Par-Delà Les Temps / Tome 3

14 - PDV Varek "Elle va le sauver ce petit !"

PDV Varek

Krane et Rustik venaient juste de revenir autour de la table. Le blond semblait serein. Ils s'étaient éloignés au fond du bar quelques minutes et Eret nous jurait les avoir vu s'embrasser. En tout cas ils s'étaient approchés de nous main dans la main. On était rassuré mais on avait décidé de ne plus les embêter. En attendant le sujet avait dévié le fils de Dagur.

Dagur : Un vrai petit ange je vous jure ! Il tient tout de son père moi je vous le dis.

Rustik : Vous parlez de quoi ?

Dagur : De mon petit bout de chou.

Rustik : Okay.

Dagur : Comme je le disais, il a choppé ce petit couteau à beurre et à menacer un élève s'il continuait d'embêter une camarade.

Harold : Il a été puni je paris.

Dagur : Et je trouve ça injuste ! Depuis quand être un héros est un crime !

Moi : Karl a utilisé la violence et la peur pour se faire obéir et ça, ce n'est pas une bonne chose.

Dagur : Parce que la diplomatie ne résout pas tous les problèmes !

Eret : Il a vraiment essayé de parler ?

Dagur : Bien sûr que non !

Harold : Comment ça « bien sûr que non » ?

Dagur : Le petit montrait des signes de violence, vous croyez vraiment qu'un petit blabla aurait tout résolu ? Il faut savoir combattre le feu par le feu !

Harold : Et bien dit à Karl que, la prochaine fois, il faut d'abord parler.

Moi : Et que si ça ne fonctionne pas, il faut aller voir un adulte.

Eret : C'est le rôle des surveillants.

Dagur : Les surveillants sont juste là pour décorer !

Harold : Non Dagur, ils sont aussi là pour régler des conflits.

Dagur : D'accord. Qui ici s'est vu régler un conflit par un surveillant, ne serait-ce qu'une seule fois dans sa vie ? *à Harold* Un surveillant s'est-il déjà interposé entre toi et Rustik pour l'empêcher de te taper ?

Harold : Non...

Dagur : Voilà ! Alors Karl a bien fait de régler le problème tout seul !

Rustik : Oui mais c'est parce qu'Harold avait trop peur de moi pour en parler. Puis, tu crois que j'étais assez bête pour lui tomber dessus devant des surveillants ? Si Karl n'avait pas peur, il aurait dû en parler.

Moi : C'est pas faux.

Eret : Donc la prochaine fois, au lieu de jouer les justiciers, il en parle.

Dagur : Mais ce serait moins drôle !

Harold : Dagur mais qu'est-ce que tu vas faire de ce gamin ?

Moi : Il va en faire un vrai diablotin...

Eret : Mais non ! Il y a Mala. Elle va le sauver ce petit !

Dagur : J'ai l'impression que vous n'êtes pas en train de complimenter ma façon de l'éduquer !

Rustik : Mais pas du tout.

Dagur : Mouai...

Harold : D'ailleurs, il aura un petit frère ou une petite sœur un jour ?

Dagur : Karl ?

Harold : Non toi.

Dagur : Harold, ma mère est sûrement ménopausée depuis des années !

Moi : Il parlait de Karl Dagur !

Dagur : Mais il a dit que...

Eret *le coupant* : Il blaguait Dagur ! Personne n'a envie de savoir comment se porte ta mère.

Dagur : C'est pas sympa pour elle.

Harold : Bref. Il en aura ou pas ?

Dagur : Écoutes, j'en sais rien. C'est possible ouais, j'aimerais avoir une fille aussi.

Rustik : Une fille ?

Dagur : Oui, c'est doux une fille, c'est tout mimi. Et puis comme ça, elle ira faire du shopping avec maman Mala et tata Ingrid...

Harold : En plus Karl a l'air prêt pour la protéger !

Dagur : Oh oui ce sera trop mignon !

Moi : Et Mala, qu'est-ce qu'elle en pense ?

Dagur : Je suppose qu'elle doit être du même avis.

Harold : Alors va falloir lui en parler.

Dagur : J'y manquerais pas.

Le téléphone d'Harold se mit soudainement à vibrer. Il se leva et décrocha, s'éloignant de nous. Je me tournai vers Krane. Il buvait sa bière en silence.

Moi : Ça va ?

Krane : Oui, pourquoi ?

Moi : Oh je te trouve bien silencieux. C'est pas vraiment dans ton habitude.

Krane : Oh c'est que j'y connais pas grand-chose aux enfants.

Moi : T'es sûr qu'il n'y a que ça ?

Krane : Oui.

Je me tournai vers Rustik. Il discutait avec Eret. S'il y avait un problème, il ne semblerait pas si tranquille. Tant pis, on verra bien demain. En attendant, Harold venait de revenir près de nous.

Harold : Il semblerait que nos copines aient un peu trop bu... Je crois qu'Astrid est la plus sobre mais je peux vous dire qu'elle a quand même l'air en mauvais état.

Dagur : Donc la soirée est finie ?

Moi : On dirait.

Rustik : Et beh bonne chance les gars. Je crois que je vais rester un peu moi.

Krane : On devrait peut-être rentrer non ?

Rustik : T'es fatigué ?

Krane : Non pas forcément mais...

Rustik *le coupant* : Bon alors je sais ce qu'on peut faire. Encore bonne chance.

Rustik se leva, prenant de nouveau la main de Krane et l'attira hors du bar, nous saluant une dernière fois. Je me tournai vers Harold.

Harold : Elle m'a envoyé l'adresse de la boîte où elles sont.

Dagur : Allez, je vous accompagne !

Eret : Mais non, rentres à l'hôtel. Mala et Karl doivent t'attendre.

Dagur : Si tu le dis. Bonne soirée alors.

Dagur partit à son tour et on enfila nos vestes. On avait des jeunes demoiselles à récupérer.