Elsker Nord (L'amour du nord) Livre 2 et Livre 3

Livre 3 Chapitre 6

                                                                                            Björn

-Pff...par la bite d'Odin...tu vas me tuer... Je souffle alors qu'Arlun se laisse tomber sur le côté en souriant, tendant déjà le bras vers la cruche posée sur la table adjacente au lit.

Elle y boit directement de grandes rasades et je tends une main molle pour boire à mon tour, riant tout bas de ma faiblesse.

-Pff, j'ai du mal à lever la cruche... Je suis vidé et épuisé ! Dis-je en me redressant sur les coudes avant de boire une longue gorgée et de lui redonner le récipient. S'te plait, la prochaine fois, on attend un peu avant de remettre ça parce que là, trois fois de suite, c'est beaucoup trop !!! Je murmure alors qu'elle rit tout bas.

Je me laisse retomber sur le dos et elle vient se nicher dans mes bras, caressant distraitement mon torse du bout des doigts tandis que je ferme les yeux de bien-être. J'adore quand elle fait ça... Sentir ses doigts légers comme des plumes frôler ma peau en de lentes arabesques... Descendre sur mon ventre puis...

-Oh là, madame !!! Du calme !!! Lâche ma virilité, tu veux ??!!! Non mais tu veux ma mort ou quoi ?! Je lui fais en ouvrant des yeux comme des billes tandis qu'elle se mord les lèvres, le regard mutin.

-Tu es peut-être épuisé, mais ta lance en redemande, elle... Je peux m'amuser avec elle, nous n'avons pas forcément besoin de toi...

Comme pour confirmer ses dires, ma virilité se redresse de plus en plus sous la main de cette sorcière et je secoue négativement la tête en enlevant ses doucement ses doigts tandis qu'elle rigole.

-Oui bah, mon cœur ne suivra pas la cadence lui!! Laisse-moi quelques instants que je retrouve des forces et après, promis je m'occupe de toi... Dis-je en étouffant un bâillement. Mais qu'as-tu donc à être aussi câline ce soir ? Non pas que je m'en plaigne, mais cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas autant enchaîné les parties fines... Je crois bien que la dernière fois, je venais d'arriver ici et tu avais vu la mort de mes frères... Tu as vu ma mort, c'est ça ? Je demande soudain en la voyant s'assoir et fixer le vide, l'air sombre.

-Je ne vois plus rien, tu le sais bien... Mais au petit jour, j'ai fait un rêve ou plutôt, un cauchemar horrible et depuis, je m'inquiète et me ronges les sangs... Murmure-t-elle en levant les yeux vers la fenêtre. Je ne sais pas s'il représente une vision ou s'il reflète mon inquiétude...

Je fronce les sourcils et me redresse à mon tour dans le lit, la prenant dans mes bras pour tenter de la réconforter de ma présence tant elle semble bouleversée...

-Tu peux toujours m'en parler...

-J'étais allongée dans une magnifique clairière baignée de soleil, à écouter le chant des oiseaux dans les arbres, quand un corbeau blanc est venu se poser non loin de moi. Nous nous sommes observés un long moment et à l'instant où j'allais toucher son magnifique plumage, tu es apparu et l'a fait fuir...

-Pour l'instant, il est plutôt paisible ton rêve... Je murmure en embrassant son épaule tandis qu'elle hoche la tête.

-J'aurais aimé qu'il reste ainsi... Ton corps allongé près du mien, ton magnifique visage souriant et détendu... Et puis il y a eu des pleurs... Tu as tourné la tête vers les arbres et tu as insisté pour que j'aille voir l'enfant qui pleurait... Moi, je ne voulais pas, j'ai fermé les yeux pour ne plus l'entendre et soudain, ta voix est devenue bizarre... Quand j'ai rouverts les yeux, la clairière autour de nous avait disparût ! Nous étions étendus sur une plaine d'herbe sèche et une maison abandonnée et lugubre nous faisait face. Il y avait des hommes morts tout autour et leur sang se déversait sur le sol... Il...il faisait froid et le ciel était sombre et menaçant. Le corbeau blanc est revenu et s'est posé sur le toit de la maison avec un croassement horrible... Et tu n'étais plus là ! Un autre homme était allongé à mes côtés, sa main serrant la mienne avec force et désespoir. Sa voix était douloureuse et quand il a tourné la tête vers moi, j'ai reconnu Thorolf... Il était blessé à la tête et n'arrêtais pas de me demander de l'aide en pleurant alors que les sanglots des enfants emplissaient l'air de plus en plus fort...Finit-elle les yeux emplis de larmes.