Ce matin je me suis réveillée comme s'il s'agissait d'une journée normale. Mon réveil a sonné à 6h pétante comme à son habitude. Je me suis préparée comme à mon habitude et une fois mon uniforme mit, j'ai pris conscience que ça ne serait pas une journée comme d'habitude. Ce qui c'est passé la veille ne sera jamais effacé. Il n'y a aucun retour possible...Et moi, je suis consignée à résidence pour participer à l'élaboration d'un lourd secret. Un horrible secret.
Je passe la matinée à tourner en rond dans ma chambre. C'est un véritable supplice car l'ennui me fait ressasser tout ce qui c'est passé la veille. Je jongle entre lecture d'un roman à l'eau de rose et crises de larmes.
Erwin est passé me voir pour prendre des nouvelles et m'apporter mon repas. Il ne s'est pas trop attardé, je n'ai pas eu le temps de lui poser des questions sur "l'affaire". Il m'a juste ordonné de ne quitter ma chambre sous aucun prétexte.
L'après midi me parait encore plus longue que la matinée. Je jette un coup d'œil par la fenêtre, il est 14h30, l'escouade de Furlan devrait partir en entrainement dans la forêt. Et...Bingo ! Les voila dans la cours d'honneur. Toute l'escouade est au complet. Livaï est en retrait...Au moins il est là...Erwin la "laissé tranquille" si je puis dire. C'est étrange d'habitude il reste entouré de ses amis. Je l'observe s'avancer vers les grandes portes. Puis il s'arrête, se retourne et lève la tête vers ma fenêtre. Est-ce moi qu'il regarde ? Dans un moment de panique je me cache derrière le rideau. Mais qu'est ce que je fais ?! Pourquoi mon cœur s'emballe-t-il ? Je regarde discrètement une dernière fois...il n'y a plus personne. Quelle idiote. Je me cache comme si j'avais quelque chose à cacher. Même souffrante j'aurai le droit de regarder par ma fenêtre bon sang !
Il faut que je me détende !
Je vais travailler un peu... Ca m'évitera de trop réfléchir.
Ce temps libre me permet de rattraper beaucoup de travail en retard. Notamment de la paperasse à signer. Je commence même le faux rapport que je dois rendre sur ce qui c'est passé hier... Erwin m'a bien briefé sur la version à donner.
Un bruit d'orage me fait sortir de ma concentration. Je jette un œil par la fenêtre. Le ciel s'est bien assombris et quelques gouttes cognent à la fenêtre. En peu de temps c'est une pluie torrentielle qui s'abat sur le QG. Tous les entrainements extérieurs vont être écourtés au profit des taches ménagères. Les soldats vont raller comme des poux, je les attends d'ici.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres comme on dit ! Même s'il pleut j'ai besoin de sortir ! J'étouffe ici ! Et comme je suis devenue experte en exfiltration top secrète...
Toutes les escouades doivent être en route vers le QG. Je vais passer par le bâtiment le plus à l'Ouest. A cette heure ci je ne pense pas qu'il y est du monde à la bibliothèque ou à la buanderie. En plus une des porte donne directement dans la forêt. Si tout ce passe comme je l'imagine, je ne devrais avoir aucun problème à l'aller et juste faire un peu attention au retour.
Mon plan se déroule à la perfection ! Enfin, j'ai surtout beaucoup de chance, car je n'ai croisé personne. J'entre dans le buanderie et cherche cette fameuse porte qui donne sur la forêt.
Une fois à l'extérieur, je cours, tête baissée en ligne droite. Cet acte incontrôlable me fait un bien fou. Je sens l'oxygène entrer dans mes poumons, les gouttes d'eau glacées glisser sur mon visage...
Essoufflée, je suis contrainte de reprendre mon souffle abrité sous un grand arbre. Je n'aurais jamais cru qu'être contrainte de rester enfermée dans ma chambre m'aurais été aussi insupportable.
- Ce n'est pas une légende...Toutes les princesses n'en font qu'à leur tête...
Je trésaille ! Je me décolle de l'arbre et me tourne dans tous les sens pour trouver le propriétaire de cette voix. Il apparait de derrière le tronc.
Livaï...
Ma panique s'attenue immédiatement. Il appuie son dos contre l'arbre. Toujours en prenant grand soin de ne pas me regarder, il continue son petit sermon.
- Vous n'étiez pas assignée à résidence sous les ordres du commandant Smith ? S'il apprend, il ne manquera pas de vous sermonner. Officiellement vous êtes souffrante mais je vois qu'il n'en est rien.
Je ne répond pas... Pourquoi ne va t-il pas directement au fait...
- Viens en au fait ! J'ordonne.
- Je ne vous poserez pas de question sur ce qui s'est passé hier.... Sur les deux blessés un a survécu et à très bien supporter son opération. Pourtant, lorsque j'ai voulu lui rendre visite dans la matinée le médecin m'a informé qu'il était mort. Lui même n'a pas su expliquer cette mort soudaine puisqu'il était tiré d'affaire la veille. L'on vous fait passer pour souffrante alors qu'il n'en est rien et l'affaire vient d'être classée alors qu'aucun coupable n'a été trouvé... Ah oui, et le commandant Smith m'a bien fait comprendre que je ne devais pas divulguer le peu que je savais...
- Et selon toi, c'est moi la coupable.
- Il n'y a plus de témoin pour confirmer cette hypothèse.
Le silence devient lourd et malaisant. Maintenant qu'il m'a fait par de ses doutes pourquoi ne part-il pas ?!
La pluie ne s'arrête pas. Je dirais même que le flux est plus fort. Je me sens comme prisonnière de cette situation.
- Après la mort est un peu sévère, mes ces bavards méritent ce qui leur est arrivé. Ils n'avaient qu'à contenir leurs pulsions dégelasses. Même la plus grande des salopes ne mérite pas d'être traité comme un objet sexuel...
- Ah ! Donc je suis la plus grande des salopes...! Merci !
- Ne détournez pas mes propos, ce n'est pas ce que j'ai dis... Avec une mère prostituée je sais à quel point c'est répugnant de cantonner une femme à des actes sexuels forcés ou non...
Oh ? Je ne dis rien...je suis un peu sous l'effet de la surprise. Il vient de me parler de sa vie privée, de son enfance, un peu comme une confidence. Dans un soupir, il passe la main dans ses cheveux mouillés ce qui a pour effet de les coiffer en arrière. Je le dévisage avec indécence sentant le rouge me monter aux joues. C'est que c'est un garçon plutôt sexy...
- Je... je vais retourner dans mes appartements... Je suis assignée à résidence, si Erwin trouve ma chambre vide il pourrait péter les plombs...
- Vous êtes sa supérieur, il n'a aucun droit sur vous...
Sa remarque me fait rire. D'une certaine façon il a raison. Si j'avais le malheur de lui avancer un tel argument, je me prendrai un de ses savons.
- Disons que je vois Erwin... Enfin le commandant Smith est un peu comme un grand frère adoptif... Je lui dois tant...
- J'ai cru comprendre...
Je lui souris naturellement. Il semble surpris un court instant et retrouve son inexpression habituelle. Il se décolle du tronc et part en direction du bâtiment principal.
- Je viendrai me plaindre, dans votre bureau, des entrainements pour les nouvelles recrues. Ils sont à revoir ! Prenez soin de vous.
Il me lance ça sans se retourner et continue sa route, quel toupet ! Pourtant je suis heureuse. J'ai l'impression que tout n'est pas perdu dans notre relation. Mieux ! Il y a clairement du mieux. Je ne suis pas dupe, il ne m'a pas partagé ses doutes sur ce qui c'est passé hier, il m'a partagé ses convictions...Il sait que je suis la seule coupable... Mais il semble respect mon silence et mon secret. Ma confiance en lui, aussi déraisonnable soit elle, ne fait que croître.
Car j'ai l'intime conviction que dans le fond nous sommes pareils...Nous avons toujours été seuls et nous avons appris à survivre.
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Le jour où tout à commencé... (Livaï x OC)
FanficFanfic qui commence durant les aventures de Livaï dans le manga "Birth of Livaï". *_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_* Harmony, princesse royale... Le jour de mes 18 ans j'ai décidé, envers et co...