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Bonjour, bonsoir.

— — — début du chapitre — — —
58
ou « Wanted »
sacha





Les moniteurs étaient venus nous chercher au poste de police, nous posant, à leur tour, une avalanche de questions auxquelles nous n'étions pas prêts mentalement à répondre. Évidemment, ils nous passèrent un savon.


Après avoir vérifié la porte, les fenêtres et s'il n'y avait pas une caméra ou quelque chose du style, je me glissai dans la douche.



Je ne savais plus où donner de la tête ; j'y repensais, j'angoissais et je regrettais.


Je coulais. Une mer déchaînée m'engloutissait. La pluie bâtante n'avait plus cet effet que j'aimais tant, ce son n'avait plus de sens pour moi. Il dévorait toutes pensées, laissant de préférence les noires. Sans cesse, cet horrible bruit déchirait mes oreilles. Il était puissant, infini et atroce.

J'avais peur, pire que peur. Allais-je mourir ? L'homme allait-il partager la photo ? Le soir, je n'arrivais plus à dormir. Je ne m'en étais pas encore rendu compte, mais je devenais un peu paranoïaque.

J'avais le souffle court, le ventre se gonflant et dégonflant d'air à une allure pas très naturelle. L'eau gisait par le pommeau que j'avais accroché en auteur de façon à ne pas avoir à le tenir. Je me tenais tel un piquet, tête basse. Je ne savais même plus si je pleurais ou si cela était de l'eau.


J'avais envie de m'arracher les ailes.


De crier au Monde entier que ce n'était pas vrai, j'étais un être humain. Un adolescent avec des problèmes normaux.

Les matins, je dut aller en cours pendant trois heures. Paranoïa mon amie, je m'étais coquet d'un débardeur qui couvrait entièrement mes cicatrices, je l'avais rentré dans mon pantalon et j'avais ajouté un t-shirt large caramel par-dessus. Tyucho, qui n'était ni très en forme ni très joyeux, parlait plus autant qu'avant. Lui aussi, il devait se poser des questions. Parfois, les autres nous proposaient quelques activités l'après-midi et, à chaque fois, je refusais. Tyucho, lui, acceptait. Je ne lui en voulais pas, il désirait simplement se changer les idées. Quant à moi, je ne devais prendre aucun risque. Zéro risque. Aucune chance que le Monde ne voie mes cicatrices.











Le morale dans les chaussettes, à peine quatre jours après l'incident, je savais à l'avance que la journée allait être nulle. Je me préparais, effectuant mon nouveau tic. Paranoïa, mon amie... Je vérifiai qu'il n'y avait ni caméra, ni rien, sous le regard peiné de Tyucho.



Assis à la cantine, j'attendais la venue de Tyucho pour manger. Je recevais quelques regards, je croyais que c'était parce que je mangeais seul...

Ma prédiction de mauvaise journée se confirma lorsque Tyucho débarqua, paniqué, dans la cantine, son téléphone à la main. Il avait l'air... de n'être plus lui... Ses yeux étaient petits et brillants, décorés de cernes prouvant son manque de sommeil. Ses bouclettes partaient en vrille à certains endroits, également. La gorge nouée, j'attendais qu'il s'asseye en face pour demander ce qui se passait.


Il m'attrapa par le bras, m'extirpant à toute vitesse de la cantine. Sous le regard curieux d'autres, je dut laisser mon plateau-repas. De toutes façons je n'avais plus faim. Mais ce que Timéo allait m'annoncer pouvait être une bonne nouvelle, n'est-ce pas ? J'espérais. Nous entrâmes dans la chambre, il n'y avait pas Ali.


Amour Possessif [BxB] Dis-moi ton nomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant