Chapitre 5 - Une lueur d'espoir

226 18 0
                                    


Le mois d’Octobre commence tout juste que j’en peux déjà plus. Je me lève, comme un automate, puis direction la douche. Alors que je me déshabille je jette un coup d’œil dans le miroir.

Des bleus couvrent presque la totalité de mon corps, mon visage porte également différentes marques. La pire, selon moi, sont les hématomes sur mon ventre et mon dos. Je me souviens encore comment tout cela s’est passé, malheureusement.

Encore une fois, je sortais du cours de sport, il faut croire qu’ils aiment s’en prendre à moi juste après, est-ce que parce que je me défoule trop dans ses moments-là ? Que je suis la plus vulnérable ? Je n’en sais rien du tout.

En tout cas, dans mon vestiaire il ne restait qu’une chose : mes sous-vêtements. Même mes vêtements de sports ont disparus.

Et avec mon deuxième sac qui est dans mon casier, situé à l’entrée du lycée… je ne sais pas quoi faire. Je jette des coups d’œil aux autres élèves, demandant silencieusement de l’aide, mais personnes ne cherche à m’aider, trop occupées à rire.

D’un coup, on m’attrape par le bras, un des gars de l’équipe de soccer. Avec un de ses collègues ils me sortirent des vestiaires sous mes cris et malgré le fait que j’essais de me libérer de leurs emprises.

C’est ainsi qu’ils me font défiler dans tout ce lycée, sous les regards des élèves, des professeurs, du proviseur… Je n’ai jamais été aussi humiliée de ma vie.

Sur la route, j’ai vues Amanda, Ashley et Alys, riant aux éclats. Prise d’une rage folle, je me suis approchée d’elles avant de gifler Amanda, à ce moment même, le fait d’être en sous-vêtements devant tout le monde, même si certains filmaient, n’avait plus aucune importance, je l’ai vite regretter lorsqu’à la fin des cours, elles m’ont frapper jusqu’à ce que j’en frôle l’inconscience dans les toilettes.

Je finis par entrer sous la douche, je fais en sortes qu’elle ne soit pas trop chaude, les bleus me faisant suffisamment mal comme ça, une douleur supplémentaire n’est pas nécessaire. Une fois sortie et sécher, le part en direction de ma commode et prend des vêtements aux hasards. Je finis par m’habiller d’un jeans gris et un sweatshirt à capuche large et noire.

Bien qu’une seule semaine est passée, j’ai l’impression que ça fait une éternité, j’ai totalement arrêtée de parler et de participer aux cours. Je ne réponds plus aux professeurs, ni même aux insultes et aux remarques des autres. Tout cela me passe maintenant au-dessus de la tête.

Je n’arrives pas à me concentrer énormément en cours, pourtant, j’essaies tant bien que mal de remonter mes notes. En même temps que mes cours habituels, j’ai pris en option deux langues que j’aime beaucoup, le français et l’espagnol.

J’aime leurs modes de vies, leurs mœurs et les valeurs que leurs transmettent leurs familles, surtout dans les pays tels que le Mexique avec la quinceañera. La fête des quinze ans des jeunes filles, un passage entre l’âge de l’enfant et celui de l’adulte.

Le premier jour, ne comprenant pas énormément l’espagnol j’ai passé une annonce pour trouver un correspondant afin de m’apprendre la langue. J’ai eu plusieurs réponses, la plupart pour une étude anatomique, mais finalement, un candidat m’a paru digne de confiance : Sebastian.

Au fur et à mesure que je lui parlais, j’ai appris qu’il vient de Colombie, dans les quartiers pauvres, il est arrivé aux Etats-Unis à la mort de ses parents, sa grand-mère ayant des papiers américains, et depuis, il n’est pas repartie une seule fois.

Il est fils unique, passionné de la musique, il créer lui-même ses chansons et sa musique grâce à un roli, un soir, il m’a même promis de m’apprendre à y jouer un jour. Nous ne nous sommes jamais vues pour le moment, mais quelque chose me dit que ça ne tardera pas.

Nous apprenons beaucoup l’un de l’autre, avec lui, le feeling est tout de suite passé, et réciproquement ce qui me ravie, je sais qu’avec lui j’aurais l’image d’un ami, il m’aide à relativiser, me donne les clefs pour penser à autre chose, et rien que pour ça, je le remercie énormément.

En regardant l’heure sur ma montre, je vois qu’il faut que je me dépêche si je tiens à être à l’heure en cours. En prenant un simple fruit et un petit encas dans mon sac, je pars en cours d’un geste rapide.

Heureusement pour moi, aujourd’hui je n’ai pas cours de sport, ce qui est une petite victoire personnelle, je sais que, même si il m’arrive quelque chose, je ne serais pas dénudée.

Le cours d’histoire c’est fait de manière si rapidement que je n’ai absolument rien écrit de ce qui a été dit aujourd’hui. Le cours de mathématique à subit la même chose, j’ai l’impression que ma journée va se passer ainsi, en eaux troubles.

Avant de partir en direction de la cafétéria sur la pause du midi, je pars dans les toilettes, ayant une envie pressante, après avoir fait ma petite affaire, je sors pour me laver les mains, je n’ai pas le temps de me sécher les mains que quelqu’un attrape mes cheveux pour les tirer, me faisant tomber sur le dos.

Je pousse un léger grognement en posant une de mes mains derrière la tête, là où ça a frapper le sol, en ouvrant les yeux, je remarques trois paires de talons aiguilles.

Le contraire m’aurait étonné, je ne peux pas passer une journée tranquille ici. Je les entends m’insulter, me dire que je ne vaut rien, que personne ne m’aime, enfin, le topo habituel, un grand sourire aux lèvres.

Voyant que je ne réponds pas, elles finissent par s’en prendre physiquement à moins, ce soir, j’aurais des marques de talons aiguilles et toute la journée sera avec des griffures et des empreintes de gifles imprimer sur mes joues.

Une fois qu’elles ont terminées leurs affaires, je prends quelques minutes avant de retourner en cours, j’ai dû me nettoyer le visage car je m’étais mise à saigner du nez.

Les professeurs ont fait comme si tout était normal, à aucun moment, ils sont venus pour me parler, demander ce qu’il m’est arriver, est-ce parce qu’ils ne veulent pas s’impliquer dans mon problème ? Parce qu’ils préfèrent se dire qu’il y a aucun problème de harcèlement dans cet établissement ? Probablement des deux.

Je ne cherches pas à aller voir l’infirmière scolaire à cause de la migraine lié à la chute. Il va falloir que je fasses une nuit blanche par précaution. Je me soigne seule, depuis le tout début pour tout et n’importe quoi.

La journée passée, je ne prends pas la peine de me promener dans les parcs avoisinants la maison, je rentre directement à la maison, sur la route, mon portable se met à vibrer, coupant ma musique au passage, après avoir constater qu’il s’agit de mon père, je décroche sans hésiter, rare sont les fois où il m’appelle.

- Allô ? Papa ?
- Bonjour Nazélie, comment vas-tu ?
- Bien merci, et toi ? Et maman ?
- Nous allons bien, je t’appelle concernant Thanksgiving, avec ta mère nous allons venir pour cette célébration, je te laisse inviter ton frère, on verra si il viendra.
- D’accord papa et…

Je n’ai pas le temps de prolonger la conversation que mon père raccroche en disant qu’il a une réunion urgente qui l’attends. Mon père n’a jamais été du genre à parlementer, que ce soit au téléphone ou en face à face, sauf quand ça concerne le travail. Je sais qu’il m’aime, à sa propre manière, mais ses silences sont parfois difficile.

Néanmoins, une lueur d’espoir s’infiltre dans toutes les parties de mon corps, papa et maman vont revenir au moins une journée.

Je Réussirais [Sous Contrat D'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant