Chapitre 5 - Jeu dangereux

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PDV Lucy

Pour l'occasion, je venais de me revêtir d'une longue robe rouge fendue au niveau de la cuisse droite avec une paire de talons noirs simples. Les cheveux relevés en un chignon distingué, j'attendais depuis maintenant quelques minutes sur le trottoir de devant chez moi. Les gouttes tombèrent une à une sur le haut de mon crane pour glisser le long de mes mèches. Quelques passants me sifflent, mais je n'y prête pas attention, je reste consciente mais absente, perdue dans le vague.
Une voiture noire éclaire ma silhouette, j'ai l'impression que ses phares sont tellement puissants qu'ils pourraient me brûler.
Le voilà.
Je ne relève même pas la tête, je sais que c'est lui. Avec le temps, j'avais même réussi à reconnaître le bruit de son moteur entre 1000.
La porte s'ouvre sur un intérieur en cuir beige dans lequel je prends place en m'attachant rapidement.

Jude : Bonsoir ma chérie –sa voix est rauque, lente, et assurée

Ce soir, je n'ai pas envie de me forcer à « paraitre ». Je n'ai envie de rien, donc je ferais le strict minimum. Pour toute réponse, je m'enfonce davantage dans le cuir du fauteuil et tourne mon visage vers le paysage immobile et brumeux.

Jude : Bonjour ma ch- répéta-t-il sur le même ton

Lucy : J'ai entendu– le coupais-je

Il reste quelques secondes à me considérer, puis démarra la voiture calmement pour s'engager vers la route principale.
Je voyais les maisons défilées devant mon regard enfantin, la nuit brumeuse rendait les foyers encore plus chaleureux que d'habitude. Grâce à l'obscurité, je pouvais entrevoir la petite vie qui se tramait à l'intérieur, et je m'amusais à m'imaginer les liens qui unissaient les individus que je voyais.
Je repris mes esprits lorsque la voiture s'arrêta dans un petit parking collé à un immense manoir aux pierres brunes. A l'intérieur, les lumières étaient tamisées et l'on pouvait y voir une dizaine d'hommes échanger autour de sakés.

Jude : On fait comme d'habitude, d'accord ?– sa question sonnait plus comme un ordre

« D'habitude » cela signifiait que je ne devais pas parler, juste respirer. Je me devais de sourire, mais jamais de rire. Le plus dur dans tout cela, c'est que la principale règle de ces petites virées nocturnes était que jamais, au grand jamais, je ne devais repousser un de ses associés. Ils avaient tous plus ou moins 30 ans de plus que moi, et tous me considéraient comme la personnification même de la fortune Heartfilia, aussi alléchante et inatteignable qu'elle, à tel point que je devais les faire espérer sans jamais les freiner afin qu'ils restent fidèles à l'entreprise familiale.

Mon père me tint la porte d'entrée, et me voilà engouffrée dans un espace saturé par la fumée de cigares, où des lanternes rouges avaient été suspendues de part et d'autre de la pièce. Les hommes coupèrent leurs discussions pour nous considérer quelques instants, et surtout me détailler de haut en bas.

Jude : Messieurs, je vous prie, commandez ce que vous voulez à mes frais– dit-il en sortant son chéquier

Pour toute réponse, les hommes tapèrent du poing sur la table en saluant la sympathie de mon patriarche.
Eh bien, la soirée promettait d'être longue.


Pendant ce temps chez Natsu
PDV Natsu

Natsu : Elle est encore plus belle que la présentatrice météo, Wendy !

J'étais allongé sur le petit lit de ma sœur, une main sous la tête pendant qu'elle était assise par terre, adossée contre le mur. Elle prit un air effaré.

Wendy : Plus belle que madame soleil ?!dit-elle en défigurant son visage

Je ris un peu face à sa grimace

Grâce à toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant