L'Elue [TERMINÉ]

Partie XXI - Le Blond et le Brun

La soirée du lendemain est arrivée. Je me prépare et cherche une robe dans mon armoire géante. Je déniche alors une robe près du corps rose pâle avec des fleurs de la même couleur en dentelle. Maggie m'a gentiment proposée de me fabriquer une couronne de roses. Je décide de faire un maquillage rosé, pas trop voyant et élégant. J'enfile des grosses boucles d'oreilles claires, et je suis prête.

-Vous allez être la plus belle encore une fois, Mademoiselle! S'exclame Maggie, toute enjouée.

-Oh, je ne sais pas pas trop...Je vais me fondre sûrement dans la masse.

-Vous savez, les filles du palais sont jalouses de votre beauté. J'en ai entendu parlé dans les couloirs. Elles, elles le sont avec trois couches de maquillage, et encore, elles apparaissent comme trop superficielles. Mais vous, vous êtes belle naturellement. Pas étonnant que vous avez tapé dans l'œil du Prince! Couine-t-elle en me faisant un clin d'œil complice.

-Je ne sais pas trop, Maggie. C'est un séducteur, alors dès qu'il peut draguer une fille, il le fait.

Elle secoue la tête en souriant.

-Le regard d'un homme ne trompe pas. Il y a bien plus que du désir: de l'admiration et de l'affection. Beaucoup d'affection.

Je ne réponds pas.

Je savais que Willan exprimait de l'intérêt à mon égard. Mais je n'étais pas sûr qu'il avait des sentiments pour moi. Je ne voulais rien imaginer, à cause des rumeurs qui le précédait.

Mais est-ce qu'il me plaisait?

Évidemment qu'il me plaisait. Il était beau, mystérieux, doux quand il le voulait. Mais tout cela s'accompagnait d'un côté manipulateur et calculateur du personnage qui me faisait douter de sa sincérité.

Mais il y avait toujours cette sensation énervée au creux de mon ventre, qui enflammait mes entrailles à chaque fois que je pensais à lui.

Maudits soient mes sentiments.

Enfin prête, je descends les longs escaliers, pas très à l'aise sur mes escarpins argentés et serrés. Neven discute avec d'autres jeunes hommes devant la salle des fêtes. Alors je lui fais un signe et s'avance, seul, vers moi.

-Tu es splendide, chérie! S'exclame-t-il.

Je baisse les yeux, un peu gênée les regards autour qui glissent sur moi.

-Merci. Comment se déroule la fête? Il y a des offrandes, une cérémonie? Je demande, curieuse.

Neven hausse les sourcils, avec incompréhension et explose de rire.

-Des offrandes? Manquait plus que ça!

Sa remarque me blesse parce que, chez nous, c'était comme ça que les fêtes de solsticeD et d'équinoxes se déroulaient. C'étaient des traditions de ancestrales qui perduraient dans le temps et qu'on se devait de respecter. S'il n'y a pas de véritable prise de conscience par des cérémonie, alors à quoi servait de célébrer le printemps? Ce n'était qu'un prétexte pour faire la fête, encore une fois, sans véritable noble but.

-Chez nous, c'est comme ça que ça se passe. Je réplique sèchement.

-Oh, mille excuse, princesse. Je ne savais pas...

Il a l'air un peu gêné. Alors je préfère le rassurer.

-Ce n'est pas grave. Nous avons chacun nos pratiques et notre vision des choses. Alors, autant découvrir d'autres cultures et profiter de la diversité. Je renchéris, sagement.

-Exactement.

On se dirige vers le buffet, au centre de la pièce.
Un nombre incalculable de mets sont à nouveau entassés sur la table. Encore une fois, véritable symbole d'opulence et d'excès.