chapitre 8

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PDV Elena

J'ouvre la porte et cours vers ma chambre. Croiser ma mère est bien la dernière chose dont j'ai envie. Elle a du entendre mes bruits de pas, car une fois que je suis assise en tailleur sur mon lit, essoufflée, elle passe la tête dans ma chambre avec un grand sourire.

- Ça va ? C'était bien hier ?

J'aqciesce. Mais elle me connaît trop bien. Elle voit bien que ça va pas du tout. Elle entre et vient s'assoir à côté de moi.

- Explique moi ce qui se passe. Tu t'es disputée avec une amie ?

Elle prend délicatement mon menton entre ses doigts pour m'obliger à la regarder. C'est trop dur. Les souvenirs de la lettre me reviennent. Le regard dur d'Apolline, et l'air dévasté de Mathias. Tout ça remonte d'un coup, et j'éclate en sanglots. Ma mère me prend dans ses bras en me chuchotant que tout ira bien. Elle me caresse les cheveux doucement, tandis que mes larmes coulent sur son épaule.

- Tu veux m'en parler ?

Je hausse les épaules en me dégageant de son étreinte.
Elle se lève et revient quelques minutes plus tard avec un grand verre d'eau qu'elle pose sur ma table de nuit. Sur celle-ci, la photo que j'avais pris au glacier avec Apolline est posée là. Je l'avais fait développée dès le lendemain, avec l'imprimante du bureau. Les larmes me brouillent la vue et je détourne mon regard.
En résumé, la lettre de ma mère m'a fait découvrir des choses que je n'étais certainement pas prête à savoir, et à cause d'Apolline, Mathias ne va plus m'adresser la parole, sans que je sache pourquoi.
Je renifle bruyamment.

- Et toi, c'était bien hier soir ? Et tu étais où ce matin ? dis-je d'un ton plein de reproches.

Ma mère équarquille les yeux et soupire en prenant l'arrête de son nez entre son pouce et son majeur.
Elle lève enfin les yeux vers moi et dit en chuchotant :

- J'étais avec Nicolas.

- Et pourquoi ?

Je connais la réponse, mais je veux savoir la sienne.

- Je voulais le voir.

- Mais pourquoi?!

- Pour passer du temps avec lui.

- Bien sûr.

- Elena, arrête de prendre ce ton avec moi.

Et toi, arrête de me mentir.

- Je reviendrais te parler quand tu seras calme. J'en ai marre.

Elle se lève et part rapidement de la chambre. Je suis peut être aller un peu loin, mais moi aussi j'en ai marre. Elle fuit les problèmes, encore une fois.
J'enfouie la tête sous l'oreiller et éclate en sanglots.
Je n'arrête que lorsque l'écran de mon téléphone s'allume.

" Elena, dis moi que tout va bien, je t'en pris."

Ce message a le don de m'énerver. Apolline croit vraiment que tout va bien ?

Je rédige rapidement ma réponse :

" Tu crois vraiment que ça va ? Laisse moi tranquille s'il-te-plait."

Sa réponse arrive dans la seconde et j'hésite à la lire. Mais je clique dessus :

" Je voudrais te dire que je regrette mais c'est faux. Je peux passer te voir ? On pourra parler."

Je n'aurais jamais du le lire.

" Qu'est ce que tu comprends pas dans "laisse moi tranquille" ?

Je coupe mon portable, et vais sous la couette.
Quand je descend une heure plus tard, ma mère est encore partie. Je prends une glace au chocolat et pars sur le hamac du jardin.
Je reste ainsi, plusieurs heures à ne rien faire.
Elle rentre vers 16h30, le regard vide.

- Maman, je sors courir.

Je fais mes lacets en pensant à la joie que j'avais ressenti en apprenant que je partais ici.
Jamais je n'aurais pensé que tout serait si compliqué.
J'attrape une pomme. Mmh. Croquante, et sucrée. Parfait. Je m'élance sur le chemin, et tout de suite je ne pense plus, me concentrant sur mes sensations physiques.

Quand j'arrive au centre-ville, je suis rouge tomate et totalement essoufflée.
Je ne voulais pas aller à la plage par peur de croiser Mathias ou Apolline.
Je ralentis, et marche en direction des magasins.
Une grande porte en verre s'ouvre sur mon passage, et une bouffée d'air froid m'envahi.
Il fait vraiment meilleur ici.
Je fais le tour des vêtements, et sélectionne quelques articles.
Je me dirige vers les cabines, et en choisi une au fond.
Une vendeuse acquiesce, me faisant comprendre que je peux y aller. Je referme le rideau derrière moi et regarde mon reflet dans le miroir. Mes cheveux sont toujours en bataille, mes joues sont roses après avoir autant couru sous la chaleur. J'ai le regard dépourvu d'expression, et des yeux fatigués.
J'essaie la robe fleuri fluide que j'ai pris, ainsi qu'un débardeur bleu électrique. Les deux me vont parfaitement. Au moment de sortir, j'aperçois des boucles blondes reconnaissables. Mia.
Je décide de passer discrètement derrière elle pour éviter de me faire remarquer. Peine perdu. Elle se retourne et m'aperçois. Ses yeux ont un regard innocent et enfantin.

- Elena ! Je me souviens de toi !

Je m'arrête. Impossible d'ignorer sa petite bouille adorable. Elle me fait coucou avec sa petite main, et je m'approche d'elle.

- Coucou Mia. Ça va ?

- Oui oui.

Elle semble réfléchir un instant. Elle ouvre la bouche et dit :

- Je suis venue avec Ma...

Je l'interromps sans réfléchir, ayant trop peur de la suite de sa phrase.

- Je dois vraiment y aller, on se voit une prochaine fois, d'accord ?

Mon coeur frappe rapidement sur ma poitrine. Elle allait dire Maman, ou...
Mathias.

Il est là. Juste devant moi. Il sort de la cabine, transportant une pile de vêtement sur son bras. Il lève la tête et ses yeux s'agrandissent quand il m'aperçois.
Plus personne ne parle. Même Mia ne prononce pas un mot. Je me contente de le fixer. Je suis un peu perdu à vrai dire.
Pourquoi fallait-il que je le croise, ici et en plus, aujourd'hui ?!

Soudain Mia affiche un grand sourire en disant :

- Comme tu peux le voir, je suis venue avec Mathias !

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