18 ♢ Alice ♢

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Personne ne savait qui étaient ces assaillants mais en tout cas, ils n'étaient pas là par hasard. Ils étaient trois, et eux aussi étaient trois, c'était donc prémédité.

Les agresseurs étaient vifs, rapides, et n'étaient pas là pour faire de cadeau. Pourtant, malgré une lutte sans pause, Lana avait l'impression de participer à un entraînement intensif et au fond d'elle, elle s'amusait bien.
Cependant, un détail l'avait encore perturbé. Ses yeux. Son adversaire était le seul qui portait un léger voile ombré, noir, devant son regard et qui pourtant, ne l'empêchait en aucun cas de voir parfaitement chaque mouvement.

Alors que les mouvements devenaient répétitifs, Lana décida, de la pointe de son katana, d'effleurer la joue droite de son adversaire, et d'un mouvement net qui perturba son adversaire, elle brisa les fils du dit voile noir, qui, lentement, tomba dans une douceur velouté, sur le sol blanc du labo.
Son assaillant plongea ses yeux, bleus, sur le sol, suivant la trajectoire du voile, quand il toucha le carrelage, son regard se planta dans les yeux de Lana avec comme une ombre de peur et de colère mêlées. Lana ne pouvait quitter cet océan bleu du regard. Et c'est là qu'elle les reconnu immédiatement. Ses yeux. Bleus. Bouleversants. Océan. Alice.

- Traitresse !!

Une vague de haine traversa son corps tout entier. Elle le savait, ses doutes étaient donc vérifiés.

Tony et Stephen, toujours en plein combat de leur côté, jetèrent un regard vif à l'attention des deux femmes. Les yeux de Tony s'agrandisserent et son coeur battu plus fort dans sa poitrine.

- On avait fait une promesse ! S'emporta t-elle, encore, dans un excès de rage.

La dite Alice ne prononça aucun mot, aucun son, comme désarçonnée. Elle s'arrêta de bouger quelques secondes, puis repris son sabre et relança le combat comme si cela lui était égal, avec plus de force fort de maîtrise dans ses coups, au plus grand désespoir de sa soeur.

Alors que les adversaires de Stark et Strange gisaient enfin à terre dans l'inconscience d'une lutte terminée, sous un dernier cri de douleur, tous les deux se retournèrent vers Lana, prêt à lui venir en aide. Les deux hommes se lancèrent un regard comme pour se mettre sur la même longueur d'onde, laisser Lana gérer la situation et intervenir si cela dégénérait. Au fond d'eux même, ils n'avaient qu'une envie, neutraliser Alice.

La jeune blonde s'arrêta, stoppant le combat, sous l'incompréhension d'Alice, puis ouvrit sa main et fit tomber son katana à terre dans un bruit résonnant entre chaque mur, cet acte symbolique, la tête baissée, mais le regard planté, accroché, dans celui de sa soeur démontrait que Lana ne voulait pas lui faire de mal.
Qu'est ce qu'elle lui avait manqué. Trop d'émotions se bousculaient en elle. Son coeur était à la fois brisé et recollé.

- Arrête, Alice, arrête.

Les yeux d'Alice semblaient trembler, comme prit au piège entre les souvenirs avec sa soeur, ses promesses, et son but de l'évincer, mais ils restaient froids, vides. Les deux femmes n'étaient qu'à quelques mètres l'une de l'autre, immobiles.

- Tony, Stephen, sortez.
- Lana, non, si ça ce passe mal, on -
- Tout de suite.

Tony ne pu finir sa phrase, les yeux de Lana venaient de le foudroyer de plein fouet, et un frisson parcouru sa colonne vertébrale.

- Comme tu voudras.

Un goût amer restait dans la bouche de Stark. Et si sa soeur finissait par la tuer ? Cette idée effleura son cerveau de génie et lui glaça le sang. Surpris par son ressentis et ses poils hérissé, il cligna des yeux pour se résigner à suivre l'ordre qu'il lui avait été donné, et pourtant, Tony Stark ne recevait jamais d'ordres.

Les deux hommes sortirent du labo avec les deux autres assaillants sur les bras, ils allaient les foutre en cellule et revenir au plus vite, en se tenant prêts, car Tony le savait, au moindre bruit, il bondirait.
Il s'était bien trop attaché à ce petit bout de femme. Elle était courageuse, honnête, fidèle, forte mais détruite,  sensible et seule. Il s'était promit à lui même - et à Nick Fury - de la prendre sous son aile et de lui montrer un autre chemin, bien meilleur pour son esprit. Il ne voulait pas que Strange ne la lui vole.

Dans le laboratoire, Alice et Lana se regardaient fixement, sans siller, comme paralysées face aux circonstances de ces retrouvailles, comme si elles ne se connaissaient pas. Alice se résigna enfin à enlever son maque et balança ses cheveux de droite à gauche.
S'en était trop pour sa soeur, qui sentait ses jambes devenir de plus en plus faibles, comme si elles supportaient quatre fois son poids. Elle ne devait pas de montrer faible mais l'émotion la gagna, ses larmes ont jaillis sur ses joues creusées par sa peine.

- Mais pourquoi, Alice ? Pourquoi, hein ?

Elle se contenait tant qu'elle pouvait, elle n'avait pas le droit de se montrer plus faible que sa soeur. C'est ce qu'elles avaient appris au pensionnat 《 ne montre aucune faiblesse à ton adversaire, sinon il n'en fera qu'une bouchée et tu auras perdue. 》

- Ne rejoins pas les Avengers.
- Quoi.. ?
- Ils veulent rester les plus puissants et sauver tout le monde, pourtant tu l'as vu par toi-même, les assassins existent encore, partout. S'ils récupèrent les pierres d'infinités, ce serait du pouvoir perdu et qui sait, ce n'est peut être pas les mieux placés pour s'en servir. Ils seraient vite dépassés, entre un homme vert, un savant fou, un dieu du tonnerre au frère avide de reconnaissance et d'autre agent pas très net, ce n'est pas raisonnable.

Le souvenir de la voix d'Alice si douce s'était lui aussi écrasé au sol. Sa voix était rude, sèche, froide, comme mangée par une autorité sans pareille.

- Tu dis n'importe quoi ! Alice, tu déconne complètement, putain ! Qu'est ce que tu foutait à San Diego ?! Le pensionnat, les crimes, tout ça c'est fini, on se l'était promit ! Mais merde, Alice, je pensais que tu étais morte ! Morte, tu entends ! Je t'ai recherchée, j'avais perdue espoir, je -

Face au visage froid de sa soeur, sa gorge se serra tant qu'elle se sentait comme étranglée, aucun mots de plus ne pouvait sortir. Seul les mots《 ne craque pas 》ne cessaient de se répéter en boucle dans sa tête.

- Enfin, Alice, qu'est ce qu'il s'est passé ce soir là... ?
- Tu ne te rappelle pas ? J'étais sur le point de mourir. Le pensionnant m'a sauvé, tandis que toi tu m'as laissé tomber. Tu étais partis, seule, sans moi. Tu m'as laissé crever. Alors, c'est qui la traitresse ?

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