Chapitre 5 : Une nuit mouvementée

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Hernesse eût si peur qu'il tomba à la renverse. Son regard ne put quitter le cadavre. Celui-ci le paralysais, et le terrifiais au plus haut point. Il était caché derrière le buisson, couché sur le sol et avait lui aussi une cavité au niveau du cœur. Hernesse resta là, un moment, pétrifié, ne pouvant bouger ces mains qui restait collé à la terre froide et humide. Il n'a jamais été aussi peu rassuré de sa vie. Il a déjà entrepris beaucoup de voyages, dont certains étaient des enquêtes impliquant des meurtres. Il s'était déjà retrouvé dans des situations toute aussi dangereuses qui engageaient sa propre vie. Il n'a jamais failli et était toujours très confiant dans la réussite de ces explorations. Pourtant, devant cette scène qui pourrait lui paraître classique, la peur et le stresse ne cessait de monter. Il se sentait observer par quelque chose pouvant lui sauter dessus à tout moment.

- Pourquoi suis-je autant apeuré ? Pensa-t-il. Il faut à tout prix que je bouge.

Il réussit enfin à se lever et prit une direction quelconque pour s'éloigner le plus vite possible de cette vision d'horreur, la tête baissée, refusant de regarder l'horizon de la vaste forêt. Il alla si vite qu'il percuta quelqu'un. Il fit quelques pas en arrière tout en se frottant le nez et quand il leva la tête, il vit Hervey.

- Attention, capitaine, déclara-t-il. Vous m'avez fait peur.

- Qu'est-ce que tu fais ici tout seul ? On a déjà suffisamment de problèmes. Il y a un autre mort. L'assassin nous surveille en ce moment.

- Ah, vous avez vu le cadavre ? J'allais justement vous le dire. J'ai entendu des bruits étranges dans la forêt donc je suis allé voir en essayant de rester discret mais malheureusement, je suis arrivé trop tard.

- Tu n'aurais pas dû t'aventurer tout seul. Retournons de suite au camp ! Ordonna Hernesse.

Le soleil commença à se coucher et sa lueur laissa place à l'obscurité intense de la nuit. Les deux individus commencèrent de moins en moins à se repérer et marchèrent donc plus doucement. Hernesse, bien qu'Hervey se tienne à ses côtés, ne se sentit pas plus rassuré, sachant aussi que la nuit est un élément important pour un assassin. Pendant qu'ils retournèrent vers leur base, un autre bruit de buisson se fit entendre. Hernesse demanda alors à Hervey de s'arrêter et tous deux se mirent en garde. Plus loin, caché dans les ténèbres, une silhouette humaine était visible, marchant droit vers eux. Hernesse prit appuie sur son pied et s'apprêtait à attaquer l'étrange individu mais le vêtement blanc et bleue que portait celui-ci le stoppa net dans son mouvement.

- Que fais-tu ici, jeune homme ? Demanda Hernesse.

Sur ces paroles, la silhouette sursauta, se retourna et élabora une mine surprise tout en faisant quelques pas en arrière. Il s'agissait d'un matelot qui marchait à pas de velours afin de ne pas se faire remarquer.

- Capitaine ? Cria-t-il, surpris.

De grosses gouttes de sueur coulèrent de ses joues.

- Pourquoi tu te balade en plein milieu de la forêt, bon sang ! Je vous avais déjà averti qu'il ne faut pas vous égarer. Retourne tout de suite au camp.

Le matelot semblait hésiter à suivre les ordres, mais finit par acquiescer. Hernesse était intrigué par sa réaction mais il ne se posa pas plus de question. Malheureusement, la nuit se fit de plus en plus sombre. Le champ de vision du groupe régressait de plus en plus et ils prirent bien une dizaine minutes à retrouver leurs zones de campement. Or, quand ils arrivèrent, l'ensemble de l'équipage semblait agité et formait tout un troupeau au centre. Hernesse se demanda ce qui se passait et, craignant que cette agitation ne soit pas porteuse de bonne nouvelle, il accourut pour en savoir plus. A la vue de son arrivé, un matelot se détacha du groupe.

La légende de la licorne bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant