Elsker Nord (L'amour du nord) Livre 2 et Livre 3

Livre 3 Chapitre 2

                                                               Arlun

-Où est la gamine ? J'ai faim !!! Me fait l'homme au bandeau en s'arrêtant devant moi, l'air mauvais. Il fait déjà nuit et elle n'est toujours pas de retour !!! Quelle incapable !

Assise sur mon lit, je lève les yeux vers lui avec l'envie de lui lacérer la tronche et serre les dents. Je ne suis pas d'humeur à l'entendre me casser les pieds, j'ai un mal de dos monstrueux qui me fait trembler des pieds à la tête depuis ce matin et je n'ai qu'une envie, m'allonger enfin dans mon lit, ce que je n'ai pas fait depuis leur arrivée. Pourquoi restent-ils aussi longtemps d'ailleurs? Ils devaient repartir le lendemain et ces abrutis son encore là, à profiter de nos faibles ressources... En suède, il faut ouvrir sa porte aux voyageurs de passage mais pas au point de mourir de faim parce qu'ils abusent de l'hospitalité ! Surtout que ces hommes ne sont pas de simples voyageurs... J'ai bien sûr, compris qui ils étaient et ce depuis le premier jour, mais pour nous protéger, j'ai fait semblant de croire à leurs pathétiques explications... Mais, je commence à sérieusement perdre patience !

Mes remarques sur cette intrusion prolongée semblant être tombées dans l'oreille d'un sourd, j'ai décidé de changer d'attitude envers eux et de tout faire pour qu'ils s'éloignent de nous au plus vite. Mais malheureusement, cette bâtisse semble être devenue leur place forte et Frigg et moi, des prisonnières dans notre propre maison, ce qui a le don de m'énervée encore plus...

-Tu n'as qu'à aller te chercher de la nourriture toi-même !! Ce n'est pas ta chienne !!! Cassez-vous de cette baraque !!! Vous n'avez rien à y faire ! Je crache furieuse, tandis qu'il me regarde un instant, surpris que je lui réponde avec autant d'hargne.

Je n'ai quasiment pas ouvert la bouche depuis leur arrivée à part pour leur faire remarquer leur manque de civisme et de politesse, préférant me faire discrète et les ignorer, lui et les malotrus qui lui servent de compagnons et c'est bien la première fois que je laisse éclater ma colère contre eux, ma douleur aidant fortement à me rendre mauvaise. Ma patience à des limites !!!

-Mais à qui donc crois-tu parler, femme ?! Fait-il menaçant en se penchant vers moi pour me saisir le menton, vrillant son œil valide aux miens. J'en ai tué pour moins que ça !

Je dégage brusquement sa main de mon visage et le regarde mauvaise, le dos en feu.

-Je n'ai pas peur de toi et crois-moi, si tu ne veux pas mourir, fous-moi la paix ! Nous vous avons offert l'hospitalité et vous en profitez toi et tes ordures d'hommes!!

-Sais-tu à qui tu parles femme ? S'insurge-t-il d'une voix sourde tandis que ses hommes tournent la tête vers nous, me faisant me sentir bien seule.

-Je sais parfaitement qui tu es, Frogen et ce que tu as fait !! Tu n'es pas le bienvenue ici, tu ne l'as jamais été, alors barrez-vous ! Je crache pourtant en me levant d'un bond, ignorant la douleur lancinante dans mon dos et désignant la porte du doigt. Vous n'êtes que des assassins !!!

La gifle qu'il me met m'aurait fait retomber sur le matelas si je ne m'étais pas agrippée aux montants du lit et je tourne lentement la tête vers lui, la joue en feu, braquant mon regard dans le sien tandis qu'il me fixe un long moment avant de partir à rire.

-Tu as du caractère femme, et c'est bien la première fois qu'une simple femelle me tient autant tête !!! Une vraie guerrière !!! J'aurais été ravi de t'affronter en d'autres circonstances... Ce que j'aurais certainement fait si je ne te savais pas enceinte ! Cette robe ne te sied guère, femme! Elle dissimule ce ventre qui porte la vie et me donnerais presque envie de te donner une arme pour me combattre et prouver ainsi ta vaillance! Fait-il en allant s'assoir dans le fauteuil devant la cheminée tandis que je reste debout à le regarder prendre ses aises. Mais heureusement pour toi, nous ne sommes pas sur un champ de bataille... Et puis, j'aime bien ta maison !