Par amour pour toi

- Chapitre 1 -

Le visage de Wonshik tourna violemment alors qu'une nouvelle gifle s'abattait sur son visage. Il garda la tête baissée alors qu'il la redressait pour recevoir une nouvelle gifle, la huitième s'il avait bien compté. Il avait mis ses mains dans son dos afin de cacher les tremblements de ces dernières, dernières preuves de son envie de rébellion. Une nouvelle gifle s'abattit sur son visage qui le brûlait déjà sous les assauts répétés mais il ne dit rien, il se mordait l'intérieur de la joue pour réprimer la frustration qu'il ressentait à l'instant présent et les répliques amers qu'il voulait balancer au visage de cette femme infâme. Tout ça parce qu'elle le considérait inadéquat pour son fils.

Kim Wonshik était un jeune homme originaire du Japon qui avait eu l'heureuse chance de rencontrer une de ses idoles alors qu'il travaillait dans un onsen réputé à Okinawa. Après de multiples épisodes d'une honte extrême Wonshik avait réussi à ne pas trop se ridiculiser semblait-il puisque même pas une semaine après la fin de son séjour dans la région pour le tournage de son nouveau drama, Wonshik avait eu la surprise de trouver le jeune acteur de trente ans bien camper sur ses deux pieds devant la porte de l'onsen. De rendez-vous en rendez-vous, de moments passés ensemble, de longues discussions passionnées et passionnantes, ils en étaient arrivés à la situation actuelle : Kim Wonshik était en couple avec Jung Taekwoon. Une vraie histoire de conte de fée. Ou presque.

Jung Taekwoon était vraiment parfait avec Wonshik, il était attentionné, prévenant, il le gâtait beaucoup trop mais il comprenait également son besoin de simplicité, il acceptait sans rechigner les moments où Wonshik avait besoin d'être seul et le comblait en affection à chaque fois qu'il en exprimait le besoin. C'est-à-dire assez souvent. Vraiment, Taekwoon était le petit-ami rêvé pour Wonshik. Sa belle-mère un peu moins. Voir vraiment pas.Madame Jung était le cliché ambulant véhiculé par les dramas de la belle-mère intolérante et méchante. Dès le jour où Taekwoon l'avait présenté, il avait su que ça se passerait mal, et ce, peu importe les efforts qu'il fournirait. Et dieu seul sait combien il en avait fait en deux ans de couple officialisé avec l'acteur de renom. Mais ce n'était jamais suffisant. Après les sous-entendus visant à le rabaisser, ciblant particulièrement ses quelques problèmes de langues persistants, elle était passée aux insultes un peu moins subtiles, et toujours en l'absence de son fils bien-aimée qui était persuadé que la relation entre son aimé et sa mère s'améliorait avec le temps. Wonshik entretenait ce mensonge. Mais depuis quelques mois, elle était passée à la violence physique. Et là encore,Taekwoon n'était pas au courant de ce fait. Et il ne devait jamais l'être.

C'est ainsi que Wonshik se retrouvait dans cette situation au moment actuel, la deuxième fois cette semaine, et il n'était que mercredi. Comme tous les jours depuis quelques mois, Madame Jung avait entrepris de lui enseigner les recettes préférés de son fils, mais les progrès de son élève ne la satisfaisait pas. C'est comme ça qu'il avait hérité d'une brûlure à l'huile de friture sur le bras le lundi après que sa belle-mère est jetée, par colère, la spatule au milieu des casseroles bouillantes qu'ils utilisaient pour la conception d'un japchae, honteusement expliqué à Taekwoon comme étant une erreur d'inattention de sa part. Aujourd'hui sa punition lui était dû car il n'avait pas coupé les légumes de la manière que le voulait la femme au foyer. Elle n'en était pas venu directement aux gifles, elle l'avait tout d'abord rabaissé, lui rabâchant une énième fois tout ce qui faisait que, selon elle, Wonshik n'était pas digne d'être le compagnon de son fils prodige. Plus d'une fois il avait voulu fuir, abandonné, retourner dans son onsen d'Okinawa, disparaître, mais à chaque fois, le sourire heureux et le regard réconfortant deTaekwoon quand ils se retrouvaient dans l'appartement que Taekwoon avait acheté pour eux deux, lui avait donné la force de rester, par amour pour lui. Mais combien de temps arrivera-t-il encore à tenir ? Il n'avait plus la force de lutter.