lumière au loin qui se dirige vers la cabane. Taylor n'est plus ici ! Que lui est-il arrivé ? Je n'ai plus mon téléphone, sa chemise n'est plus sur moi ; serait-il possible qu'il m'ait laissé seule car il avait entendu des pas ? Il m'aurait réveillé. Ces personnes se rapprochent de la cabane et en voyant de plus près je m'aperçois que ce sont les Pacenum qui viennent ! Il n'y a pas de sortie de secours dans une cabane et je n'ai nulle part où m'enfuir ! Ils ont enfoncé la porte de la cabane et m'ont attrapé par les jambes et les bras ; maintenant je suis l'une des victimes. Ils m'ont fait avalée beaucoup de comprimés de somnifère et je m'endors, de plus en plus, jusqu'à ce que je ne puisse plus garder les yeux ouverts.
J'entends des cris, des cris de peur, de colère, je sens que je suis allongée par terre, sur un sol très dur, j'ouvre peu à peu mes yeux et cet endroit m'est familier : des cris, le sol très dur, quelque chose à mon cou, j'entends une chaîne près de moi, je la vois et je me réveille. Un Pacenum se tient accroupi devant moi et voit que je suis éveillée, alors il tire sur la chaîne, ce qui m'étrangle, et me montre que je dois me comporter comme les autres : être à quatre pattes et traîner par terre comme un pauvre chien abandonné. Je ne pourrai pas m'échapper dans ces conditions, la sortie de secours est beaucoup trop loin pour moi et impossible de détourner le regard de ce Pacenum qui me fixe sans arrêt avec son masque. Que vais-je faire à partir de maintenant ? Est-ce qu'au moins Amanda est au courant ? Que va-telle en penser ? Tout à coup, le Pacenum se mit à enlever son masque et je n'aurai jamais pu deviner qui j'étais en train de voir en ce moment.
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Silence de mort
Mystery / ThrillerSéréna Loud, âgée de 17 ans, vit à Pennytown où le bruit est interdit. Un seul bruit et les Pacenum interviennent chez les personnes. Qui sont les Pacenum ? Ce sont des agents en charge d'exécuter quiconque aurait fait le moindre bruit. Nous sommes...