Chapitre 5 Tome 2

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PDV GINNY :

-Mais vous l'avez vu ? Demande Harry

-Non, mais on l’a entendu, lui répond Hermione.

Dans la petite chambre au deuxième étage de la maison des Black, plus aucun bruit ne se fait entendre. Chacun réfléchit à quelque chose qui aurait pu pousser Fred à aller chez Barjow et Beurk. De mon côté, j’observe Harry. Le garçon que j’admirais par ses exploits, mais que j’ai pourtant réussi à détester a un visage plus dur qu’avant, plus fermé. Hermione m’a dit qu’il s’en voulait, que chaque nuit il cauchemarde de ce combat. Je sais qu’il n’a rien pu faire pour sauver Cedric, ma colère l’a simplement emporté sur ma raison.

-Bon, il faut qu’on agisse. Fred avait forcément une raison d’y être. George me coupe dans mes pensées. Il n’avait pas prononcé un seul mot depuis le chemin de Traverse.

J’acquiesce tout en me disant que ça doit être dur pour lui de savoir sa moitié si loin. Au moins, il va bien.
La porte s’ouvre alors et laisse place à Kreattur, l’elfe de maison des Black.

-Kreattur a à vous prévenir que le dîner est servi. Dit il de sa voix rocailleuse.

On se regarde toujours en silence, puis on se lève et sort tout en entendant l’elfe chuchoter «enfants de malheur».

Pendant le repas, on agit tous normalement. Tous, sauf George. Il laisse des sous entendus chaque fois qu’il prend la parole et j’ai l’impression que ma mère fait exprès de ne pas comprendre.

Après avoir réussi à couvrir les « juniors de l’ordre », je propose qu’on aille tous dormir pour mieux réfléchir et agir demain.

[…]

Les jours passent, l’ambiance s’améliore, il ne nous reste plus que deux semaines de vacances et Poudlard commence à me manquer. Je reprend goût à tout, il faut dire que mes frères sont doués en potion parce que même si ça devait être court, ça m’a aidé.

Toutes les nuits, j’entend Fred transplaner et déposer un baiser sur le front d’Hermione, puis sur le mien. J’en ai parlé avec mon amie. Elle le sait elle aussi, et tout comme moi, elle fait semblant de dormir, semblant que tout va bien, semblant qu’aucun complot n’est en cours. Ça fait pourtant deux nuits qu’il ne vient plus. Cette nuit il faut que je fasse quelque chose dont j’ai besoin depuis maintenant trop longtemps. Je ne veux pas qu’on me voit donc c’est le moment idéal.

En attendant le soir, Hermione, Ron, Harry, George et moi nous retrouvons dans la petite chambre du deuxième étage de la maison des Black. Tandis qu’Harry et Hermione sont adossés l’un contre l’autre sur le lit de celui-ci, ma tête est posée sur le ventre de Ron qui est allongé en travers de son lit. George, lui, est assis contre le mur en face des deux lits.

-Bon… Commence ce dernier. Vous savez tout aussi bien que moi que la réponse ne va pas nous tomber sous le nez comme par magie. Tout le monde acquiesce. Il faut qu’on s’échappe d’ici pour retrouver Fred.

-Attendez ! Intervient Hermione. Il y a une chose qu’Harry et moi ne savons pas. Où est censé être Fred ?

Je regarde mes frères, un peu paniquée et ils me font signe que c’est bon.

-Hum… en fait… dis je pour commencer. Dumbledore a… voulu tenter une mission infiltration. En fait, on va avoir une nouvelle professeure de DCFM. Et elle vient du Ministère. Il fallait donc quelqu’un de discret. Mais t’en fais pas Hermi ! Il est pas en danger !

Elle acquiesce pensivement.

-Maintenant il nous faut un plan, continue Ron.

-En fait, j’y ai réfléchis et J’en ai un, dis George. Tous les jeudi soir, l’ordre se réunit. Il suffit qu’on utilise le réseau de cheminette du troisième étage pour aller sur le chemin de Traverse et à partir de là on contacte Bill pour qu’il nous fasse transplaner jusqu’à Fred.

-Je ne suis pas sur que ça marche, intervient Harry.

-Moi non plus, répond George. Mais on a que ça pour l’instant.

[…]

C’est le moment. Il est deux heures du matin. Hermione dort, à moins qu’elle fasse semblant, par respect pour moi. J’ai pris Coquecigrue et Fred ne viendra pas, en tout cas j’espère.
Alors j’écris. Je pleure, mais je continue à écrire. J’ai mal, mais je continue à écrire.

« Je sais qu’en temps normal, la première chose que tu m’aurais dit est « Hey Gin’, ça va ? ». Sauf que les temps ne sont pas normaux. Voldemort est de retour, Harry est allé devant le tribunal, je sors d’une dépression, mon frère a disparu, mon autre frère ne va pas bien. Et pour finir, tu n’es plus là. Parlons en.
Oui, je l’ai mal vécu. Très mal vécu. J’apprenais à t’aimer correctement, comme tu le mérites. Et il t’a quand même enlevé de ma vie. À jamais. J’avais en permanence cette douleur inexplicable, ce creux dans ma poitrine. Il y avait ces larmes qui ne demandaient qu’à sortir, ces hurlements bloqués en travers de ma gorge. Mais surtout, j’avais cette rage, cette haine envers tout, tout le monde et tout le temps.
Voldemort ne t'avait pas seulement enlevé toi, il avait enlevé une partie de moi en même temps.
Alors je me suis renfermée. Je ne mangeais plus, je ne souriais plus. Hermione, elle, m’a soutenue même si je ne lui parlais pas.
Au final, par je ne sais quel hasard, j’ai compris la douleur que subissait mes proches. J’avais oublié que je n’étais pas seule. Ils souffraient avec moi.
Alors, peu à peu, j’ai pris conscience d'une chose. Une chose importante. Mon mal ne venait pas de là où je pensais. Je me déteste pour ça, si tu savais. Reprenons les événements.
J’admire Harry depuis toujours. Lui ne me regarde pas. Je n’ai jamais reçu cet amour que j’attendais. Mais on s’est rapprochés, je me suis attachée à toi. J’aimais être avec toi, mais pas de la même manière que toi.
Quand on s’est embrassés, j’étais heureuse, plus que ça, j’étais aux anges. Pourtant je me suis rendue compte que je ne voulais pas de toi. Pas comme ça. Je ne t'aimais pas Cedric. Tu es comme… mon frère. Du moins, tu l’étais.
Et non, tu ne me méritais pas. Et oui, ça me fait du mal d’ecrire ça. Mon mal venait de là, sans même que je le sache.
Il m’a enlevé une partie de moi. Il m’a enlevé un frère. Un frère que je ne méritais pas. J’ai compris la leçon.
Je crois que cette lettre est une manière de faire mon deuil, enfin. Je l’en veux.
Je t’aimais, Ginny »

Je roule le parchemin, l’attache à la patte de Coquecigrue et la fait s’envoler jusqu’à un endroit inconnu. Peut être que quelqu’un lira cette lettre un jour.

Je ferme la fenêtre après la petite chouette mais entend un bruit derrière moi. Je me retourne et vois une grande silhouette, puis prends peur avant de réaliser que c’est bel et bien lui, Fred. Je cours dans ses bras.

-Mais qu’est ce que tu fous bordel !? Dis je énervée.

-Ginny j’ai une mission et je ne peux pas vous en parler alors faites moi confiance.

Il se détache de moi, embrasse Hermione sur le front et transplane.
Mon amis, qui ne dormait pas comme à son habitude, se lève et me dit simplement une chose avant qu’on aille toutes deux se coucher :

-On met le plan à exécution dans deux jours.










Voilà pour ce chapitre j'espère qu'il vous a plu haha

Never let me go (Old) *EN PAUSE À JAMAIS*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant