THIRTEEN

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Cela faisait trois jours que TaeHyung était bloqué là, entre ces murs qui eux n'étaient pas ternis avec l'âge. Sa chère mère ne s'en souciait pas, ou que très peu, elle demandait des nouvelles par le biais de sa sœur, mais c'était surtout pour qu'il aille à ses rendez-vous. L'infirmière s'inquiétait, à défaut de TaeHyung.
Entre autre, ses plaies étaient cicatrisées, il lui avait promis qu'il ne toucherait plus à ces lames de malheurs. Une promesse qu'il essayerait de tenir.

Allongé dans un lit, assit sur la chaise du bar de la cuisine, sur le canapé en regardant les programmes démodés : c'était son quotidien durant ces soixante douze heures. Il ne s'en plaignait pas, il était au chaud. JungKook, une fois rentré du travail découvrait un jeune homme endormit devant la télévision, ayant passé toute sa journée devant celle-ci il s'était assoupi tel un chat qui a besoin de dormir 16 heures par jour.

Impossible de le réveiller, TaeHyung était dans un état somnolant assez conséquent. Monsieur Jeon songea alors à préparer un bon dîner à défaut de piquer toutes les rations. Car ce beau brun avait beau avoir un métier dont les revenus sont assez important, il faisait amplement attention à ces dépenses. Maintenant, avec ce futur adulte à charge -dont il ne savait pas la durée de cet hébergement- son budget allait nettement régresser.

Une sonnerie de téléphone sorti JungKook de ses spéculations. Il fouilla d'abord ses poches mais compris rapidement que le son venait d'un peu plus loin. Son regard se posa sur TaeHyung, qui lui se réveillait doucement, ayant dégainé ses mains des poches hâtivement pour décrocher.

JungKook n'entendait que très peu d'ici ce qu'il se disait là bas. Mais il voyait très bien TaeHyung dans un état de stress, commençant à se ronger les ongles, une manie qui n'avait pas cesser de le suivre. La voix du plus jeune s'éleva et des insultes se firent crier. On pouvait y entendre des cruautés sortir des deux côtés de cet appel intense.
Monsieur Jeon se tourna pour prendre une casserole dans son étagère. Ce bruit interpela TaeHyung qui se retourna vers lui, raccrochant directement.

Un silence pesant se ressentait dans la pièce commune. JungKook faisait mine de rien avoir écouter, de ne rien avoir éprouvé.

« - Je ne vous avait pas entendu rentrer.. »

Un faux sourire s'afficha sur les lèvres de son psychologue ; mettant de l'eau chaude dans sa casserole, il la posa sur la plaque froide puis se dirigeait vers TaeHyung, d'un air assuré.

« - Tu as passé une bonne journée ? »

- Ennuyante sans vous. Et vous alors ? »

JungKook vint s'asseoir à ses côtés, posant sa main doucement sur sa cuisse, cette action mit en confiance le plus jeune. Car depuis quelques jours, leur « amitié » était devenue plus soudée, une relation basée sur la confiance s'était installée convenablement mais évidemment, le jeune adolescent éprouvait un sentiment bien plus fort à celui de l'amitié.
« inexplicable », s'était-il dit. Il s'était faite une grande reflexion sur ce qu'il éprouvait. Des heures à ne rien faire, il prenait du temps pour peser le pour et le contre mais rien ne le fit changer d'avis.

« - Bien, tu sais que j'aime aider les gens alors je m'en donne à coeur joie.

- Et vous ? Qui vous aide quand vous êtes au plus mal ? Vous-même ? Répondit TaeHyung, instantanément.

- La sociologie TaeHyung. Mon moral est toujours à cent pour cent.

- Mais la sociologie.. Ne prenez pas des termes inhumains, vous êtes quelqu'un, vous avez un cœur ! »

JungKook s'offusqua pendant que TaeHyung le regardait avec un air négativement interrogateur. Ce jeune garçon avait une sacrée habitude de dire tout ce qu'il lui passait par la tête, troublant ses destinataires.

« J'ai un cœur, ce que je te dis n'a rien à voir avec mon manque d'humanité. Si je sais aider des personnes souffrantes, comme toi, c'est que j'en ai un. »

Le psychologue prit doucement la main de TaeHyung pour la poser sur son torse et ce rapprochement lui fit prendre une couleur rosée.

« - Tu le sens ?

- Oui.

- Il bat.

- Oui.

- J'ai un cœur.

- Mais je ne parle pas de ce cœur là. »

Il souffla doucement puis se leva du canapé pour aller allumer le gaz sous la casserole remplie d'eau pendant que le plus jeune ne l'avait pas quitté des yeux.
Mais il s'allongea en balançant sa tête sur un des coussins.

Regardant le plafond depuis quelques minutes, il trouvait que ce silence était trop brisant. Alors il se leva pour aller en face du nouveau cuisinier.
Et c'est alors qu'une bataille de regard s'en suivie. Aucuns des deux ne pouvait lâcher le regard, s'échangeant de fortes émotions. Mais JungKook sourit et détourna le regard pour se concentrer sur son basique plat mijotant dans la casserole bouillante.

« - C'était qui tout à l'heure au téléphone ?

- Un tunisien qui voulait me vendre encore des babouches. »

Un rire sincère se fit entendre dans la pièce, rendant cette atmosphère plus calme.

« - Un tunisien ?

- Oui, super énervant.

- Une cause pour l'insulter ?

- Je pense oui.

- Tu es en train de mentir à quelqu'un qui est parfaitement calé sur la sociologie mon cher TaeHyung ?

- Oui.

- Et quelle en est la raison ?

- Ma sœur.

- Que veut-elle ? Questionna JungKook, sur un ton un peu plus dur.

- Que je revienne, pour l'infirmière.

- Tu devrais aller la voir, tu lui manques tu sais ?

- Sociologue mais pas télépathe. Sujet clos. »

Cette dernière avait conclu qu'il ne parlerait pas plus. Qu'il serait inutile d'en approfondir le sujet. Cette même phrase avait rendu encore une fois l'atmosphère pesante.
Pris de cours, TaeHyung entreprit quelque chose d'inattendu : une excuse.

« - Pardon je ne voulais pas..

- Ne t'en fais pas. Je.. Hum. J'ai préparé des ramens, pas ceux d'Hishiraku évidemment, mais j'espère que tu vas en manger. »

Il déglutit, sentant une bonne odeur arriver jusqu'à ses narines.

« - Tu sais bien que c'est impossible. »

Et c'est alors qu'une bonne demi heure plus tard, Monsieur Jeon installait les couverts proprement sur la table.

« - Mais promis, j'irai la voir. »

ANOREXIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant