Par amour pour toi

- Chapitre 9 -

Wonshik était impatient. Aujourd'hui, ce soir même, il allait revoir son meilleur ami qu'il n'avait pas vu depuis très longtemps. Malgré que ce soit lui qui soit parti sans le prévenir et sans lui donner de nouvelles, il savait que Ken ne lui en tiendrait pas rigueur car c'était le premier à savoir à quel point il avait pris sur lui pour s'accrocher à son couple. Ce n'était pas son meilleur ami pour rien. Il dit au revoir à Jimin qui finissait son service et s'occupa des derniers clients de la journée. Il commença dès maintenant à nettoyer et ranger ce qu'il pouvait l'être, ne gardant que quelques préparations et quelques pâtisseries pour Ken et lui. Il avait prévenu Hongbin qu'il ne serait pas là ce soir donc il ne s'inquiéta pas trop pour le sauna alors que le couple restant, les derniers clients partirent bien cinq minutes après l'heure de fermeture. Il les salua convenablement et tourna le panneau "fermé" sur la porte avant de retourner finir son nettoyage. Il était entrain de nettoyer les dernières tables et remettre les chaises en place quand il entendit la porte s'ouvrir. Cela ne pouvait être qu'une personne : Ken. Un grand sourire prit place sur son visage et il se tourna en direction de la porte, les bras grands ouverts :

- Ke--

Mais il se stoppa, ses yeux s'ouvrant grand alors qu'il reconnaissait la personne qui se trouvait derrière son meilleur ami. Ses bras retombèrent le long de son corps et des larmes s'agglutinèrent au coin de ses yeux. Taekwoon, un peu en retrait de Ken lui sourit timidement. Wonshik regarda Ken qui s'excusait de lui avoir caché cela avec les yeux. Il se sentait trahi. Il pensait que Ken était de son côté, qu'il comprendrait à quel point ça pouvait être dur pour lui de faire face à Taekwoon pour le moment. Taekwoon fit un pas pour se rapprocher mais Wonshik le stoppa d'un bras tendu et recula, se prenant les pieds dans une chaise. Taekwoon voulut sauter le rattrapé mais Wonshik lui cria de reculer. Ken s'avança alors mais Wonshik l'arrêta lui aussi. Il vit la douleur dans le regard de son meilleur ami mais sa propre douleur était plus forte. Il trébucha difficilement jusqu'au comptoir et passa derrière, il prit un verre qu'il remplit d'eau et resta dos aux deux intrus le temps de remettre de l'ordre dans ses pensées.

- Ravi...

- Pourquoi... ?

- Je suis désolé... Vraiment...

- Je te faisais confiance...

- Je sais mais... Ravi, s'il te plaît, vous devez vous parler...

Wonshik se retourna en direction du japonais, évitant de regarder en direction de Taekwoon, c'était encore douloureux. Ken se mordait les lèvres et semblait s'en vouloir. Il réfléchit à toute vitesse et ses yeux se tournèrent en direction de Taekwoon qui restait bien sagement silencieux près de la porte, la tête baissée sur ses mains. Wonshik remarqua alors que ses épaules tremblaient et qu'il grattait la peau de ses mains si forts que la peau était déjà rouge et menaçait de saigner dans peu de temps. Malgré la trahison de son ami, il était tout de même content de voir Taekwoon et le voir dans cet état lui faisait mal. Il était comme ça à cause de lui. Il pouvait peut-être l'écouter.

- D'accord..., dit-il faiblement.

- Je vais vous laissez un peu., dit Ken en faisant mine de sortir mais Taekwoon le retint.

- Non, reste... Enfin si Wonshik veut bien ?

Wonshik acquiesça et les invita à s'installer sur une table. Il alla chercher ce qu'il avait mis de côté. Il fit durer les choses, repoussant le moment où ils discuteront et si les autres le comprirent ils ne firent aucune remarque. Mais au bout d'un moment il ne put plus repousser l'échéance. Il les rejoignit avec un plateau sur lequel se trouvait un cacao maison pour Ken, un café latte chaud pour Taekwoon et un chaï latte pour lui. Taekwoon était face à lui, Ken à sa droite. L'acteur jouait avec la anse de sa tasse, comme s'il cherchait une façon d'entamer la discussion. Wonshik but une gorgée et se redressa sur la chaise. Il n'osait pas regarder son petit-ami, si c'était encore le cas, dans les yeux. C'était trop douloureux, tout comme la constatation qu'il avait perdu du poids. Beaucoup de poids.