chapitre 10

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PDV Elena

Oh.mon.dieu.

Mon coeur bat à tout allure, et je bouscule tout le monde en passant.
C'était tellement gênant, frustrant, agaçant, énervant, et désespérant.
Il ne m'a pas adressé la parole, il s'est contenté de me fixer. Sans aucune explication. Il ne sait même pas que j'ai entendu la discution qu'il a eu avec Apolline.
Je me faufile dans la foule et appelle ma mère : répondeur.
Super. J'ai mal aux pieds et il y a un monde pas possible dans la rue.
C'était inévitable que je me cogne contre quelqu'un, mais improbable que ce soit Apolline.

- Vous pouvez pas faire att...
Oh c'est toi.

Elle me regarde d'un air désolé.

- Ça va ? reprend-t-elle.

- Plus ou moins.

Mon ton est neutre, je n'ai plus envie de me disputer. Ma colère est redescendu même si elle est toujours présente.
Et je n'ai pas la force de chercher à comprendre la raison de tout ça. Je sais que je ne pourrai pas les faire changer d'avis.

- Qu'est ce que tu fais ici?

- J'étais allée m'acheter quelques vêtements, mais je n'aurais pas dû... dis-je tout bas.

- Pourquoi ?

Je soupire. Ça sert à rien de mentir :

- Il était là-bas avec sa petite soeur.

Je sens les larmes monter et je n'arrive pas à les stopper. Je revois la scène : Mathias me regardant dans les yeux, sans expression. Même pas de la culpabilité. Les larmes coulent doucement sur mes joues.
Apolline s'approche de moi, et me prend dans ses bras. Je ne la repousse pas.

- Je suis désolée, sincèrement. Moi aussi je l'ai vu. Et je lui ai parlé.

Je ne réponds rien.

- Il s'en veut vraiment, tu sais ?

J'essaie d'articuler entre deux sanglots :

- Alors pourquoi personne ne change cette situation horrible ?

Avant d'avoir pu dire une réponse, son téléphone sonne.

- Ma mère m'attend.

Je me détache d'elle et ma colère remonte d'un coup :

- Très bien, salut.
Je la dépasse sans bruit et marche rapidement vers chez moi. J'ai encore beaucoup de temps avant d'arriver chez moi. Le centre commerciale est situé assez loin.

***

Je dépose mes deux sacs sur mon lit, et je n'ai pas la force de ranger mes nouveaux vêtements dans mon placard.
J'allume mon téléphone et je vois trois appels manqués de Louise.
Merde. Tant pis, je la rappelerais plus tard. J'ouvre mon ordi et clique sur YouTube. Je regarde plusieurs vidéos inutiles pendant plus de deux heures.
Je décide enfin d'émerger du lit en descend en bas à la vitesse éclair. J'ouvre le congélateur pour prendre une glace et me pose sur la table à manger.
J'en ai marre d'avoir passé la moitié de mon après-midi à me morfondre dans ma chambre à cause d'eux.
Je file ensuite prendre une douche et tandis que l'eau froide coule sur mon dos, je me rends compte que ma mère n'est (encore) pas là.
Je mets mon peignoir et me faufile discrètement jusqu'à ma chambre.
Je m'assoie sur mon lit en réfléchissant à ce que je vais bien pourvoir faire. Je voudrais faire un truc chill, sans me prendre la tête. Bon, déjà je dois m'habiller.
Je choisis un short en jean bleu avec un tee shirt blanc et mets mes vans old school noires. C'est simple et sans prise de tête. Je fouille dans ma valise que je n'ai toujours pas déballé entièrement. J'y trouve plusieurs élastiques à cheveux éparpillés, un haut en dentelles bleu marine et un livre que j'avais acheté avant de partir.
Je le mets dans mon sac, ainsi que mon porte-feuille, ma charge de téléphone, et mon ordinateur portable.
J'applique un peu de mascara sur mes cils avant de mettre mes lunettes de soleil et j'attache mes cheveux en une queue de cheval.
Je fais un tour de la maison pour vérifier qu'il n'y a vraiment personne.
Quand j'entrouve la porte de la chambre de ma mère, je la trouve allongée, profondément endormie. Je l'ai jugée trop vite. Elle avait simplement besoin de repos.
Je referme délicatement la porte derrière moi et part en direction du port.
Quand j'y arrive, je trouve un petit café et m'installe sur une petite table à l'intérieur, avec la climatisation.
Je sors mon ordi, ainsi que mon livre.
Je réponds à mes mails, venant de la plupart de ma correspondante Anglaise, ou de Louise.
Puis, j'ouvre la première page de mon livre quand une jeune fille, âgée d'à peu près mon âge, arrive dans ma direction et dit :

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