19 ♢ Ce soir là... ♢

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Le soir où tout lien avaient été brisés, Lana s'en souvient parfaitement.
C'était gravé, figé en elle.
Depuis, elle était anéantis.

À l'époque, les deux soeurs travaillaient pour des tueurs à gage, en lien avec leur pensionnat, et plutôt connus dans le monde du crime.
Ce soir là, les choses avaient très mal tournées. Les deux soeurs se battaient en coeur, contre presque une dixaine d'ennemis à éliminer.
C'était leur ordre premier, s'en débarrasser.
Elles s'en fichaient du pourquoi, il le fallait, c'était tout.
Se battre jusqu'à se que mort s'en suive était le premier risque de leur travail mais elles étaient assez entraînées pour que ce soit elles qui tuent et non pas qu'elles soient tuées.

Mais ce soir là , les choses avaient dégénéré.
Les hommes contre lesquel elles se battaient, avaient appelé à l'aide une ribambelle d'acolytes, ils étaient alors bien plus nombreux, et avaient un avantage, de nombre et de force, c'était certain.

-----《   - Alice, attention ! Derrière toi !

Elle se retourna, prête à dégainer, mais en un éclair, un assaillant rapide et argneux planta son couteau -dont la lame se reflétait dans son regard découvert- dans le ventre d'une Alice prise par surprise.

Ceci n'arrivait jamais, c'était une erreur de débutant .《Surveille tes arrières. 》, qu'on disait.
C'était une règle fondamentale enseignée -et répétée- au pensionnat.

Alice tomba d'abord à genoux, les mains contre son ventre se coloriant de rouge, les yeux grands ouverts, dont les larmes coulaient automatiquement, et la bouche en forme de " o " dont aucun sons ne pouvaient sortir, sauf un léger souffle d'agonie.

- Non !! Non !!

Le coeur de Lana éclata en morceaux dans sa poitrine, dans une douleur indescriptible, une douleur qu'elle n'avait jamais, et qu'elle ne ressentira jamais comme telle. Elle voyait le monde tourner au ralenti, puis devenir flou jusqu'à devenir illisible. C'était arrivé, ce moment si redouté.

Dans un excès de colère, de haine et de peur, elle enchaina plusieurs coups parfaits, comme une danseuse étoile prenant possession entière de la scène, et trancha, découpa, perça, décapita, le reste de ses ennemis qui n'avaient pas encore prit la fuite, vers la mort ou au chaud, sous les jupons de leur chef.
La vengeance la rendait meilleure, plus forte, plus abile, avec un sang froid inégalable.
Elle ne voyait rien, elle voyait rouge.
Plus rien ne pouvait la raisonner, exceptée sa soeur,  sa raison de vivre.

Après avoir terminé son massacre, Lana, les bras ballants, essoufflée, s'empressa d'aller au chevet de sa soeur, qui maintenant, était à terre, les yeux à peine ouverts, une flaque de sang tout autour. Des larmes coulaient sur ses joues rougies par le froid, Lana essuya son visage du revers de sa main avant de carresser celui d'Alice.

- Alice, Alice, ca va aller, je.. je vais t'aider aller, viens, je.. -

Plusieurs sanglots secoua son corps, comme des explosions dans sa poitrine. Elle avait mal.

Et elle cru un instant, qu'elle aussi, était en train de mourir.

- Lana, stoppe, regarde moi...
- Je suis là, chérie, je suis là.

Ses sanglots transformait sa jolie voix qui bercait n'importe quelle âme en voix qui détruisait n'importe quel coeur.

- On se l'est promis, jusqu'au bout. Lana, c'était notre dernière mission tu te rappelle ? On avait dit, après ca, c'est fini, plus d'assassinat. On allait partir, ensemble, loin. Hein ?

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