Chapitre 1 Tome 2

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PDV HERMIONE :

Comme tous les matins depuis maintenant deux semaines, je me réveille à huit heure. Je me lève, m’habille, descend les escaliers, embrasse mes parents, nourris et sors Pattenrond et lis le journal en mangeant une pomme. La routine se répète et je m’en lasse terriblement. À Poudlard, chaque jour réservait une surprise.

Comme tous les matins depuis maintenant deux semaines, j’ai envie d’appeler les Weasley ou d’envoyer un hiboux à Harry. Entendre le son de la voix de Ron, Ginny, George et par-dessus tout Fred me ravierait tout autant que lire une réponse d’Harry, parsemée de fautes soit elle. Je n’ose pas. Ça fait seulement deux semaines et mes amis doivent s’amuser de leur côté. Je ne veux pas les déranger. À Poudlard, je les voyais tous les jours.

Comme tous les matins depuis maintenant deux semaines, je me ravise de donner un seul signe de vie et je me rend à ma bibliothèque de ma ville. J’ai beau chercher, j’ai déjà lu tous les livres qui s’y trouvent car ils ne se renouvellent pas. À Poudlard, la bibliothèque regorge de trésors.
Je rentre alors chez moi, monte dans ma chambre et m’affale sur mon lit. Les pieds à terre mais le dos allongé, je fixe le plafond blanc. Pattenrond me rejoins dans le lit et passe par-dessus moi, en prenant bien soin de m’écraser le ventre à chaque pas, pour finalement s’allonger contre moi.

En fixant le plafond, je pense d’abord à Harry et la cicatrice qui lui restera de la résurrection de Voldemort maintenant que Peter Pettigrew lui a entaillé les veines de son avant bras. Ensuite, à Ron et ses frères, trop protecteurs. Puis à Ginny dévastée et son visage doux devenu si froid. Et enfin bien sûr, à Cedric, pale, livide, inexpressif, mort. Quand Ginny à couru vers lui, j’ai d’abord voulu la retenir. Je ne voulais pas qu’elle pleure. Je me suis rendu compte après quelques secondes que je ne devais pas. Je devais, au contraire, la laisser aller. Je ne suis pas un de ses frères.

-Hermione ? Ma mère, en bas des escaliers, me coupe dans mes pensées. Je me lève alors et descend, comme un automate.

-Oui maman ?

-Je crois que tu as un coup de fil. Dit elle, d’une voix douce, avec un sourire quelque peu malicieux.

Je m’approche et prend le téléphone.

-Allô ?
La première voix que j’entend est chaude, rassurante. Elle m’avait manqué.

-Salut princesse. Des frissons me parcourent. Comment tu vas ?

-Mieux que jamais, et toi ?

-Ça va, ça va.
Tandis qu’il me parle, j’entend Molly hurler sur Ron et George dans le fond.

-Et comment va Ginny ?

-Oh, euh…  Pour tout te dire, elle passe son temps dans sa chambre ou à pleurer. Elle ne mange que très peu et ne parle plus.

-Oh… je vois… J’aimerais tellement la voir, la prendre dans mes bras.

-Si tu veux tout savoir, on m’a confié une tâche importante, et c’est pour ça que je peux te parler sans que l’on me soupçonne.

-Et quelle est cette tâche ?

-Te mettre en sécurité.

-Que… quoi ? Comment ça ?

-Avec le retour de Voldemort, tu ne peux pas rester chez toi. On doit t’amener chez Sirius. On part dans une semaine. De ton côté, ils te laissent deux semaines. Mais je préférais te prévenir avant, histoire que tu profites.
Je ne réponds rien. Que dire ? Il ne me reste que deux semaines à passer avec mes parents. Comment vais-je leur dire ? Je raccroche, sans même dire au revoir. Avant de reposer le téléphone fixe, je l’ai seulement entendu dire qu’il ne fallait pas que j’envoie de lettre à Harry. Dumbledore nous l’interdit. Génial… Ces vacances s’annoncent reposantes.

Après une semaine, je décide enfin de leur dire. Je veux qu’ils se préparent au fait de me voir encore moins que les années précédentes. La séparation est toujours dure mais ça devient une habitude. Quand je leur ai annoncé, ils m’ont juste regardé, les yeux emplis de peine, de tristesse et de colère envers le monde magique qui leur prend leur fille, puis ils ont acquiescé. Je sais que ça leur fait du mal autant qu’à moi. Je sais qu’ils m’en veulent dans un sens. Mais je sais aussi que je resterais leur fille à tout jamais.

Aujourd’hui, ils veulent m’emmener dans une petite Chapelle pas loin de chez nous. Je suis chrétienne mais ni croyante, ni pratiquante. On roule jusqu’à la fameuse chapelle. Dehors, le soleil est éblouissant. De l’extérieur, on pourrait croire à une petite bâtisse en ruine. Je suis donc mes parents jusqu’à l’intérieur.

Mes yeux mettent d’abord un peu de temps à s’habituer à l’obscurité. Une odeur de pierre, fraîche et ancienne se fait sentir. Je n’entends plus les rires des enfants dehors. Les vitraux, bien qu’ils soient religieux, reflètent une magnifique lumière qui donne l’impression de s’évaporer dans la pièce. Le silence est apaisant. Je me sens légère.

Je laisse mon esprit vagabonder et mes yeux contempler. Un des vitrail a une teinte à dominance orange. Ça me fait alors penser à Fred, ses cheveux roux, son sourire malicieux. Je m’approche du coin avec les bougies. L’une d’elles est différente. J’approche mon nez pour la sentir. C’est ce que je pensais, elle a bel et bien une odeur de caramel. Semblable à celle de Fred.

J’essaie de ne plus penser à lui, aux Weasley, à mes amis, au monde des sorciers. Pourtant, quand je regarde les vitraux et que j’analyse leur représentation, il me semble y voir la paix et la foie en la religion. Chez les Moldus, on cherche la performance, le renouvellement, la technologie. On se bat pour des religions, des croyances, des forces, du pouvoir.
Chez les sorciers, on se bat pour du pouvoir oui, mais aussi pour lutter contre le mal. Voldemort est sans aucun doute la pire personne qui puisse exister sur cette terre. Mais ici, personne ne connaît son existence. Alors les gens s’activent et continuent leur vie, leurs guerres et tout ce qui va avec.

J’en ai assez, cet endroit m’a déprimé. Je sors alors de la chapelle et, à ma plus grande surprise, tombe sur une personne que je connais déjà bien de trop. Assis sur le muret qui entoure la bâtisse, il s’approche de moi.

-Fred ?! Mais qu’est ce que tu fais là ?

-Tu m’as raccroché au nez l’autre jour.

-Oui, désolée.

-Tu ne m’envoie même pas une seule lettre.

-Toi non plus je te signale.

-Bien sur que si Mione !

-Tu vas me dire que les hiboux ont fait grève et que c’est pour ça que, bizarrement, je n’ai rien reçu ?!
Je le vois exploser de rire et je me rend compte de l’absurdité que je viens de dire. Je rigole aussi. Il s’approche de moi et me prend dans ses bras. Je monte sur ses pieds et l’embrasse.

-Tu me manques. Dis je.
-Toi aussi tu me manques. Je te promets que je t’ai envoyé des lettres. Dumbledore a dû les réceptionner.
On reste dans les bras l’un de l’autre plusieurs minutes. Mes parents sont sans aucun doute en train de prier.
-Qu’est ce que tu fais ici ? Dis je, finalement intriguée.

-C’est pour te dire que Sirius viendra te chercher en transplanant samedi matin.

-hmmm… d’accord.

-Je sais bien que ça t’embête de quitter tes parents comme ça. Mais dis toi que tu retrouveras Ginny et qu’on pourra passer du temps ensemble.

-Je te rappelle que tes parents sont pas au courant.

-Ce sera l’occasion. D’un seul coup, j’ai peur. Très peur. Dans ma tête, une scène défile très clairement. Molly ne veut pas que je sorte avec son fils. Je relève brusquement la tête.

-Non ! Imagine ta mère ne m’aime plus ! Imagine elle ne veut pas qu’on sorte ensemble !

-Hey calme toi, dit il en riant. Dans le pire des cas elle aura juste peur que je déteigne sur toi.

D’un coup, la lourde porte de la chapelle s’ouvre dans un grincement insupportable.

-Hum… Hermione ? À la seconde où la voix grave de mon père se fait entendre, je me sépare de Fred.











Et voilà pour ce chapitre, il marque le début du tome 2 et espère que ça vous plaît.
Kiss et prenez soin de vous.

Never let me go (Old) *EN PAUSE À JAMAIS*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant