L'âge d'or

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Je passai toute la fin du mois de juin et le début du mois de juillet à travailler avec Valrose. Même le jour de mes épreuves de bac (français écrit et oral) j'étais aux écuries à exécuter des changements de pieds, des cessions à la jambe et même à passer quelques barres avant d'aller m'enfermer dans une salle pendant plusieurs heures! Chaque jour, la relation que j'entretenais avec cette belle jument progressait et cela nous permettait beaucoup de choses.

Puis, la troisième semaine de juillet, notre aventure pris un accent beaucoup plus concret lors de notre premier concours. C'était un CSO amateur sur la grande piste de Deauville, nous faisions l'amateur 2 vitesse 110 cm le samedi et l'amateur 1 grand prix 125 cm le dimanche. La marche entre les deux épreuves était haute mais Eric était confiant au sujet des capacités de la jument, de notre travail et de notre entente.

Etant à plus d'une heure de la structure, nous avions pris un boxe et sommes arrivées sur place le vendredi matin, pour un départ le lundi après-midi, histoire de bien profiter de notre séjour à la mer. Mes parents n'étaient pas forcément d'accord mais le fait que je n'ai plus de cours leur a fait revenir sur leur décision.

Nous sommes arrivées sur place vers 9:30. Nous avons garé le camion dans le parking du pôle avant de nous diriger vers les boxes qui nous étaient attribués (Victoire venait avec nous pour faire les deux amateur 2, vitesse et grand prix, en 110 et 115 cm). Comme on avait réservé à l'avance, nous avons eu droit à des boxes en dur juste à côté des douches. La paille était déjà en place pour les deux chouchoux, nous n'avions plus qu'à les installer.

Vers 12:00, nous leur avons donné leur ration et avons prit notre repas. Nous étions six à table: Eric, Eloïse, Victoire, Lana (la femme de Eric), Jules (le fils des Fontaines) et moi. Même Victoire était détendue et nous avons braucoup rit!

Il a fait très chaud l'après midi, trop chaud pour monter. Comme Victoire avait quelques chose de prévu ce soir, Jules allait lui monter son cheval mais nous allions attendre 18:00 ou 18:30 pour que les chevaux n'aient pas trop chaud. Du coup, en attendant, nous sommes partis à la plage faire bronzette, ordre de Eric! Lui restait avec sa femme pour surveiller les chevaux et régler les derniers détails concernant horaires, tarifs et logements pour les trois prochaines nuits. Eloïse voulait aller faire les boutiques et Victoire est partie avec elle car, je cite, «le soleil pourrait brûler ma peau». En voilà une qui ne changera jamais...

Nous sommes donc partis tous les deux, Lucas et moi en direction de la plage. Nous qui ne voyons jamais la mer en avons profité jusqu'à l'épuisement! Se jeter dans les vagues, puis se rouler dans le sables, courir les pieds dans l'eau, tennis, volley, courses puis, pour finir, une heure à somnoler côte à côte, sur la même serviette (l'autre boulet avait oublié la sienne) sous le soleil de plomb!

Vers 17:00, nous reprimes nos vélo pour retourner au Pôle où nous nous sommes changés avant d'aller préparer nos montures. Puis nous sommes allés travailler un peu dans le manège. La plupart des gens étaient déjà partis et nous avions le manège pour nous tout seul! Ce moment était vraiment calme, tranquille, aux antipodes de la vie que je menais lorsque j'étais chez moi. C'est peut être pour ça que j'aimais tant l'équitation, cet écart au monde qui me rendais différente de la vie «normale».

Pour finir la journée, nous avons douché les chevaux (enfin, les chevaux... nous aussi y avons eu droit!) et préparé nos pions (et ceux de Victoire) pour demain. Notre épreuve a lieu à 11:00 demain, l'heure idéale pour ne pas se lever trop tôt et ne pas avoir trop chaud. Le temps de nourrir les chevaux et de nettoyer un peu les boxes et nous étions rentrés à l'hôtel: rendez vous à 20:00 pour dinner tous ensemble.

C'est ce que je croyais. Il était 19:30, j'étais entrain de me préparer en tenue de ville, quand quelqu'un toca à ma porte. C'était Jules, bien habillé, un bouquet de roses à la main. Je lui ai dit que s'il cherchait Victoire elle était dans la chambre d'à côté. Il me répondit que c'était moi qu'il cherchait, puis il m'invita à «dinner». J'étais complètement sonnée mais j'ai dit oui.

Nous sommes donc parties dans un petit restaurant chinois, un buffet. C'était vraiment une super soirée. Après le restaurant, nous avons parcouru les célèbres Planches de Deauville main dans la main, en contemplant le couché de soleil. Il m'a déposé devant la porte de ma chambre vers 23:00 avec, en guise d'au revoir, un léger baiser sur la joue. Puis il est parti. Je suis restée quelques secondes devant la porte à réaliser ce qu'il venait de se passer puis je suis rentrée me coucher, afin d'être en forme pour demain.

*****

Il est 10:50, je suis déjà à cheval pour commencer ma détente. Jules viendra me la tenir le temps que je reconnaisse mon tour et me mettra les barres vu que son père est parti emmener Victoire aux urgences. Elle s'est faite marché dessus et ne peut plus bouger le pied. Dommage, ça gâche un peu la journée...

La jument est vraiment détendue et est, comme d'habitude, très agréable. Je l'ai faite un peu galoper avant de faire ma reco. Le parcours est simple,  la seule difficulté est un triple en milieu de parcours mais je sais qu'elle le fera bien. Il y a beaucoup d'option, nous allons toutes les prendre, évidemment! Le but n'est pas forcément de gagner mais de commencer à jouer un peu le chrono puisque, de toute façon, elle saute super. Après, il faut vraiment que je soigne mes abords si je veux être bien dans le classement!

Je retourne au paddock, Jules a finit de la détendre sur le plat, il ne nous reste plus qu'à sauter. Il est adorable!

La jument saute super! On ne la fait pas trop sauter pour ne pas la fatiguer. Quelques temps après, on nous appelle.

Il est l'heure d'entrer en piste.

Miss O'ConnorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant