Elsker Nord (L'amour du nord) Livre 2 et Livre 3

Livre 3 Chapitre 26

                                                                                 Henrik

Furieux, je pénètre brusquement dans ma tente, faisant sursauter l'esclave qui s'y trouve et le regarde d'un œil noir tandis qu'il s'empresse d'allumer d'une main tremblante, les quelques torches de la pièce avant de sortir presque en courant de l'abri. Je tourne alors la tête vers la pièce face à moi, regardant les quelques effets répandus sur le sol, cherchant des yeux quelque chose, n'importe quoi qui aurait pût me faire douter de ma femme avant ce soir et fronce soudain les sourcils en voyant le petit coffre à bijoux de Tilda, posé sur l'une des banquettes. Sa bague était dedans... En sentant ma colère augmentée à chaque pas que je fais vers lui, je vais le prendre brutalement et les doigts tremblant de fureur, fouille dedans jusqu'à découvrir une petite croix en or cachée dans un coin. Je fixe un long moment le crucifix, réalisant mon aveuglement durant tous ces mois et soudain, explose en envoyant valdinguer le coffre à travers la pièce.

-Mais comment ai-je pût être aussi aveugle, aussi con ? Sale putain !! HAAAAA !!! Sale garce !!! Je hurle en attrapant ensuite tout ce qui me tombe sous les mains pour les balancer, libérant ainsi ma rage et ma fureur durant plusieurs longues minutes. J'aurais dû te tuer moi-même !!! Je gueule en posant mes mains sur le dossier de l'une des banquettes pour pousser le lourd meuble de toutes mes forces, le faisant basculer sur le sol... juste au pied de Frigg qui sursaute violement en le voyant s'écraser devant elle.

Encore en furie, je lève les yeux vers elle et vois son regard choqué se poser sur les nombreuses choses brisées autour d'elle avant de revenir à moi, la bouche légèrement entrouverte. J'ai même pas honte qu'elle me voit dans cet état-là...

-Dégage ! Je siffle en la fusillant du regard, la respiration saccadée et les membres tremblants.

-Hen... Henrik, tu...tu ne devrais pas...

-Je ne devrais pas quoi ? Je hurle pris par ma fureur. Je ne devrais pas me défouler sur mes affaires ? Sur quoi d'autre alors ? Sur toi peut-être? Tu veux que je passe mes nerfs sur toi, c'est ça ? Je gueule, en m'avançant vers elle menaçant, tandis qu'elle recule d'un pas. Tu voudrais que j'te brise à la place d'un coffre ou d'une chaise ? Je crache l'œil mauvais, en l'attrapant durement par les épaules tandis qu'elle lève des yeux atterrés vers les miens. Je n'ai pas d'ordres à recevoir de toi, alors dégage ! J'ordonne d'un ton sans appel en la repoussant loin de moi, vrillant mon regard au sien, soudain débordant de larmes. Dehors ! Je m'époumone ensuite en la voyant avec satisfaction se retourner enfin pour s'éloigner en courant vers la sortie tandis que je la suis des yeux.

Mais en la voyant franchir l'entrée de la tente pour s'enfuir dans la nuit, je réalise soudain ce que je viens de faire et sens ma colère refluer rapidement.

-Eh merde... Frigg, attends! Frigg! Je cris en sortant à mon tour de la tente, m'arrêtant sur le seuil pour tenter de distinguer sa silhouette dans les bois alentours qui sont éclairés par quelques torches disposées le long du sentier.

Je la découvre enfin, assise sur un rondin de bois pas très loin du chemin, à quelques mètres de ma tente et vais aussitôt vers elle en courant doucement.

-Frigg... Je murmure en m'accroupissant devant elle, posant une main sur son genou, sentant mon cœur se déchirer douloureusement en voyant une larme roulée sur sa joue.

-Laisse-moi ! Ordonne-t-elle d'une voix tremblante en virant sans ménagement ma main de sur elle avant de se lever et de s'éloigner de quelques pas sur le sentier.

-Frigg... J'suis désolé, j'voulais pas m'en prendre à toi... Dis-je en la rattrapant doucement par le bras.

-C'est pourtant ce que tu as fait ! Réplique-t-elle en se retournant, levant des yeux pleins de colère vers les miens. Tu n'es qu'un gros con arrogant, un sale gamin capricieux et colérique, une pourriture d'abruti fini ! Ajoute-t-elle en me balançant soudain une énorme baffe qui résonne dans les bois... avant d'aussitôt se précipiter vers moi en réalisant son acte. Oh putain, j'ai giflé un prince!! Pardon !! Pardon !