Prisonniés

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Justice. Un mot bien vague dans le fond quand on y pense. Qu'est-ce ça veut dire.

Ça se limite au expression bateau comme, on merite tous d'avoir la justice. La justice droit être le défenseur des oprimés. Ou bien mieux encore, « c'est la vie ». Donc ça va de soi, peu importe quoi dans le fond.

Mais qu'est-ce qu'un oprimé, lorsqu'on considère juste, de brimer les esprits trop créatrices, trop innovantes, trop évasifs, poétiques, libres, différents. Parce que peur de l'inconnu. De brimer les opinions des autres juste parce qu'elles sont différentes. Et qu'est-ce qu'un opprimé quand on a tellement vécu la peur au ventre qu'on fini par trouver ça normal. Et c'est quoi un opprimé qu'on nos complexes nous divisent et nous rabaissent, sans que personne y trouve à redire. Et qu'est-ce qu'un opprimé quand nos choix sont dictés par une société décadente et sans pitié, sans empathie et sans aucune compréhension.

Dites-moi, qu'est-ce que c'est pour vous ? Noir, blanc, hétéro, homo, on peut ne pas être d'accord sans pour autant oublier de s'accepter en tant qu'être humain quoi qu'il arrive. Parce que c'est ce qu'on est : des humains.

Là encore il y a des phrases bateau hein, elles sont toujours là. Les phrases instagram comme on dit. C'est éphémère, futile et on les a tellement répété qu'on ne sait plus ce que ça peut bien vouloir signifier, même dans un monde lointain. Mais le problème c'est que les douleurs de l'esprit sont rarement éphémères, jamais futiles et se passent bein volontiers de ces phrases. Comme, n'abandonne pas ! Merci du conseil frérot, mais donne moi une bonne raison de le suivre maintenant. Même si dans le fond, je suis d'accord avec toi : je ne devrais pas abandonner...

Opprimé quand la guerre fait rage ou quand notre environnement est nosif ou bien quand la famine nous attrape ou qu'on a pas assez d'argent pour se payer une assurance maladie et encore moins les soins qui vont avec, dont on a besoin, c'est normal ? Ou est la justice là-dedans.

Et quand une femme est blâmée pour s'être faite violer. Jupe trop courte, maquillage trop voyant, talon trop aigu, rire trop eclatant, langage trop tentant, non, pas assez prononcé. Ou juste trop belle. « C'est un appel au viol » est-ce que ceux qui disent ça, comprennent ce que ça signifie. Parce que ça veut dire que la personne l'a demandé. Et a carrément appelé, comme apostrophé, carrément insistant non ?

Et puis d'ailleurs, c'est quoi cette expression. Se faire violer. Moi je me fais un hamburger, un sandwich, un toast ou une bouteille. Mais pas violer. Parce que ça on le choisit pas. Si on le fait, ça veut dire que c'est un acte consentant et donc pas un viol.

Et ceux qui disent qu'elle était juste, trop intelligente et qu'il lui fallait une leçon pour redescendre sur terre. Ne sont-ils pas prisonniers de leur propre imbécilité, idiotie, de leur propre ignorance. Des opprimés aussi, par eux-mêmes, leurs valeurs dépassées ou inexistantes, leur incapacité à admettre le changement, leur complexe de supériorité, ou simplement, leur incapacité à réfléchir.

Et enchaîné par son égoïsme hein ?

Quand une femme se fait siffler dans la rue, ou payer moins cher pour le même travail qu'un homme parce que c'est une femme. Elle n'est pas opprimé ?

Et quand on droit se battre alors, pour survivre tandis que d'autres ne savent même plus quoi faire de leurs chances, de leur vie. Tellement que pour y mettre un peu de piquant, ils la gâchent, bêtement. Aucune oppression là encore. Et si on naît seul et sans famille ?

Et si un homme n'oses pas parler de sa femme qui le bat, parce que c'est homme. Et si on l'oblige à tous supporter seul et en silence. Parce qu' « un homme ne pleure jamais ». Et si pour sa sensibilité, les autres lui font ressentir une émasculation ? Tout ça, ce n'est pas oppressant ?

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