chapitre 11

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PDV Mathias

La lumière qui passe par la fenêtre m'ébouie quand j'ouvre les yeux.
Je me suis endormi vers 4h du matin, mon cerveau ne cessant pas de réfléchir.
Est-ce que malgré ce que je suis, je dois ne plus parler à Elena ?
Arghh.
Apolline a raison.
Si ce n'était qu'une amie pour moi, je continuerai à la voir.
Mais de là à que je sois amoureux...
J'éloigne cette idée dans un coin de ma tête et pousse la couette.
J'allume mon téléphone qui indique 9h32.
J'entends des pas courir dans le couloir et c'est sans surprise que je vois Mia ouvrir brusquement la porte.

- Faut se lever ! Maman à fait des crêpes !

Je ricane. Elle me fait trop rire.
Je la suis et on descend à la cuisine.

Mes parents installent le fameux petit-déjeuner sur la table et on mange tous ensemble.
Mon père rigole aux blagues de Mia, tandis que ma mère est encore endormie.

- Vous faites quoi aujourd'hui ? je leur demande en souriant malgré mon manque de sommeil.

- Moi je vois une copine.

Je me tourne vers Mia qui sourit de toutes ses dents.
Ma mère baille tandis que mon père dit :

- J'emmène ta mère à la plage, dit-il avec un regard amoureux.
Ma mère ouvre les yeux d'un coup et lui sourit. Mon coeur se serre. Je pense à Elena. Elle me manque tellement. J'en ai marre. Marre de ne pas la voir, marre de m'empêcher d'être avec elle. Je veux en profiter, et ne pas arrêter de vivre.
Quand je ne la verrai plus, ce sera dur, mais moins que ce que je ressens maintenant. Je sais qu'elle souffre. Personne ne lui dit rien, elle ne sait même pas pourquoi je ne voulais plus la voir du jour au lendemain.
Je ne peux pas lui expliquer, du moins pas tout de suite. Je veux juste être avec elle.

- Mathias ?

Hein?

Je relève la tête : mon père me regarde d'un air interrogateur.

Je demande :

- Oui?

Il soupire avec un sourire en coin :

- Tu fais quoi aujourd'hui ?

- Je... je vais sûrement à la plage avec des potes.

Il me sourit en reprenant une crêpe.
Après avoir fini de manger, je monte les marches rapidement et file m'habiller. Je me brosse les dents, attrape mon portable posé sur la commode et me dirige vers la porte quand une petite main aggripe mon tee-shirt.

- Je sais que tu vas voir Elena.
Tu pourras lui donner ça ?

Elle me tend le porte-clé que contient le paquet cadeau.

- Oui, bien sûr.

Elle me fait un petit bisou en me donnant son cadeau et part en courant dans sa chambre.
Je souris. J'aimerai bien retourner en enfance des fois.
Je sors sous le soleil brûlant et me dirige vers chez elle.

***

Mon coeur bat très très très fort.
Je toque à la porte.
J'entends des pas arriver et je vois la poignée se tourner. Elena se tient là, et équarquille les yeux en me voyant. Ses cheveux sont détachés et elle ne porte qu'un jogging gris et un tee shirt levi's mais elle est vraiment belle, même si la seule chose que je vois dans son regard est de la tristesse. Je n'ose pas dire un mot.
Son étonnement passé, elle me demande d'une voix grave :

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je voulais te donner ça, dis-je en lui donnant le paquet. Et m'excuser.

Elle me regarde et son regard s'adoucit en ouvrant le paquet. Elle sourit et dit :

- Mia ?

J'aqciesce.

- Écoute. Je suis désolé de mon indifférence des derniers jours. Avec la distance que j'ai mis entre nous, je me suis rendu compte que malgré les raisons qui m'ont poussé à faire ça, tu m'avais vraiment manqué. Je sais que ce que je vais te demander va te paraître dur, mais pour l'instant, je ne peux pas te dire les raisons de tout ça. La seule chose que tu dois savoir, c'est que... Tu ne me reverra plus pendant un an. Alors je sais qu'on est pas les meilleurs potes du monde, mais je veux que tu le sache avant de continuer à me voir cet été. Si tu veux bien.

Les larmes me montent aux yeux sans prévenir. Mon coeur bat la chamade et je lève les yeux vers elle.

- Tu m'as tellement manqué aussi... c'était horrible de ne pas comprendre. J'étais aussi en colère contre Apolline.

- Pourquoi?

- J'ai entendu votre discussion l'autre jour. C'est elle qui t'a poussé à ne plus me voir. Elle ne voulait pas dire pourquoi non plus.

Après une pause elle dit :

- J'accepte tes excuses, et même si on ne va pas se voir pendant un an, ça paraît normal après tout, moi j'habite à Paris, et pas toi.

Je secoue la tête. C'est pas aussi simple. Elle semble le comprendre mais elle ne dit rien. Elle se jette dans mes bras. Je la serre contre moi et caresse ses cheveux. Son parfum m'avait manqué. Tout en elle m'avait manqué.
Elle se détache légèrement et me regarde dans les yeux. Je fixe ses lèvres. Elle est d'accord pour me revoir en tant qu'ami.
Pas en tant qu'amoureux. Tout serait trop compliqué. Je m'oblige donc à lever les yeux vers son regard.

- Ça te dit de faire une sortie ce soir ? je déclare avec un clin d'oeil.

- Une sortie ? Tu veux m'emmener quelque part ?

Elle rigole en rougissant et me regarde timidement.

- Exact. Le soir c'est plus sympa, il y a moins de monde et il fait plus frais.

- Ça me va.

- Je passe te chercher à 19h.

Elle acquiesce et avant qu'elle ne rentre chez elle, je dis avec une grimace :

- Attention aux moustiques El' !

Elle éclate de rire et part en direction de sa chambre avec un signe de la main.

Je m'assoie sur les marches.
Si elle reste mon amie, tout sera facile. Si je tombe amoureux, ce sera compliqué. Beaucoup trop compliqué.
Si je résiste, tout ira bien.

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