Amour Possessif [BxB] Dis-moi ton nom

[6][2]

Sachez que je fais de mon mieux.

— — — début du chapitre — — —
62, « Trop loin »
sacha

"— Je t'emmène quelque part, j'ai tout prévu. OK ? Fais moi confiance. Tu me racontes tout après. J'ai aussi quelque chose à te dire..."

Je ne sus quoi répondre. Un "d'accord" aurait fait l'affaire, cependant, ma voix s'était éteinte dans ma gorge. Elle se cachait et ne se montrait plus. Si parfois un soupçon de voix se faisant entendre, celle-ci mourrait dans la seconde.

Nous étions assis, dont moi installé sur ses cuisses, dans le bus. Celui-ci partait je ne sais où et Tyucho gardait le silence, pour mon grand malheur. Mon esprit hurlait. Mon âme souhaitait plus que tout quitter mon corps. Mais j'aimais Timéo plus que tout, également. Ainsi, l'hésitation me tenait fermement dans ses bras.

Je relevai la tête, scrutant la bouille de Tyucho. Ses lèvres fines ne s'étiraient pas en un sourire charmeur. Ses yeux cernés aussi noirs que le Noir lui-même, s'étaient plissés d'inquiétude, m'observant assez anxieusement.

"— Tu m'abandonneras pas, toi ?"

Je l'avais pensée et dite sans le vouloir, cette phrase. Je désirais savoir la réponse, mon âme me dictait quoi faire sans que mon cerveau fasse quelque chose. J'étais emprisonné dans une faille. Même en voyant cette douce lumière obscure que dégageait Tyucho, je ne pouvais retirer mon regard de l'obscure blancheur de mes ailes. D'autant plus, un sentiment si désagréable qu'est la solitude pesait sur mon cœur.

Les mains de Tyucho, dont une ornée d'une petite cicatrice entre le pouce et l'indexe, glissèrent. Une dans mon bas du dos, se faufilant sous mon t-shirt et, bien sûr, me procura mille et un frissons. Elle chatouillait mon dos, traçant aléatoirement une courbe de chaque doigt. Son autre main, qui arborait une bague, vint s'immiscer entre ma joue ainsi que son cou. Comprenant son intention de voir mon visage, je me redressai.

Le regard figé sur son torse, gêné qu'il vit ma faiblesse. Des gouttelettes faisaient briller mes yeux, elles me lavaient petit à petit et à peine de mon chagrin. Cette eau longeait mes joues, rencontrant d'un côté la main de Tyucho. Je sentais la chaleur de sa main sur ma joue, tout comme celle dans mon dos froid qu'il s'occupait de réchauffer.

Je reniflais, j'en avais mal au ventre.

Je sentais son regard sur moi, il cherchait mon regard. Il voulait que je le regarde. Je le savais. Mon cœur criait. Un orchestre hurlait dans ma tête.

Lorsque j'osai affronter son regard, je tombais sur ses yeux charbonneux. Je me sentis tellement coupable quand j'aperçu que je n'étais pas le seul à pleurer. Ses yeux plissés me scrutaient, inquiets.

Son visage s'approcha du mien, lentement. Pourtant, pour moi, cela passa à une vitesse folle. Déviant mon visage, il finit par susurrer à mon oreille une petite phrase. Une phrase qui résonna dans mon âme, que j'avais tant de mal à lui dire que moi aussi, je ressentais la même chose.