5 - PDV Krane "Je suis désolé"

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PDV Krane

Rustik s'était réfugié dans la salle de bain et moi, je l'attendais, assis sur le lit. J'avais deux mots à lui dire. Je finis par me lever, perdant patience. Il ne prenait pas autant de temps d'habitude. Je toquai donc frénétiquement sur la porte.

Moi : Rustik sors de là. T'es pas tout seul... J'espère que c'est pas une vengeance par rapport à ce matin !

Il ne répondit pas. Je posai alors ma main sur la poignée et tournai. Mais il avait fermé à clé.

Moi : Rustik ?!

Rustik : Quoi ?!

Moi : Tu fais quoi là-dedans ? Tu repeins la salle de bain ou quoi ?

Rustik : Non.

Moi : Alors pourquoi tu prends autant de temps ?

Rustik : Je suis fatigué, je suis au ralenti c'est tout.

Moi : Je vais finir par me coucher sans me brosser les dents moi ! Je suis fatigué aussi !

Rustik : Ah mais pour papoter avec Kogne là on est en forme !

Moi : Tiens en parlant de ça, qu'est-ce qui t'a pris ?

Rustik : Comment ça ?

Moi : Je te connais assez ronchon mais là...

Rustik : Je suis crevé c'est tout.

Moi : Mais arrêtes de me sortir la même excuse pour tout ! Et fatigué ou pas, c'est ma sœur alors évites de te comporter comme ça avec elle à l'avenir ! Parce que je serais prêt à tout pour Kogne, tu le sais. Si elle en venait à me demander de te quitter à cause de ton comportement...

Rustik ouvrit brusquement la porte. Il souleva un sourcil et planta ses yeux dans des miens.

Rustik : Tu le ferais ?

Moi : Si c'est à la demande de Kogne ? Oui. Elle ferait la même chose pour moi.

Rustik : T'en sais rien.

Moi : Si. C'est une promesse que l'on s'est fait il y a longtemps. Et c'est une promesse Thorston, rien ne la brise.

Il dévia le regard et finit par baisser la tête.

Rustik : Tu lui diras que je suis désolé alors.

Moi : Oh non, tu lui diras toi-même.

J'entrai dans la salle de bain, le poussant légèrement. Puis je fermais la porte, à clé. Contrairement à lui, je fus le plus rapide possible. Quand je retournai dans la pièce principale, je le trouvai couché, téléphone en main. Je retirai rapidement mes chaussures, ma veste et mon jean et m'allongeai dos à lui. Mais alors que je pensais devoir m'endormir sur cette note négative, il se retourna, entourant mon torse de ses bras.

Rustik : Je suis désolé.

Moi : C'est à Kogne qu'il faut dire ça.

Rustik : Non vraiment je m'excuse aussi envers toi. Je peux être un con parfois, j'en suis conscient. Mais je t'aime tu sais ?

Moi : Oui je sais. Et je t'aime aussi.

Je souriais. On ne se le disait pas souvent Rustik et moi alors ça faisait plaisir d'entendre ces trois mots sortir de sa bouche. Il ne les prononçait que très rarement, comme pour s'assurer, de temps en temps, que je ressente toujours la même chose pour lui. Je me tournai donc, le prenant à mon tour dans mes bras et fermai les yeux, la fatigue m'emportant.

Par-Delà Les Temps / Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant