Sirèna T1 Un rêve devenu réalité [Réécriture]

Prologue: Une Perte Douloureuse *

Tout semble paisible, calme, serein. Un moment opportun pour réviser ces terribles leçons de musique. Pourquoi ai-je pris l'initiative de jouer du trombone déjà ? Au lieu de rester pensive, je devrai vraiment réviser ! Au loin, j'entends la voie de mon père raisonner:

<< - Stella, il est l'heure d'aller en course !

-J'arrive papa !

Je descends ces escaliers faits de pierres, me prépare et monte dans la voiture accompagnée de mon père. Je mets mon disque préféré, U2 et apprécie cette douce musique. Mon père et moi, nous aimons tellement ce groupe. Depuis ma plus tendre enfance, nous faisons la collection des disques et poster en tout genre. Quand j'y pense, Papa a toujours été présent lorsque mon moral était au plus bas. Il m'a acheté cet album pour me faire sortir de ma situation de "Fille renfermée sur elle-même". A cette époque, j'avais très mal appris la nouvelle concernant l'inexistence des sirènes. Mon plus grand rêve était devenir comme elles, avec une magnifique nageoire et un énorme respect envers l'océan. Je me souviens même que mon institutrice s'était inquiétée pour moi car je ne parlais jamais aux autres. Mon rêve représentait toute ma vie.

Je ne le sais pas encore mais ce jour est le dernier que je vais passer avec mon père...
J'ai soudain un très mauvais pressentiment. J'essaie d'ouvrir la bouche mais rien ne parvient à sortir de ma gorge. Une personne déboule sur le trottoir, l'air amoché. Mon père, surpris, essaye d'éviter le piéton vacillant de droite à gauche. Il freine alors tout en essayant de tourner le volant. Ce moment, ne durant que quelques secondes, semble duré une éternité. Nous sommes comme pris dans un typhon, telle une valse. Je ne peux rien distinguer autour de moi, le monde s'entremêle et tout devient si flou, presque incertain.

Enfin, dans une dernière note de musique, dans une dernière vague, un vacarme assourdissant signe un arrêt. L'arrêt d'une vie dont j'ignore encore.

~
J'arrive à distinguer des sons, des bruits, des voix. Ma tête me fais un mal de chien et mes paupières semblent bien trop lourdes pour s'ouvrir.

-Il n'a malheureusement pas survécu, mais sa fille est en vie, c'est une miraculée.

-Y a-t-il une personne de la famille qui pourra prendre en charge cette enfant ?

- Et bien il y a sa mère mais...

- Parfait ! Quand cette petite fille ira mieux elle n'aura qu'à aller chez sa mère !

Je n'ai pas voulu écouter la suite. Cela devait être une autre personne. Mon père n'est pas mort. Il écoute certainement sa série préférée, Grey's Anatomy. Sinon, Que ferai-je dans un hôpital ? Il y a encore de cela 2 minutes j'étais dans ma chambre en train de réviser. Je continue finalement à écouter la télé, n'ayant pas d'autres choses à faire. Peut-être suis-je entrain de dormir ? Je n'arrive pas à bouger d'un pouce.

- A ce que je vois, elle ne s'est toujours pas réveillée.

- Non docteur, vu ce que son père a, elle a eu beaucoup de chance.

- De ce que m'a dit la police, la voiture était très endommagée, voir détruite.

- Mais ne nous réjouissons pas trop vite, elle n'est pas encore sortie d'affaire.

- Tu as raison Maggie.

Maggie ! Ce n'est pas dans son émission le nom là. A moins qu'il y ait une nouvelle saison... Maintenant que je suis plus alerte, je devrai pouvoir ouvrir les yeux. Je commence donc à les ouvrir et remarque que je ne reconnais pas le plafonnier du salon. Mon odorat venant lui aussi de se réveiller, me signale que l'odeur de la pièce ressemble étrangement à un produit ménagé. Serai-je encore entrain de rêver ?

Soudain, je comprends ma situation, c'est la réalité. Je ne suis pas chez moi mais à l'hôpital et la personne qui est morte est donc....Non, c'est impossible ! Si je suis ici c'est certainement parce que j'ai fait un malaise, rien de plus. Quant à Papa, il doit certainement être à côté de moi en attendant que je me réveille. Je plains la pauvre fille qui a perdu son père. Ce n'est pas mon cas, n'est-ce pas ? Je n'entends rien d'autre. Peut-être que mon père est parti prendre un café ou appeler Maman pour lui expliquer la situation. Je décide de réessayer d'ouvrir les yeux mais cette lumière m'aveugle. Je n'arrive pas non plus à bouger peu importe les efforts fournis. Je commence à stresser, que m'arrive-t-il donc. Après de nombreux essais, j'arrive finalement à ouvrir les yeux.

- Docteur ! Elle s'est réveillée !

- Bonjours Stella.

J'observe longuement les personnes en face de moi. L'une est une fille aux cheveux bruns, les yeux verts et une longue blouse blanche. L'autre est un garçon à l'air amical. Les cheveux blonds et les yeux marrons. Il m'annonce une terrible nouvelle qui fissura mon cœur à jamais:

- Je suis navré de te l'apprendre mais ton père est mort. Le piéton, quant à lui est.....

La peine prend le dessus sur tout mon corps et mon esprit. Je réponds en une fraction de seconde:

-CE PUTAIN DE PIÉTON NE MÉRITE MÊME PAS QU'ON PARLE DE LUI ! disais-je, sous l'effet de la colère. POURQUOI IL ÉTAIT LA, POURQUOI !?

Les deux personnes parlaient donc de moi ! J'ai nié cette possibilité pour ne pas réaliser le simple fait qu'il ne soit plus de ce monde. Intérieurement, je me sens inutile, bête, sans intérêt. Tout ce que je voulais c'était que ce cauchemar s'arrête.

Mais ici encore, je ne veux pas voir la réalité en face. Et si c'était un rêve ? Après tout, les rêves sont parfois réalistes. J'essaye de me convaincre du contraire mais c'est déjà bien trop tard, mon père est mort, il faut que je l'admette. Je l'aimais tellement, je n'aurai jamais imaginé le perdre si tôt, à 17 ans.

Ils reprennent ainsi la parole:

- Prend ton temps pour appréhender la nouvelle. Nous sommes là dans le besoin: moi le docteur Hugues, et Maggie, une infirmière. dis -t-il, l'air gêné.

- Salut ! dis Maggie en essayant de sourire malgré les circonstances.

Je n'avais pas la tête à discuter pour le moment. Ma mère comme ils l'appellent n'est pas ma vraie mère: elle m'a adopté avec Papa. Ils m'auraient trouvé sur une plage lors du coucher du soleil. Je me suis alors toujours dis que ma passion pour les sirènes et mon lieu "de naissance" étaient liés.

Je lui en veux beaucoup pour avoir fait souffrir mon père peu de temps avant leur divorce. Elle était maladive, malhonnête et elle nous haïssait. J'en ai moi-même fais les frais. Depuis, "apparemment", elle aurait changé. N'importe qui peux prononcer ces mots, je ne suis pas prête à la voir, pas maintenant en tout cas. Elle a essayé de nous détruire de l'intérieur et maintenant elle revient comme si de rien n'était.

Mon mal de crâne s'intensifie. J'ai recueilli de nombreuses informations aujourd'hui, la pilule est dure à avaler. J'essaye de rester éveillée mais mes paupières sont trop lourdes. Je tombe ainsi dans les bras de Morphée.