26 ◇ Retour aux sources ◇

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A présent seule devant la façade terne de tous ses maux, les yeux de Lana se virent troublés par ses début de larmes salées qui malgré sa tension interne, ne coulaient pas de ses yeux, torturant ces derniers. Son cerveau bouillonnait continuellement à mille degré, au point qu'elle sentit son cœur lourd cogner dans ses tempes. Elle ferma les yeux pendant de courtes secondes interminables, pris une bonne bouffée d'air chaud qui l'étouffait, puis qui déchirait ses poumons et s'avança vers le portail immense. Abîmée mais pas pour autant affaiblie, Lana se nourrissait de sa peine intérieure pour lutter contre le monde, mais aussi contre elle même. D'un point sec et brut, elle donna trois gros coups dans l'épaisse porte en ferraille, bruit qui résonnait en boucle dans sa tête, son esprit, son corps tout entier. Monde au ralenti, questions sans réponses, elle ressentie un vide démesuré sans Tony. Qu'était devenue la femme solitaire et endurcie qu'elle était il y a quelques semaines de ça ? Elle détestait Tony de l'avoir changée, autant qu'elle ne le remercierait jamais assez. Et si elle mourrait à l'instant où elle passait les portes battantes de cet endroit immonde ? Cette question pour le moins crucial ne traversa son esprit que pendant un quart de seconde, il y a une seule chose qu'elle savait assurément, c'était son importance pour la cheffe de l'établissement. "La Gardienne", comme elle aimait se faire appeler, se croyait considérablement puissante malgré son manque d'action. Son pouvoir augmentait, et elle jubilait du moment où elle pourrait en imploser, comme un fou au pouvoir, mais pour ça, ce qu'il lui fallait c'était Lana. Mais pas la Lana d'avant, la Lana de maintenant. Son pouvoir plairait à n'importe qui, à n'importe qu'elle âme faible souhaitant un minimum de reconnaissance et de sécurité, ses plans, ses discours, faisait perdre la tête à n'importe qui, et ça, Lana en était consciente. Mais c'est ce qui lui fallait.

Les portes s'ouvrirent soudainement, puis la lenteur qui s'en suivait renvoyait en plein visage de Lana les souvenirs qui lui brûlaient l'échine. Elle entra d'un pas sûr, dans la cour aux dalles sombres, propres et luisantes. Au bout, se trouvait une silhouette sombre et fine, vêtue de son long impair marron glacé, elle l'a reconnue tout de suite.

- Bonjour. Dit-elle.

Lana répondit d'un vif hochement de tête, puis, quand elle se rapprocha de La Gardienne, trois de ses hommes surgissent derrière elle, la pointant de leur sabre respectif, tel de bons toutous obéissants et tout à fait coordonnés comme des majorettes. Lana se raidit tout en gardant l'esprit aussi vif que ses réflexes.

- J'ai à vous parler. Lança t-elle sévèrement.

Les hommes se rapprochaient progressivement.

- Mh. Intéressant. Mais... après ce que tu as fait, je vais prendre mes précautions.

La Gardienne fit un vif geste de sa main invalide et ses hommes lui obéissent instantanément. Un d'eux donna un coup derrière la jambe de Lana, la faisant alors tomber sur le sol dur à genoux, tandis qu'un autre lui ôta son sabre initialement posé sur son dos, pendant que le dernier lui mis son arme sous la gorge pour éviter qu'elle ne bouge. Maintenant désarmée, elle ne se sentie pas pour autant plus faible. Finalement, Lana ne pensait pas être si bien accueillie, c'était trop doux à son goût, mais elle savait que ce n'était que le début d'événements imprévus, remplis de souvenirs d'horreurs qui allaient lui faire plus de mal que n'importe quels coups de ces sbires sur-entraînés.

Lana suivit la cheffe dans les couloirs sombres qu'elle connait trop bien, avec toujours les hommes aux fesses prêts à lui couper un bras au moindre faux pas. Elle observait les lieux comme si elle ne connaissait rien, et fut surprise de voir plus de gaieté sur les murs, des photos des filles du pensionnat, tout sourire. Elle ne souriait pas quand elle y était, personne ne souriait. Elle reconnue ensuite la grande porte du bureau, là où elle recevait des sévices sous silence, pour ne pas inquiéter ses camarades qui allaient sûrement se prendre la même chose.

- Entre. Elle s'exécuta dans l'élan brutal d'un des hommes, ce qui lui valu encore plus de colère à leur égard.

- Assieds toi. La cheffe pointa un gros fauteuil, le genre de fauteuil dans lequel tu n'arrives plus à t'en relever tellement il t'englouti. 

Elle s'assied à son tour dans sa majestueuse chaise de bureau, bien calée dans le fond, le regard froid et fixe, mains jointes sous le menton. Lana, plus crispée que détendue à cause de la pointe d'un sabre effleurant son dos, renvoyait la même humeur que son interlocutrice, ce qui foudroyait la pièce d'une atmosphère électrique. 

- Bien, commençons. Je ne sais pas si je dois féliciter ton courage ou insulter ton culot de revenir ici. Allons directement au but, que reviens tu faire chez toi ?

- Faut croire que l'endroit me manquait. Je suis venue vous proposer quelque chose.

- Intéressant. Vas-y, raconte moi tout. La Gardienne  renforça son air obscur, méfiante mais excitée par cet événement.

- Votre but est toujours le même ? Renverser plus forts que vous pour pouvoir faire votre route tranquillement, qui est, plus précisément, voler les pierres d'infinités ? C'est bien ça ?

La cheffe hocha doucement la tête, très à l'écoute de sa méfiance montante.

- Poursuis.

- Je peux vous aider, mais à une seule condition.

Lana s'avança de son siège, tout en oubliant les armes pressants plus fort dans son dos, au point que la douleur commençait à monter.

- Laquelle ? 

- Vous me rendez ma sœur.

- Vous me rendez ma sœur

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