Chapitre 9 : Perdus dans la jungle

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Après avoir pleuré la mort de leur nouvel ami, Mathis et Hernesse, les deux éternels survivants, incinérèrent le corps. Le vent éparpilla alors les cendres.

- Tu es sûr que s'était une bonne idée ? S'exprima Mathis dans un sanglot. On aurait pu garder le corps pour faire de vraies funérailles à la sortie de l'île.

Hernesse regarda le bûcher qui brûlait face à lui, les yeux encore rouge et humides. Il sortit un mouchoir de sa poche et se les essuya.

- Actuellement, je n'ai aucune idée si on arrivera à quitter cette île vivant. Si jamais, on meurt, je veux que son corps soit quand même honoré, répondit le capitaine.

Une fois remis de leurs émotions, les deux hommes repartirent dans l'épaisse forêt. Ils firent très attention à la présence d'animaux pour rester dans un coin où la licorne bleue n'y serait pas. Personne n'osait vraiment parler de ce monstre. Ils discutaient sur des sujets totalement opposés. Pourtant, Mathis savait qu'au fond de lui, à un moment, ils referaient face à la créature et qu'il fallait se préparer. Voyant qu'Hernesse continuait à parler d'autre chose, il fit alors le premier pas :

- Au fait, comment t'as fait pour bouger devant la licorne bleue ?

Hernesse s'arrêta alors de marchait, la tête baissait.

- Oui, tu as raison. Il faut parler de la licorne bleue, murmura-t-il.

Mathis l'attendit tranquillement. Il était tous les deux sous le choc et s'était dur pour eux d'assumer la réalité. Hernesse releva la tête et aborda une voix sévère.

- Je ne sais pas. Quand j'ai vu Jone étendus sur le sol, ça m'a mis franchement en colère et c'est là que j'ai pu bouger.

- Mais oui c'est ça, raisonna Mathis. La licorne fait ressentir la peur mais ce sentiment n'est pas plus fort que ceux qu'on peut créer naturellement.

- Tu veux dire que ma colère a enveloppé ma peur ?

- Pour surpasser la peur qu'elle inflige, il faut qu'on ressente un sentiment qui nous oblige à bouger.

- Comme quoi ?

- Le vengeance. Si on veut se venger on est obligé de bouger ou le dégout pour fuir. Tous les sentiments qu'on créerait annuleraient la peur de licorne bleue.

- Tu penses que ça marcherait ?

- Je l'espère.

Le groupe continua à marcher et à concevoir une stratégie afin d'affronter leur ennemie, quand ils trouvèrent un endroit incroyable. Un cimetière de bateaux au beau milieu de la forêt. Il jonchait par-ci par-là des carcasses de bateaux, certaines à moitié coupées et d'autre encore entières. On pouvait compter au moins dix navires. Hernesse en visita un et il y découvrit la cabine du capitaine. La pancarte affichait le nom de « Rechoue ». Il reconnut ce nom car c'est un des nombreux équipages à être venu sur l'île. Toutes les épaves présentes ici sont celle des marins venus avant eux. Il visita les cuisines et il remarqua que tous les verres et les assiettes étaient brisés au sol et la nourriture était éparpillée dans les éclats. Les chaises étaient renversées et la table était cassée en deux, acculé dans un coin. Il en déduisit que le navire avait été transporté vite. Il alla dans la coque mais celle-ci était en miette comme si le bateau était tombé du ciel. Mathis débarqua d'un autre côté.

- Ah ! Tu es là ! Déclara-t-il. Je te cherchais.

- T'as trouvé quelque chose d'intéressant ? Demanda Hernesse.

- J'ai observé que toutes les épaves avaient a peu prêt subi les mêmes dégâts. Tout était renversé ou éparpillé, leurs coques sont toutes mortes et à l'avant, quand ce n'est pas trop abimé, il y a un trou de forme ronde.

- Il n'y a qu'une solution pour que tous les navires se trouvent ici.

- Tu penses à quoi ? Se questionna Mathis.

- On sait que la licorne peut donner des coups si puissants que personne ne l'entend et que même la victime ne le sente pas sur le coup. Elle est capable de percer un arbre entier assez facilement à la vue du champ de bataille qu'on a repérer milieu de la forêt. Elle dégage une aura capable de paralyser tout le monde. Ça ne m'étonnerait même pas qu'elle puisse envoyer un navire dans les cieux pour qu'il atterrisse ici.

- Elle aurait autant de force que ça ? Comme on peut affronter un monstre pareil ?

- Force ou pas, ça ne lui servira à rien si elle perd ces appuis, ou si elle est sonnée. Il y a différentes façons d'affronter les gros baraqués. Je l'ai appris avec Hervey.

En disant ces mots, Hernesse se rappela du terrible geste de son ami. Ils sortirent de l'épave et repartirent à la chasse de leur propre bateau.

- Maintenant que j'y pense, pourquoi Hervey a tué nos membres, vu que l'assassin était la licorne bleue depuis le début ? Demanda Mathis, pendant qu'ils marchèrent.

- Il disait vouloir contrôler une force. Je pense qu'il parlait de ce monstre. Il a dit avoir senti sa présence à la mort de Mathéo et l'avoir aperçu après. Il s'était mis en tête de la capturer et de la contrôler. Quel abruti ! Pourquoivouloir une telle chose ? En quoi ça aurait fait de lui un homme nouveau ? Il était sans doute convaincu qu'avec mes expériences de voyage et ma capacité à garder mon sang-froid, on arriverait à s'enfuir de l'île. Il s'est senti obligé d'aider la licorne à exterminer notre groupe mais il savait également que seul, il n'arriverait jamais à la vaincre.

- C'est pour ça qu'il a essayé de nous retrouver malgré ses actions ?

- C'est pour ça qu'il s'est suicidé, rectifia Hernesse. S'il s'était enfui ou s'il nous avait tué, il se serait retrouvé tout seul et la licorne aurait pu très bien attaquer notre . . .

Soudain Hernesse se figea. Il colla des éléments dans sa tête et remarqua quelque chose. Il se mit alors à courir en prenant le bras de Mathis qui fut entrainé de force dans sa course.

- Pourquoi tu cours ? S'interrogea-t-il.

- Dans le carnet de Kévin, celui que j'ai trouvé, il explique très clairement que la licorne a attaqué leur bateau, répondit l'explorateur. Si elle a un minimum d'intelligence, elle pourrait détruire le nôtre pour nous empêcher de repartir. Je ne sais pas pourquoi on n'y a pas pensé quand on a vu le cimetière de bateau

- Mais on est totalement perdu. On ne sait pas où il se trouve le nôtre, rétorqua Mia.

- Si on part en ligne droite, on arrivera forcement vers l'océan. Il suffira alors de faire le tour de l'île et on le trouvera.

Les marins coururent à tout vitesse à travers la forêt. Hernesse trébucha et faillit se prendre un arbre. A cette allure, ils atteignirent facilement la côte et virent l'océan frappait la falaise. Ils ne perdirent pas de temps et continuèrent leur course à côté de l'eau. Mathis remarqua au fur et à mesure qu'ils avancèrent que les espèces animales se firent de plus en plus rares.

- Hernesse, averti son ami dans un souffle, la licorne n'est pas loin.

Soudain, le capitaine le plaqua au sol et se cacha rapidement derrière un buisson. Il se tourna vers Mathis et mit un doigt sur sa bouche pour lui faire signe de se taire. Celui-ci rampa doucement jusqu'à Hernesse et il vit leur navire mais également la licorne bleue marchant tranquillement vers celui-ci.

- Elle est déjà là, murmura Hernesse.

Elle sauta sur le pont et disparut vers l'horizon.

- Il faut l'expédier avant qu'elle ne détruise notre navire, proposa le chef.

Les deux marins coururent vers leur bateau avec pour mission de déloger la licorne bleue.

La légende de la licorne bleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant