1 - PDV Rustik "Un an ?"

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PDV Rustik


Je tapai la porte de ma paume trois fois, agacé.


Moi : Krane ? Tu peux te grouiller steuplait ? Moi aussi j'ai besoin de la salle de bain !


Aucune réponse. Je retapai la porte et n'ayant aucune réaction de l'autre côté, je saisis la poignée.


Moi : Bon je rentre !


La porte s'ouvrit. Krane ne la ferme jamais à clef, il n'y pense pas. Et j'avoue que ça a laissé place à des situations assez gênantes... Mais aujourd'hui monsieur ne faisait rien qui puisse être malaisant si on peut dire. Non, monsieur dormait ! Assit sur le couvercle des chiottes, la tête appuyée contre le mur où coulait sa bave. Il dormait ! Je grognai et pris un verre posé sur le rebord du lavabo pour le remplir d'eau. Je jetai bien sûr le contenu à la figure de ce crétin. Il se redressa en hurlant.


Moi : Du calme, c'est de l'eau tête de mouton.

Krane*en se levant* : Depuis quand on réveille son petit-ami comme ça ?

Moi : Depuis qu'il s'endort dans la salle de bain !


Krane allait répliquer mais referma la bouche. Il remarqua que j'étais habillé, chaussé et il regarda sa tenue, c'est-à-dire son pyjama.


Krane : Je nous ai mis en retard ?

Moi : Pas plus que d'habitude. Allez va t'habiller pendant que je fais ma toilette.

Krane : D'accord chef !


Je ris légèrement en le poussant en dehors de la salle de bain. Je fis ma toilette et sortis en indiquant à Krane qu'il pouvait se laver. Je m'assieds sur le lit en prenant mon téléphone. J'allai sur différentes applis pour m'occuper en attendant que le blond soit prêt. Je l'entendis dire quelque chose d'incompréhensible et je relevai les yeux pour le voir en face de moi, brosse à dents et dentifrice dans la bouche.


Moi : Quoi ?


Il redit sa phrase, que je ne compris pas mieux.


Moi : Je comprends rien avec ta brosse à dents.


Krane rentra dans la salle de bain pour cracher le dentifrice dans le lavabo et se rincer la bouche. En ressortant, il était en train de frotter ses mains dans une serviette.


Krane : J'ai dit : « Ça fait un an aujourd'hui ».

Moi : Un an ?

Krane : Que notre relation est officielle.

Moi : Oh...


Je rangeai mon portable et me redressai, gêné.


Moi : Désolé, je savais pas. Mais ça me fait super plaisir !

Krane : T'inquiètes, je l'ai su ce matin en voyant un message de ma sœur. Je savais pas non plus.

Moi : Un message de Kogne ?

Krane : Ouais, elle a une super mémoire des dates ! Elle est trop forte ! Elle peut même te dire quel jour on a mangé pour la première fois des frites à la cantine au lycée ! J'ai trop hâte de la revoir !

Moi : Ouais, moi aussi. J'ai hâte de retrouver la bande entière en fait !

Krane : La dernière fois qu'on s'est tous réunis c'était pour le nouvel an ! Ça fait déjà cinq mois ! C'était y a longtemps quand même !

Moi : Et ce sera encore plus long si on rate notre vol alors on ferait mieux d'y aller tout de suite !

Krane : Oui pardon.


Je me levai et enfilai ma veste de moto en même temps que Krane. On mit nos sacs à dos et on saisit nos casques. Mais avant qu'il n'ouvre la porte j'attrapai son bras pour le forcer à se tourner vers moi et plaquai mes lèvres sur les siennes. Je me décollai et il me regarda avec un sourire en coin.


Moi : Joyeux anniversaire.


Il m'embrassa à son tour, mais plus fougueusement. Je répondis et on s'embrassa pendant encore plusieurs minutes avant de se décoller, essoufflés.


Krane : Joyeux anniversaire à toi aussi.


Je souris de plus belle et déposai un rapide baiser sur ses lèvres.


Moi : On devrait sortir d'ici avant de crever de chaud.

Krane : Complètement d'accord !


On sortit enfin, et une fois dehors je profitais de la fraicheur de l'air. On faisait notre voyage en moto, et c'était super cool ! En tout cas jusqu'à l'aéroport pour aujourd'hui. En plus la bécane vient avec nous en Italie. Mais les vêtements de moto tiennent super chaud, et en intérieur c'est comme porter une combinaison de ski. On avait tout ! Vestes, bottes, gants, casques et même les pantalons spécial motards ! Quand on prévoit de passer un temps indéterminé sur les routes des États-Unis à deux roues, vaut mieux être prudent ! On mit quelques affaires, telles que les trousses de toilettes, deux trois tenues, dans le top case de ma bécane. On n'avait pas besoin de plus. On vivait au jour le jour. On avait prévu de louer des costumes une fois à Florence. On enfila nos casques, nos gants et on s'installa sur la moto. Avant de prendre la route, je pris un selfie de Krane et moi que j'envoyais sur la conversation « Dragonniers » avec le message « Attention ! On arrive ! ». « Dragonniers » était la conversation de groupe de la bande sur WhatsApp. On s'était nommé ainsi car une fois, on avait joué à un jeu où on devait tous répondre en même temps entre trois propositions. Et à un moment, on devait choisir quel animal imaginaire on aimerait être entre une licorne, un dragon et une sirène. On avait tous crié en même temps « Dragon !». Depuis on avait renommé notre conversation et on ne l'avait jamais changé.


Moi : Prêts ?

Krane : Yeah !!!


Je baissai ma visière et fis vrombir ma moto avant de démarrer. C'est parti !

Par-Delà Les Temps / Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant