Chapitre 27 : Dernier Adieu

10 0 0
                                    

Je me réveillais après une nuit terrible. Je n'avais cessé de sursauter. De cauchemarder. Je revoyais cette scène en boucle : Lathalion m'appelait à l'aide. Mais je n'arrivais pas. Je le voyais sans être là. L'homme en noir le distrayait. Puis il tombait. Il pleurer. Sa voix s'éteignait...tout comme sa vie... Et moi, j'assistais impuissante à tout ça.

Je me levais... fatigué et triste...sans vraiment réaliser ce qui m'attendait. Je m'habillais comme la traditions elfique le voulait d'une longue robe verte émeraude avec une ceinture dorée. Je m'accrochais une cape vert sapin au liseré d'or avant de jeter un coup d'œil dans le miroir en agrafant le blason des Fogspire : un oiseau volant avec une rose dans son bec...Symbole de la liberté, de la vie... Mon père arriva accompagné de ma mère.

- Tu es magnifique dit il. Puis il me tendit sa main. Je l'attrapais et la serrais fort. Je ne voulais plus la lâcher. Comme si à elle toute seule, elle pouvait m'aider à affronter ce qui m'attendais.

- Courage ma grande me souffla maman. Elle m'étreignit très fort. Nous serons toujours là pour toi ajouta elle avec un sourire triste aux lèvres. Nous entrâmes tous les trois dans le Luminateur puis Papa annonça notre destination : Bois des Errants dit il. Les cristaux se mirent à briller puis quelques secondes plus tard nous étions sous l'arche qui arborait l'inscription suivante : "Ceux qui errent ne sont pas perdus".

Contrairement à ce que j'avais imaginé, il n'y avait que très peu de monde. Les parents de Lathalion était pourtant important...mais bon de toute façon il n'avait jamais aimé ce fils....surement qu'il méritait que de simple et rapide funérailles pour eux. Sa mère arborait toujours cette expression de dédain...seul son père paraissait triste. Peut-être avait il une once d'humanité ? Enfin, c'était quand il était vivant qu'il aurait...

Soudain le père de Lathalion vint vers nous. Pour la première fois, il salua respectueusement mes parents qui lui présentèrent leurs condoléances mais à ma grande surprise il reprit :

- Je pense que c'est surtout à moi de m'excuser alors je suis désolé Ambre. Je suis désolé car si nous l'avions retenu...si nous l'avions aimé, il serait toujours vivant peut-être. Tu as toujours était là pour lui alors même s'il est surement trop tard, je te remercie de l'avoir tant aidé et supporté...et je sais que tu ne nous pardonneras surement jamais de l'avoir abandonnée ! Et que tu es surement celle qui est la plus meurtrie par son décès parce que tu le connaissais mieux que quiconque alors je te propose de faire un discours en son honneur.

J'étais partagé entre la colère et la tristesse. Pourquoi avait-il fallut qu'il meurt pour que son père le reconnaisse ? Je regardais mes parents.

- Que dois-je faire ?

- Suit ton cœur....

- Mais comment pourrais-je être à la hauteur ? Prononcer un discours digne de ce qu'il était...

- Fais toi confiance...c'est la plus belle récompense que tu puisses lui donner...un dernier discours.

- D'accord !

Je m'avançais donc en tremblant. Je fermai les yeux et commençai :

Tout d'abord je voudrais tous vous remercier d'être venu, pour rendre un dernier hommage à Lathalion...C'est un grand honneur pour moi de pouvoir faire ce discours d'adieu...

Lathalion, mon ami

Tu pars trop tôt,trop vite en laissant un immense vide, une infini tristesse derrière toi..C'est injuste...Tu avais encore des siècles d'existence devant toi. Un brillant avenir t'attendait. Je te croyais immortel. Mais c'était pas vrai. Je n'ai même pas pu te dire adieu. Un jour, j'ai juste su que tu étais parti vers un autre monde...Je suis restée impuissante car nul ne peut lutter contre la mort. La tristesse, les regrets, les remords se sont installés...J'ai eu envie maintes fois de te rejoindre mais qu'aurais tu dis ?

Toi qui savait rester optimiste, tu avais beau être impulsif, tu n'étais pas méchant au fond. Ton rire suffisait à me redonner l'espoir. Qui me le rendra maintenant que tu n'es plus là ?

Tu t'es toujours battu pour tes principes, pour tes valeurs ... sous la tempête, contre une armée enragée même tu n'aurais pas abandonné. Les moqueries, le déshonneur..tu t'en foutais ! Tu étais robuste, fier et juste mais sensible. Tout ce que tu voulais, c'est un appui quelqu'un à aimer, quelqu'un qui t'aimait... et je suis même pas sur que tu aies pu connaitre ce bonheur ! J'aurais voulu te l'apporter...

Je t'avais prmois que plus rien ne nous séparerait mais la mort est arrivé, elle a tout ravagé sur son chemin...notre amitié s'est peut-être envolé avec toi...Enfin, je ne sais pas. Ce que je sais c'est que j'aurais voulu pouvoir profiter d'encore quelques jours, quelques heures, quelques minutes au moins en ta présence. Cela me fait réaliser l'importance de chaque moment passé avec ceux qu'on aime. J'aurais voulu le savoir plus tôt ...

Le monde sans toi ne sera plus le même et il faudra surement plusieurs années pour que j'accepte de ne plus te voir ... Ton sourire, les petits mots que tu savais placer pour me réconforter, ta présence..tout cela me manquera affreusement....Et même si beaucoup d'elfes ne le savent pas, les Cités Perdues ont aujourd'hui perdus un être irremplaçable. Tu étais pour moi le frère que je n'ai jamais eu, tu étais pour eux un être plein de bonté et de joie qui aurait pu les sauver

Sache que chacun de nos souvenirs resteront gravé pour l'éternité dans mon cœur. Rien de tout ça ne s'effacera. Je ne t'oublierai jamais. Je me battrai pour toi. j'honorerai ta mémoire. Je t'en fais le serment.

Je t'aimerais toujours.Repose en paix Lathalion.

Des Applaudissement se firent entendre tandis que des murmures se propageait à travers le petit groupe de personne venu à l'enterrement de mon ami. Peut-être mon discours avait il paru bête ? Surement était il nul ? Soudain un inconnu pris la parole et s'exclama :

- Tu prétends que cet enfant aurait pu nous sauver..mais de quoi ?

C'est à ce moment que le père de Lathalion prit la parole :

- Merci Ambre pour ce ce merveilleux discours...je ne pense pas que ce soit l'endroit et le moment pour débattre des travers de notre société, car c'est bien de ça qu'il s'agit..n'est ce pas ? me demanda t'il en plantant ses yeux d'un bleu perçant dans les miens.

J'hochais la tête. Il me tendit une graine et une pelle argentée. C'est l'heure me dis-je. Tu dois l'accepter Ambre. Tu ne peux plus fuir. Tu dois affronter la réalité. Il est parti et ne reviendra jamais. Je pris la graine et la pelle. Avançais quelques mètres et commençai à creuser puis je posais délicatement la graine que je recouvrai d'un peu de terre. Puis le père s'approcha. Il se tourna vers sa femme. Je ne mis pas longtemps à comprendre. La mort de son fils ne l'avait en rien changé. Elle refusait de se mêler au "bas peuple". Son père sorti une petite fiole scintillante. Il en versa le contenu à l'endroit ou étais enterré la graine de Lathalion. Puis brisa délicatement la fiole en petits fragments semblables à des constellation qui se déposèrent lentement sur la terre.

Une minuscule pousse émergea. Des feuilles vertes apparurent progressivement. L'arbuste de loin semblait banale, simple mais lorsqu'on s'approchait, on distinguait différentes nuances de vert sur les feuilles dont l'extrémité était rouge. Que cela signifiait il ? D'autant plus que personne ne semblait l'avoir remarqué. Ni son père. Ni les quelques inconnues qui s'approchait de l'arbre. "Adieu" murmurais-je.

La souvenir oublié ou la cabaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant