La légende de la licorne bleue

Chapitre 15 : La légende de la licorne bleue

La lumière du soleil illuminait toute l'île. La brise qui passait, détendait l'atmosphère et la température était idéale pour des vacances d'été. Pourtant, la présence de la licorne bleue assombrit le ciel, le vent devint plus violent, voire dévastateur et le froid s'installa rapidement. Son aura se fit de plus en plus puissante et les explorateurs n'arrivaient pas à penser à autre chose que la peur. Paralysés, ils ne pouvaient ni avancer, ni reculer, ni même parler. La licorne se tenait face à eux et elle se mit à hennir de toutes ses forces en signe de victoire. Debout sur ses quatre pattes, elle paraissait encore plus terrifiante et imposante que les fois dernière.

- Elle doit être très en colère qu'on se soit enfuie autant de fois, remarqua Mathis.

- Elle est surpuissante. Sa colère peut à elle seule déclencher une tempête, constata Hernesse. Même d'ici on entend la mer crier. Qu'est-ce qu'on peut faire face à ce genre d'ennemie ?

A côté de cette créature, l'île paraissait petite. La mer se déchaina et de grosses vagues se profilaient à l'horizon. Les arbres se plièrent face à l'intensité du vent et la colère de la licorne bleue grandissait encore. Hernesse tenta de bouger le moindre petit doigt mais tout son corps obéit au monstre. Les jambes engourdies, il dut, comme Mathis, s'agenouiller de force. La licorne bleue n'avait pas bougé et pourtant ses adversaires étaient déjà à terre. Plus rien ne pouvait surpasser son aura ténébreuse et le désespoir les envahissait. Elle s'approcha enfin de ses proies pour les achever. Arrivée à leur hauteur, elle se prépara à donner un coup de tête latéral à Hernesse. Celui-ci ferma les yeux et il essaya à tous prix de penser à autre chose. Puis d'un coup, il réussit à sortir son arme et à se protéger avec. La licorne exécuta son coup avec une violence inouïe et le choc retentit dans toute la forêt. La force de la bête envoya Hernesse en plein dans la montagne et des centaines de caillou s'éjectèrent. De la poussière s'éleva et des roches s'éclatèrent au sol.

- Hernesse ! Cria le vice capitaine, inquiète.

La licorne resta statique : quelque chose ne lui allait pas. Soudain la voix d'Hernesse s'éleva à travers la poussière :

- Il t'est interdit de contrôler les sentiments d'un humain. C'est nous qui choisissons quand nous avons peur, quand nous sommes tristes, quand nous somme en colère. Les sentiments sont des choses abstraites que personne ne peut comprendre ou manipuler.

Il sortait de la fumée. Du sang coulait du haut de son crâne et ses vêtements étaient à moitié déchirés. Il avait toujours les yeux fermés et sa lame été restée intacte. Il se déchira une manche et il s'en servit pour se bander les yeux.

- Puisque notre première technique ne marche plus, passons à un plan B. J'ai remarqué que si on ferme les yeux, ton aura n'a plus d'effet. Ce qui veut dire qu'elle fait que te rendre plus imposante en entrainant une ambiance oppressante.

Hernesse, les yeux bandés, pris son arme à deux mains et il se prépara à riposter aux attaques de la licorne bleue.

- Mais comment tu veux faire pour contrer ses coups ou pour fuir ? S'inquiéta Mathis.

- Nous sommes dans l'incapacité de fuir pour le moment mais on peut tenter de l'attaquer grâce à son aura qui reste repérable ou encore avec ses bruits de pas, lui répondit Hernesse. Je préfère risquer ma vie à utiliser cette solution plutôt que de ne rien faire.

La licorne bleue commença à tourner tranquillement autour de lui. Hernesse resta dans sa position et la licorne bleue continua son chemin. Se trouvant sur son flanc droit, elle fonça sur lui à toute vitesse mais Hernesse dévia son coup. Elle continua plusieurs attaques toujours repoussée par le marin qui lui aussi, s'élança vers la licorne. Grâce à son aura qu'il ressentait un minimum, Hernesse arriva à déterminer son emplacement. Il lui donna un coup qui fut évité mais il continua son agression. Le vent soufflait incroyablement fort et pourtant les deux adversaires restaient droits et agiles dans leurs mouvements. Chaque fois qu'Hernesse la chargeait, la licorne ripostait et tentait aussi de l'attaquer. Le choc entre la corne et la lame résonnait à chaque confrontation. Malheureusement, la licorne était plus forte et plus rapide et Hernesse devina de moins en moins la trajectoire de ses coups mortels. Alors qu'Hernesse se fatiguait, il tenta une énième offensive que la licorne contra et celle-ci se mit alors à l'assener de multiples coups qu'il essaya désespérément de renvoyer. Tandis qu'il fut obligé de reculer, Mathis qui regardait le combat sans bouger décida enfin de passer à l'action. Il se banda les yeux et il se leva en sortant son couteau bien aiguisé. Hernesse, la vue toujours obstruée, s'emmêla les pieds et il tomba au sol. Mathis se rua vers la créature qui le surplombait et il lui porta un coup qui lui érafla le flan. La licorne l'avait vu venir et elle avait esquivé le coup de justesse. Alors que le vent, symbole de la colère du monstre, se montrait de plus en plus violent, la pluie commença à tomber. Elle devint vite un déluge qui s'abattit sur l'île en plus de la tempête qui emportait un peu d'eau de mer jusqu'à leurs visage. Malgré ces condition métrologiques rudes, aucun des trois adversaires ne se déconcentraient du combat.