Je suis assise à un café. J'observe les passants au-dehors. Ceux qui marchent, ne traînent pas et ont tous l'air d'avoir un but bien précis. À peu de chose près. J'imagine aisément leurs destinations, étant à peine 8 : 59 du matin : travaille, école, famille ou peut-être rentrent-ils d'une longue soirée qui s'est achevée au petit matin. Ceux qui attendent le font patiemment. Laissant s'égrainer les secondes comme l'eau qui nous glisse entre les doigts, sans qu'on prenne la peine vaine d'essayer de la retenir. Ils rentrent ensuite dans ces petites boîtes sur roues, prêts à les éparpiller tout autour de la ville, comme rien de moins léger que les feuilles d'automne que le vent fait virevolter bien loin des arbres. Comme s'ils n'étaient plus maître d'eux, comme s'ils se contentaient de laisser leurs habitudes et leurs obligations les diriger passivement.
C'est étonnant comme la vie que je vois s'agiter au dehors, peut me sembler morne et sans intérêt. En fait ils n'ont pas tant l'air vivant qu'ils ressemblent à des êtres obligés de se mouvoir sans savoir pourquoi. Ils ont perdus la fougue et la vivacité qui auraient pu me convaincre de leur réel existence. Ils ont juste l'air de morts qu'un marionnettiste s'amuse à doter de mouvements.
La ville se réveille doucement, sous l'air assombrit du ciel nuageux. Les différents établissements de jours sont prêts à ouvrir leurs portes. Et le cycle est prêt à recommencer.
L'arbre face à moi semble me fixer, me jauger à travers la vitre fumée du café. Il est immobile dans sa majestueusité naturelle. Le vert de son feuillage envouterait un mort. Même perdu et seul au milieu de toute cette modernité, au milles nuances de gris de fadeur et de morosité, il reste fier. Beau dans sa grandeur, libre de ses pensées, de ses humeurs. Ce dont certains d'entre nous sont désespérément privés. Même nos goûts sont dictés par la société. Nos contemporains semble s'être permis de nous dire quoi aimer, quoi haïr, quoi porter, quand pleurer, quand rire, quand dire, quoi dire, quoi penser, comment marcher, s'occuper et j'en passe. Certains voudraient même nous dire quel dieu adorer.
«Être roi de ses humeurs, c'est le privilège des grands animaux » (La chute, Albert Camus P. 7). Et ce grand arbre semble avoir bénéficier de leur héritage.
Le soleil montre le bout de son nez sur la ville en mouvement, alourdit du poids de nos remords. Mais même les quelques rayons qui pointent ne semblent pouvoir écarter les ténèbres de nos maux. Le grand astre lumineux semble prier silencieusement pour notre salut, sans grande conviction de l'accomplissement de ses prières. Même ses rayons de lumière semblent avoir perdu tout espoir nous concernant.
Notre volonté semble être condamnée à errer en maître tout puissant dans nos rêves, pour disparaître aux premiers rayons du soleil. Laissant place au quotidien. Oh monstre, dévorant sans pitié les dernières lueurs de vie et de passion. Nous murant dans l'habitude de nos gestes. Nous interdisant de nous souvenir de la raison première de leur existence.
Deux petits bébés viennent d'entrer dans le café, accompagnés de leurs mères. Ils ne semblent s'encombrer d'aucune règle. Ils obéissent à leurs seuls envies. Et défie ces grands animaux d'essayer de leurs prendre leurs humeurs. Car ils n'ont rien à leurs envier. Ils sont aussi grand, aussi majestueux qu'eux. Ils sont à leurs hauteurs, libre de tout lien. L'âme *en paix*, pur et plein d'espoir !
Voilà un autre texte pour vous mes lecteurs chéris. Àbientôt 😘
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Juste Des Textes
PoetryQuand il me prend l'envie d'écrire des p'tits trucs et de les poster bah voilà, je le fais ici..... Okay, je vous l'accorde ce n'est pas très complet comme résumé... Donc juste un extrait plus ou moins au bol pour que vous puissiez un peu voir... : ...