Face à leurs doutes

Mikael.3

Le jeune homme si rayonnant tombe sur ses deux genoux, épuisé. Épuisé par tant de mensonges, ses mensonges, sa famille lui fait face mais il n'a pas la force de se relever, il ne l'as plus. A chaque abandon, il s'est repris, s'est remis sur pied avant de continuer son chemin. Mais maintenant qu'il se retrouve face à ses visages si chers à ses yeux, il perd sa force. Il a peur, tellement peur d'accepter.

D'accepter qu'ils sont morts, qu'il est en vie, mais surtout d'accepter que ce n'est pas de sa faute. C'est une chose bien dure car en se rejetant la faute il trouvait un "sens"à leur mort et à sa vie : vivre pour souffrir, en repentir de ce qu'il avait fait. Mais si ce n'est pas de sa faute, si ce n'est la faute de personne, alors pourquoi sont-ils morts ?! Un simple coup du destin peut-il réaliser la prouesse de détruire entièrement la famille d'une seule personne ?! C'est une chose inconcevable que de se dire que ce n'était qu'un hasard, car si la mort n'a plus de sens, sur qui pourrait-il inconsciemment rejeter la faute, il ne peut plus se dire que cela aurait pu être évité s'il n'avait pas fait ceci ou cela, car aucune action n'aurait pu changer leur tragique destin.

Ainsi le jeune homme reste au sol, effondré. Il est intelligent, il le savait, il l'a toujours su, que cette phrase prononcée plus tôt reflétait la vérité, mais il était trop faible pour y faire face. Seule une phrase prononcée par l'une des personnes qui lui étaient les plus chères au monde, pouvait détruire cette illusion permanente dans laquelle il s'était enfermé.

Sa famille le regarde doucement se relever, peu à peu, membres après membres. Jusqu'à ce qu'il soit debout en face d'eux.

Il les regarde, le cœur lacéré, mais il sait ce qu'ils attendent de lui, alors il ouvre la bouche, et dans un soupir proclame :

- "Ce n'était pas ma faute..."

Alors son triste monde s'évanouit, et il se retrouve debout sur un champ d'herbes vertes.